Après une collection de places d’honneur, Paul Penhoët a enfin retrouvé la première marche du podium ce mercredi, lors de la deuxième étape du Tour Poitou-Charentes en Nouvelle Aquitaine. Le sprinteur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a en effet profité du final plus exigeant que la veille pour faire parler son explosivité dans la remontée finale vers Bressuire. Après un excellent placement de Fabian Lienhard et Bram Welten, le Francilien de 21 ans a déposé ses concurrents dans les 300 derniers mètres pour s’offrir son deuxième succès de la saison, portant à dix-sept le total de l’équipe. Il s’est par la même occasion hissé en tête du classement général.
En prenant le départ de la deuxième étape du Tour Poitou-Charentes en Nouvelle Aquitaine à Aulnay de Saintonge, ce mercredi matin, Paul Penhoët savait qu’il avait une vraie carte à jouer, 187 kilomètres plus loin, du côté de Bressuire. Une arrivée groupée était de nouveau envisagée, mais les 400 derniers mètres en montée n’étaient pas pour déplaire au jeune homme de la Groupama-FDJ. Ceci étant, la formation hexagonale n’a pas immédiatement pris la poursuite à son compte derrière l’échappée du jour composée de Lucas Beneteau (St-Michel-Mavic-Auber 93), Tom Mainguenaud (Van Rysel-Roubaix Lille Métropole), David Martin Romero (Eolo-Kometa), James Fouché (Bolton Equities-Black Spoke), Damien Girard (Nice Métropole Côte d’Azur) et Rick Ottema (Allinq Continental CT). « Il y avait une équipe leader aujourd’hui, donc ils se devaient d’assurer a minima leur maillot, ce qu’ils ont plutôt bien fait », indiquait Thierry Bricaud. La formation Uno-X de Søren Wærenskjold a laissé l’écart osciller entre trois et quatre minutes durant les deux premiers tiers de course, mais celui-ci était encore relativement conséquent à trente bornes du terme. « Ils ont tout de même eu besoin d’un coup de main dans la perspective d’un sprint, Matthieu est allé les aider et c’est rentré assez vite dans le final », ajoutait Thierry. « Ça s’est rapidement organisé avec d’autres équipes, complétait Paul. Ça nous a aussi permis, avec Fabian et Bram, d’être toujours bien placés dans les trente derniers kilomètres ».
« C’était du tableau noir », Paul Penhoët
À la suite d’une vive accélération du peloton, le dernier échappé a été repris avant même les dix derniers kilomètres puis la bataille de placement s’est intensifiée. « On a perdu Enzo sur une chute, mais on avait bien étudié le final et on savait exactement ce qu’on voulait faire et comment on voulait être placés, reprenait Thierry. On voulait être dans les premières positions dans les 7-8 derniers kilomètres un peu tortueux pour ne pas subir et avoir un coup d’avance. C’est facile à dire au briefing, c’est moins évident sur le terrain, mais Fabian et Bram l’ont très bien fait ». Aux premières loges pour témoigner de l’application de la tactique sur la route, Paul Penhoët relatait également ce final limpide : « Comme hier, il y avait un point stratégique à six kilomètres de l’arrivée et Fabian était au rendez-vous. C’était du tableau noir, exactement comme on l’avait dit au briefing. Le deuxième point stratégique était à 1,6 km de l’arrivée et Fabian nous a bien déposés avec Bram ». Grâce au travail du coureur helvète, les deux derniers hommes de la Groupama-FDJ ont pu entamer le final ascendant à Bressuire dans une position idéale. « Il y avait une première petite bosse raide avant le dernier kilomètre, un coureur a attaqué, mais on s’était dit avec Bram qu’il ne fallait pas s’affoler si un tel scénario se produisait car c’était encore loin de l’arrivée, poursuivait Paul. Bram a parfaitement tamponné et il a réussi à tenir jusqu’à 400 mètres de l’arrivée. Un coureur m’a alors dépassé par la gauche et c’est à peu près à ce moment-là où je voulais lancer mon effort ».
« On l’avait imaginé, mais le faire est autre chose », Thierry Bricaud
Excellemment placé à l’entame de la bosse finale, le jeune homme a pris le sillage de son concurrent et son explosivité a fait le reste. « Je n’ai pas hésité, j’ai lancé, et je savais que sur un tel effort en bosse, c’est normalement le plus fort qui devait s’imposer, confiait-il. J’ai lancé pour ne rien regretter, et ça l’a fait ». Paul Penhoët a ainsi dépassé Romain Cardis puis Léo Danès, l’attaquant du dernier kilomètre, avant de s’envoler seul. Avec une grosse marge sur le reste de la concurrence, il a donc conquis la victoire de manière incontestée. « Paul était dans d’excellentes dispositions pour conclure le travail et il l’a fait magistralement, soulignait Thierry. On l’avait imaginé et envisagé, mais le faire est autre chose. Il était vraiment confiant, ça lui convenait et il le savait. Il voulait prendre l’initiative et partir d’un peu loin. C’est ce qu’il a fait et il a eu raison car il avait les jambes pour faire la différence. Ça faisait un petit bout de temps qu’il était régulièrement placé, mais quand on est sprinteur, on veut gagner. C’est bien pour sa confiance car il ne lâche jamais rien ». « C’est top, c’est ma deuxième victoire cette saison, et c’est vraiment ce pour quoi j’étais venu ici, ajoutait l’intéressé. Ça fait super plaisir de gagner. En plus, je prends le maillot de leader, et avec la confiance engrangée d’aujourd’hui, il y a encore moyen d’aller chercher des résultats ces prochains jours. Je remercie encore tout le monde pour leur travail aujourd’hui ».
À son arrivée, Paul Penhoët a également eu une pensée pour Thibaut Pinot, contraint à l’abandon plus tôt dans la journée à la suite d’une chute. « Il y a eu plus de peur que de mal, tempérait Thierry. C’est finalement surtout du ‘’vernis’’ et il n’a a priori rien de cassé ». La Groupama-FDJ sera dans tous les cas réduite à six jeudi, pour la traditionnelle journée en deux temps : étape en ligne le matin, contre-la-montre l’après-midi. « Le maillot de leader ne va pas foncièrement changer beaucoup de choses, insistait Thierry. On imagine un sprint demain matin et on a encore envie de jouer l’étape, donc leader ou pas, ça ne change pas grand-chose. L’après-midi, on visera la victoire sur le chrono avec Bruno, puis on verra le général ensuite ».
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