Sur le papier, le quatrième et avant-dernier acte du Renewi Tour, ce samedi, entre Oostburg aux Pays-Bas et Aalter en Belgique, ne présentait pas de difficultés notables. Sur le terrain, la donne s’est avérée bien différente. « On commençait par une boucle de treize kilomètres à faire trois fois, et il y avait beaucoup de vent, exposait Frédéric Guesdon. En plus de cela, on traversait un village très technique, à la sortie duquel il y a eu un coup de bordure à chaque tour. Lors du dernier passage, le peloton s’est cassé, suite notamment à une chute dont a été victime Fabian. On a retrouvé sept échappés puis un groupe de vingt-cinq, et on n’avait personne dedans. On a donc roulé avec d’autres équipes et il a fallu boucher une minute. Il restait 120 bornes, mais c’était quand même chaud. On espérait que ça se calme un peu devant pour que ça puisse rentrer, d’autant qu’on est venus pour faire un bon général avec Val. Ça aurait été dommage de tout perdre aujourd’hui. Finalement, dix kilomètres avant le premier passage sur la ligne d’arrivée, tout s’est regroupé ». Les cartes ont été rebattues à la mi-course, et ce sont alors six nouveaux coureurs qui ont pris la poudre d’escampette. Le peloton, sous la conduite des équipes de sprinteurs, s’est toutefois attaché à ne prendre aucun risque.

« On était là, en deuxième ligne », Frédéric Guesdon

« Pour nous, l’idée était de récupérer de nos efforts et de rester bien concentrés dans la première partie du peloton, puis c’était tout pour Paul dans le sprint, ajoutait Frédéric Guesdon. On a mis en place ce qu’on fait depuis le début avec les rouleurs d’abord, puis Olivier et Fabian pour placer Paul, mais sans Marc qui a été contraint à l’abandon ». « Le dernier tour faisait 47 kilomètres et je suis resté pendant 47 kilomètres dans la roue de Fabian, souriait Paul. C’était super, j’avais juste à me soucier de garder sa roue. Il a fait un super boulot pour qu’on soit toujours placés ». Le dernier rescapé de l’échappée a été repris à huit bornes du but, alors que la guerre de placement était déjà bien entamée avant l’arrivée sur une portion de course plus étroite. « On n’était pas extrêmement bien placés mais on était là, en deuxième ligne, et les équipes de sprinteurs qui étaient devant le sont restées et ont plus ou moins bloqué la route, relatait Frédéric. Quand il y a eu l’ouverture à deux kilomètres, des mecs ont voulu remonter, ça a beaucoup frotté et cela a provoqué une grosse chute peu après la flamme rouge. On a été épargnés, et ça a permis à Paul de rester placé et de passer le dernier virage aux alentours de la quinzième place ».

« Ça donne de la confiance pour la suite », Paul Penhoët

Bien qu’un peu éloigné de Jasper Philipsen et Christophe Laporte, le jeune homme de la Groupama-FDJ a toutefois pu dépasser plusieurs concurrents grâce à une belle relance, puis a profité de son élan pour poursuivre sa remontée. « On était un petit peu loin au dernier virage, mais je savais qu’il restait 450 mètres jusqu’à la ligne alors j’ai fait un sprint long, relatait Paul. Le fait de lancer tôt m’a bien replacé à 200 mètres, et j’ai réussi à reproduire un effort pour le jump final. Quand on peut faire un double sprint, c’est signe que les jambes sont bonnes. Je suis vraiment content de cette quatrième place. Je pensais être à ce niveau, mais fallait-il encore le montrer. C’était ma première course par étapes WorldTour cette année et la première fois que je sprintais face à un aussi gros plateau. Ça donne de la confiance pour la suite et je me dis que la victoire en WorldTour ou sur un Grand Tour est vraiment accessible ». « Sur les trois sprints cette semaine, il est deux fois dans le top-5, soulignait Frédéric. C’est très bien, surtout qu’il y avait un super plateau au départ. C’est encourageant pour la suite, ça confirme ses qualités et qu’il est sur la bonne voie ».

Dimanche, le Renewi Tour se conclura par une étape « flandrienne » incluant trois montées et demie du Mur de Grammont. « C’est un beau circuit, concluait Frédéric Guesdon. Je pense que la course va se lancer de bonne heure car une bonne partie des favoris, dont Val, doit reprendre du temps ».

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