Comme attendu, la deuxième étape du Tour de la Provence a ce samedi permis d’y voir plus clair concernant le classement général. Vers Manosque, la course de mouvements s’est enclenchée dans la dernière heure, et Mads Pedersen en est ressorti vainqueur. Présents à un deuxième échelon, Paul Penhoët et Thibaud Gruel ont bataillé pour les places d’honneur à une quinzaine de secondes du Danois, récoltant respectivement les sixième et huitième places du jour. Le jeune Tourangeau a par ailleurs conservé son septième rang au général avant une ultime étape réservée aux sprinteurs.
Le dénivelé positif à avaler ce samedi, lors du deuxième acte du Tour de la Provence, était sensiblement similaire à celui de la veille. En revanche, la bagarre était attendue plus tardivement dans la journée car la difficulté pointée par tous, le Col de l’Aire dei Masco (6,5 km à 5%) était placée à trente bornes de l’arrivée. Et effectivement, l’étape a été plutôt calme jusqu’à l’approche de cette montée, le peloton laissant un quatuor d’échappés ouvrir la route avec une avance maximale de quatre minutes. Cet écart était d’ailleurs réduit à tout juste une minute à l’entrée dans la dernière heure de course. « On savait que ça allait bien accélérer à cinquante bornes de l’arrivée avant l’enchaînement des bosses, exposait Paul Penhoët. On était assez bien placés, ce qui était important puisque les routes étaient assez étroites ». « À l’endroit stratégique, Lidl-Trek a fait un gros forcing et Pedersen a montré à l’approche du sommet qu’il était le plus fort, racontait Yvon. De notre côté, on a essayé de limiter la casse. Thibaud nous disait qu’il était placé autour de la vingtième place, mais ça a pété devant lui, et ça roulait tellement vite qu’il a dû fournir un gros effort pour boucher les cassures. C’est ce qui fait qu’il lui en a manqué un petit peu pour suivre les meilleurs. Il aurait pu optimiser en étant positionné plus haut dans le peloton, mais il y avait quand même deux équipes bien en place et ce n’est pas toujours simple. Je pense qu’il avait les moyens d’être dans la contre-attaque. Il progresse sur ce type d’efforts, et c’est plutôt encourageant ».
« On repart sur de bonnes bases », Paul Penhoët
Au sommet, trois hommes se sont détachés devant six autres, et Thibaud Gruel s’est retrouvé dans un petit peloton d’une vingtaine d’unités en compagnie de Paul Penhoët, de retour aux affaires. « Je suis tombé malade après l’Étoile de Bessèges et j’ai subi un gros retour de bâton hier, confiait l’intéressé. J’étais ‘’arrêté’’, je n’avais aucune sensation, et j’étais un peu déboussolé hier soir. On ne savait pas du tout ce que mon corps serait capable de produire aujourd’hui. William [Green] m’avait dit d’y aller tranquille si je ne le sentais pas, tout en m’attribuant un statut d’électron libre si je me sentais bien. Je n’étais pas super en début d’étape, mais c’était mieux à la fin. Ça s’est bien débloqué et c’est rassurant après ce que j’ai vécu hier ». Aussi, le groupe incluant les deux hommes de la Groupama-FDJ a pu reprendre une partie des échappés à dix bornes de la ligne, mais pas Mads Pedersen et Matej Mohoric, partis se jouer la victoire à Manosque. Au terme d’un final scabreux, et d’un dernier kilomètre à 4%, le Danois a raflé la victoire tandis que Paul Penhoët et Thibaud Gruel ont sprinté en sixième et huitième places seize secondes plus tard. « Je n’étais pas du tout en confiance après l’étape d’hier, donc je n’ai pas trop forcé pour le placement en vue du sprint, confiait Paul. J’ai même dit à Thibaud de faire son sprint. Au final, j’étais parmi ceux qui avaient le plus de ressources dans le groupe. J’aurais pu faire troisième ou quatrième avec un meilleur placement, mais compte tenu des conditions dans lesquelles j’étais il y a 24 heures, il faut juste retenir qu’hier était une journée sans et qu’on repart sur de bonnes bases ».Au moment de tirer un bilan de la journée, Yvon Caër rejoignait les dires de son sprinteur. « On était dans le match, confiait-il. C’est une journée plutôt satisfaisante, et la bonne nouvelle est que Paul a retrouvé sa condition et prouvé qu’il n’était pas à son vrai niveau hier. Pour la confiance, c’est une bonne chose qu’il ait pu sprinter. On sait qu’il sera dans le match demain. Concernant Thibaud, étant donné qu’il n’y a pas eu de cassures dans le sprint, sa seconde de bonification prise hier lui permet de garder sa septième position au classement général. Cela reste toutefois très fragile car il y a un bon groupe de coureurs qui pointe à seulement une seconde ». Dimanche, le Tour de la Provence se conclura à Arles après 190 kilomètres essentiellement plats.