Il y a eu du suspense ce vendredi sur les routes du Tour de l’Algarve. Attendus au tournant, les sprinteurs se sont vu rendre la tâche difficile par une attaque d’une poignée de favoris, dont Valentin Madouas, à une vingtaine de kilomètres de l’arrivée. Un bras de fer a ainsi animé l’étape jusqu’au bout, et c’est finalement Magnus Cort, membre de l’échappée, qui a résisté in-extremis pour s’adjuger la victoire. Quelques mètres derrière lui, Paul Penhoët est parvenu à livrer un joli sprint pour s’octroyer la quatrième place alors que Valentin Madouas a lâché ses dernières forces pour se classer cinquième. Avant la grande explication à Malhao, le Breton est quatrième du général.
« Il fallait être vigilant », Valentin Madouas
Selon tous les pronostics, les spécialistes de la haute-vitesse devaient avoir gain de cause ce vendredi à Tavira, au terme de la troisième étape du Tour de l’Algarve. Le scénario initial de la journée n’était d’ailleurs pas pour contredire cette hypothèse, puisqu’une échappée seulement composée de coureurs appartenant à des formations continentales s’est formée très tôt, puis a été contrôlée sans problème par le peloton. À la mi-course, l’écart était même d’à peine une minute, et tout cela a finalement conduit à un regroupement général assez hâtif. « C’était relativement monotone jusqu’à trente kilomètres de l’arrivée, expliquait Frédéric Guesdon. Ensuite, ça a été bien plus animé ». Car avant le sprint final, le peloton s’est mis en ordre de marche pour le dernier sprint intermédiaire du jour, accordant des bonifications. « Ça s’est fait un peu à la dernière minute car on pensait initialement que l’échappée passerait en tête sur ce sprint, ajoutait Frédéric. On en avait un peu parlé au briefing ce matin, et les circonstances de course ont fait que c’est rentré avant. On a donc décidé de la jouer ». Quatrième la veille et placé au général, Valentin Madouas s’est ainsi mêlé à la bagarre. « Il fallait être vigilant, ajoutait le puncheur tricolore. Je savais que c’était sur une route pavée et on a tenté de faire un sprint de loin. J’ai malheureusement fini hors des bonifications, mais j’ai vu que ça avait relancé directement ».
À vingt-trois kilomètres de la ligne, il s’est alors retrouvé en tête de course avec Filippo Ganna, Tom Pidcock, Tobias Foss, Rui Costa ainsi que le leader en personne Magnus Cort. « Valentin a accompagné et c’est sorti dans la foulée, commentait Frédéric. On ne pensait pas que ça relancerait, mais ça démontre que rien n’est joué d’avance et qu’il faut toujours être vigilant. À partir de ce moment, il n’avait pas le choix. Il était devant avec les gars du général, il fallait continuer sur la lancée et essayer de creuser un écart, puis éventuellement aller chercher la victoire d’étape ». « J’étais avec quelques-uns des meilleurs rouleurs du peloton, ça roulait très très fort, témoignait Valentin. Je voulais passer avec eux, tout en gardant un tout petit peu en cas de sprint pour faire une place, mais on a vraiment collaboré pour garder de l’avance ». Face à un peloton très vite réorganisé, l’écart a connu un maximum de vingt-cinq secondes avant d’osciller autour d’une quinzaine pendant plusieurs minutes « On a fait une belle partie de manivelles sur toute la fin de parcours », souriait Valentin. L’avantage du groupe de tête s’est toutefois davantage réduit dans les ultimes kilomètres, et le peloton était ainsi tout proche d’opérer la jonction à la flamme rouge. Malgré tout, le groupe de tête a été en mesure d’aborder le dernier virage, à 350 mètres, avec quelques mètres d’avance. Magnus Cort en a profité pour immédiatement lancer son sprint et faire une différence sur la concurrence.
« Je suis parti de loin », Paul Penhoët
« Je me suis fait un peu avoir car j’étais devant aux 800 mètres, mais je savais que c’était un sprint en montée, expliquait Valentin. J’ai voulu me replacer derrière pour arriver au dernier moment mais Magnus Cort était bien trop fort. Personne ne lui a repris un seul mètre ». Valentin Madouas a tout de même fourni son effort final pour obtenir la meilleure position possible, mais a été devancé dans les derniers mètres par… son collègue Paul Penhoët, auteur d’un solide sprint depuis le peloton. L’ancien de la Conti a finalement pris la quatrième place, juste devant le Brestois. « J’ai dit aux gars de rester autour de Paul car on savait que ce serait tendu, donc il fallait rester mobilisé, résumait Frédéric. Ils ont bien assumé leur rôle et Paul termine deuxième du sprint du peloton ».« On était tout près de rentrer dans le dernier virage, mais Magnus Cort a pris du champ immédiatement tandis que Valentin a subi la décélération du groupe, relatait Paul. J’ai tenté de sprinter le plus vite possible pour recoller aux mecs de devant mais je suis parti de loin. Seul Jordi Meeus me devance dans le peloton. C’est quand même une bonne journée, et ça aurait pu le faire pour Valentin dans d’autres circonstances. Il a la bonne patte pour l’étape de demain ». Au cumul des places, ce dernier grignote d’ailleurs un rang au classement général (4e) à la veille de l’arrivée au sommet de Malhao. « C’est dommage pour Valentin, qui aurait pu reprendre quelques secondes, concluait Frédéric. C’est toujours une petite déception car on prend le départ pour gagner. Le sentiment est un peu mitigé, mais les gars ont fait une belle étape, Valentin et Paul marchent bien. Il n’y a pas la victoire mais il y a vraiment du positif ».
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