En manque de réussite lors de ses dernières sorties, Paul Penhoët a ce vendredi échoué à une place seulement de la victoire. Au terme d’une course relativement mouvementée sur La Route Adélie de Vitré, le jeune homme de 23 ans a pu prendre part au sprint final pour la gagne. Toutefois, ayant démarré son effort avec quelques mètres de retard sur Stian Fredheim, il a dû se contenter de la deuxième place au bout du faux-plat montant de Vitré. Auteur de son septième top 10 de la saison, et de son troisième podium, il retentera sa chance la semaine prochaine sur le Région Pays de la Loire Tour.
En guise de cinquième manche de la Coupe de France FDJ, de nombreuses boucles étaient ce vendredi proposées aux coureurs autour de la commune bretonne de Vitré. Dans le détail, cinq tours d’un circuit de vingt-et-un kilomètres et huit tours d’un tracé d’environ neuf bornes composaient le parcours du jour. Aussi, malgré l’absence de grosses difficultés, le dénivelé total de l’épreuve flirtait avec les 2000 mètres, en raison de la répétition des buttes et autres faux-plats. Tout a commencé de manière relativement classique, avec la formation d’une échappée de cinq coureurs, mais dès l’entrée sur le circuit final, à soixante-dix kilomètres du but environ, les cartes ont été redistribuées. Les fuyards matinaux ont été repris, et s’est enclenchée une course de mouvements à laquelle l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est jointe volontiers. Clément Davy a suivi les premières accélérations, avant que Cyril Barthe et Rémi Cavagna n’intègrent une tentative plus franche. Le « TGV de Clermont-Ferrand » s’est même installé en tête au sein d’un quatuor pendant près d’un tour. « On voulait être acteur dès l’entrée sur le petit circuit, afin de ne pas avoir de coup de retard et ne pas avoir à rouler car c’est un circuit usant, et où il peut être difficile de combler l’écart sur une échappée, commentait Yvon Caër. Rémi aime bien ce type d’entreprise, mais tout le monde a eu l’opportunité de pouvoir s’exprimer, et surtout, on n’a jamais été à contre-temps ».
« J’ai vu une belle solidarité », Yvon Caër
Une fois l’Auvergnat repris, c’est une échappée de cinq hommes qui s’est dessinée dans les trente derniers kilomètres. Le peloton est alors demeuré plutôt groupé en chasse, jusqu’à annihiler la tentative à l’amorce du dernier tour. « Si on se dirigeait vers un sprint dans le final, il fallait faire en sorte que Paul soit dans de bonnes dispositions », resituait Yvon. « Une fois que la course a accéléré, j’étais vraiment bien, reprenait l’intéressé. Ceci dit, c’est une course où on peut rapidement se faire piéger, ce qui a été le cas à une ou deux reprises, même en étant très bien placé au sommet des bosses. Le but était d’avoir un collectif nombreux autour de moi, ce qui a été le cas, et les mecs étaient dans les coups quand je n’y étais pas. Je pense que c’est la clé sur ce genre d’épreuve ». Le Francilien a finalement pu entamer la dernière côte du circuit dans les premières positions, mais s’est brièvement retrouvé pris derrière une cassure. « Cyril a fait un effort fou après la dernière côte car il fallait tout de suite boucher le trou, relatait Yvon. Paul était presque trop devant dans la bosse, c’est sorti derrière lui et il a été un peu surpris. Il n’a pas voulu faire l’effort avec un temps de retard, mais heureusement, Cyril était là pour le ramener. J’ai vu une belle solidarité, avec Maxime qui est aussi revenu pour rouler et Cyril pour le placer. Au final, Paul était dans de bonnes dispositions car il n’avait pas fait un seul effort avant le sprint ».
« Je sais que la forme est bonne », Paul Penhoët
Après un dernier relais de Cyril Barthe à la flamme rouge, Paul Penhoët s’est glissé en troisième position d’un peloton très réduit dans la descente périlleuse précédant le faux-plat final de 400 mètres. « Coquard a laissé un petit écart sur le premier, puis il a pris le dernier virage un peu trop vite et sa roue arrière a chassé, racontait Paul dans le détail. J’ai dû mettre un petit coup de frein et étant donné que l’arrivée était en faux-plat, il était impossible de reprendre assez de vitesse ». Déjà relégué à quelques longueurs de Stian Fredheim au lancement du sprint, le coureur tricolore n’a pu reprendre assez de terrain avant la ligne, devant ainsi se satisfaire de la deuxième place. « J’aurais aimé voir Paul à l’œuvre sans cette circonstance de course, confiait Yvon. Chapeau au vainqueur qui était quoi qu’il en soit costaud, mais on a un peu de regrets sur le déroulé du sprint ». « C’est vraiment frustrant car on était là toute la journée, on était toujours bien représentés, disait Paul. Les dernières semaines n‘ont pas été faciles pour l’équipe mais on a montré aujourd’hui qu’on pouvait être dans le match quand tout le monde était motivé. Il n’y a pas la victoire, mais ça reste un point important à retenir. Une deuxième place n’est jamais vraiment positive à titre personnel mais je sais que la forme est bonne. Il y a encore une course la semaine prochaine et le but sera d’y lever les bras, car ça me manque vraiment ».
Yvon Caër livrait également son bilan de la journée, au terme de laquelle Rémi Cavagna a par ailleurs reçu le prix du coureur le plus combatif. « J’ai vu des coureurs qui avaient envie et qui se sont investis toute la course, affirmait-il. On espère forcément mieux quand on termine deuxième, mais en termes d’état d’esprit et d’énergie, la journée est réussie. Paul a quant à lui pu disputer un final de course normal, sans chute, ni crevaison, et on voit ce dont il est capable dans ces conditions. Il n’est pas nécessaire de se mettre une pression exagérée. Il faut continuer de travailler comme ça, avoir confiance en lui, et on gagnera des courses. Il devrait avoir des opportunités lors des deux premiers jours sur le Région Pays de la Loire Tour la semaine prochaine. Il lui faut bien récupérer, profiter de sa bonne condition et on se donnera les moyens d’aller gagner au minimum une étape ».