Il n’aura pas manqué grand-chose à Paul Penhoët pour s’imposer ce vendredi à Poitiers, en clôture du Tour Poitou-Charentes en Nouvelle Aquitaine. Mais au terme de la quatrième étape, et d’un travail remarquable de ses coéquipiers, le jeune sprinteur tricolore a dû s’incliner dans la dernière ligne droite face à Arnaud Démare, signant ainsi son septième podium de la saison. Enzo Paleni (7e) et Eddy Le Huitouze (9e) ont pour leur part validé leur top-10 au classement général.
Comme de coutume à l’occasion de son dernier round, le Tour Poitou-Charentes en Nouvelle Aquitaine prenait donc la direction de Poitiers ce vendredi, dans une quatrième étape longue de 175 kilomètres et souvent accaparée par les sprinteurs. Un tel scénario semblait également plausible dans cette édition 2024, bien qu’une échappée de cinq incluant Sebastian Berwick (Caja Rural-Seguros RGA), David Martin (Polti Kometa), Baptiste Gillet (Arkea-B&B Hotels), Dries De Bondt (Decathlon-AG2R La Mondiale) et Axel Narbonne Zuccarelli (Nice Métropole Côte d’Azur) ait tenté de prendre à défaut le peloton. « C’était une belle échappée, qui a pris 3’30 d’avance, et Uno-X a essayé de bluffer au maximum derrière pour forcer les équipes de sprinteurs à rouler, exposait Frédéric Guesdon. Il y a eu un moment de doute, mais c’est finalement vite rentré dans l’ordre à partir du moment où on a pris le vent 3/4 dos sur de petites routes. Ça a excité le peloton et c’est vite revenu. On allait tout juste mettre un gars à rouler, mais on n’a finalement pas eu besoin de le faire ». Sur le circuit de Poitiers, l’écart a rapidement chuté, les fuyards ont été repris tour à tour, et il n’est plus resté que De Bondt en tête à l’entame de la dernière boucle de quatorze kilomètres.
« On a réussi à appliquer ce qu’on avait dit au briefing », Paul Penhoët
« Toute l’équipe était vraiment motivée car on avait vu sur la première étape qu’on était la meilleure équipe pour emmener proprement le sprint, indiquait Paul Penhoët. On était d’autant plus motivés vu qu’on s’était un peu loupés lors du deuxième jour. On voulait tous bien faire, et au final, c’est ce qu’il s’est passé. Tous les mecs ont fait un super boulot pendant toute l’étape. Il y avait beaucoup de vent, mais on était toujours bien placés, je n’ai pas eu besoin de mettre un coup de pédale inutile. C’était vraiment super ». « Toute l’équipe était au service de Paul, et on s’était dit que sur ce genre de circuit, il fallait courir le plus groupé possible, et que le collectif allait faire la différence, complétait Frédéric. Le but était d’être tous ensemble autour de Paul. Quand on est groupés, on arrive aussi plus facilement à s’imposer dans les premières places du peloton. C’est ce qu’ils ont fait toute la journée et jusque dans le dernier tour ». Dans ce dernier tour, justement, l’ultime échappé a rendu les armes alors que le peloton s’est réduit à une soixantaine d’unités pour se diriger vers le sprint. L’ensemble des coureurs de la Groupama-FDJ était de la partie.
« On était encore super bien placés au sommet de la bosse dans le dernier tour, puis dans les quatre derniers kilomètres, vent de face, on s’est tous bien remobilisés, on s’est tous bien trouvés et on a réussi à appliquer ce qu’on avait dit au briefing, à savoir emmener un sprint propre avec toute l’équipe, racontait Paul. C’était beau à voir ». « Tout s’est passé comme on l’avait imaginé, ajoutait Frédéric. Les rouleurs ont tenu la barre jusqu’au dernier kilomètre, puis Matt a lancé pour mettre sur orbite Cyril, Marc et puis Paul. Ils ont vraiment fait ce qu’ils avaient décidé de faire ». Le train a pu se déployer, sans dérailler, Paul Penhoët a produit son effort sans être gêné, mais au bout de la dernière ligne droite, un homme s’est avéré plus rapide : Arnaud Démare. « J’avais vraiment à cœur de faire le plus beau sprint possible pour pouvoir récompenser les mecs, disait Paul. Malheureusement ça ne l’a pas fait. Je voulais lancer le premier car c’était une arrivée difficile, mais j’ai du coup lancé à un peu plus de 200 mètres. C’est vrai que c’était peut-être un peu loin avec le vent de face, mais c’est ce que je voulais faire, donc je n’ai pas forcément de gros regrets. Arnaud est quand même un grand sprinteur. Quand il est bien calé dans ta roue et que tu lances un peu trop tôt, c’est dur de le battre ». « On sait que quand ça ne frotte pas, Arnaud est parmi les meilleurs, disait encore Frédéric. Mais les gars peuvent être fiers du boulot. Ce sont eux qui ont étiré le peloton et ont permis un sprint propre ».
« Ils étaient vraiment motivés à l’idée de se retrouver et aller chercher une victoire », Frédéric Guesdon
C’est par conséquent avec un podium d’étape et deux coureurs dans le top-10 au général que l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a conclu sa semaine de course. « Il manque forcément la victoire, car on court après ça, concluait Frédéric. Malgré tout, c’était un groupe de jeunes, et c’est bien que des gars comme Enzo ou Eddy, qui sont au service de leurs leaders toute l’année, puissent aller faire des résultats. Même s’il est un peu anecdotique de faire septième et neuvième du Tour Poitou-Charentes, ils sortent de là avec un bon moral et devraient encore passer un palier pour la fin de saison. La deuxième place de Paul est également positive pour la suite, compte tenu de la saison qu’il a eue. C’est un groupe qui a très bien couru collectivement, et j’ai senti ce soir, quand ils se sont quittés, qu’ils étaient vraiment motivés à l’idée de se retrouver, performer, et aller chercher une victoire sur les prochaines courses ». « Le bilan est mitigé car j’aurais voulu gagner pour récompenser les gars mais je retiens vraiment le travail d’équipe et je remercie tout le monde pour cette semaine », ponctuait Paul, dont la prochaine échéance sera la BEMER Cyclassics.
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