À l’occasion de sa première empoignade avec les meilleurs sprinteurs mondiaux ce mercredi à Bilzen, dans l’étape d’ouverture du Renewi Tour, Paul Penhoët est venu signer une excellente cinquième place. Au terme d’un long faux-plat montant, le Francilien a ainsi obtenu son premier top-10 au niveau WorldTour cette saison, pour son premier jour de course à ce niveau. Jeudi, un contre-la-montre prépondérant pour le général sera au programme.
Cent-soixante-trois kilomètres étaient prévus ce mercredi, dans les environs de Maastricht, lors de la première étape du Renewi Tour. Promise aux sprinteurs malgré un tracé casse-pattes, la journée a suivi le scénario traditionnel. « Une échappée de cinq s’est formée quasiment dès le départ et le peloton l’a maintenue à deux minutes pendant toute la journée, synthétisait Frédéric Guesdon. Il n’y a pas vraiment eu de course ou d’attaques, mais ça a été rouleau-compresseur tout le temps. C’était donc usant et c’est pour cette raison que ça a un peu pété par l’arrière dans le final ». Au terme d’une chasse bien contrôlée, le peloton a récupéré les fuyards à environ quinze bornes de la ligne, alors que la tension se faisait grandissante. Un des favoris du jour, Olav Kooij, a même été écarté après une première chute groupée. « Ça a été un peu le bazar car la course a été assez facile jusqu’à soixante bornes de l’arrivée, puis ça s’est complètement excité et c’était vraiment dur de se retrouver », disait Paul. « Dans le final, l’idée était de mettre le train en place pour positionner Paul du mieux possible, expliquait Frédéric. Il y avait déjà un moment important à quinze kilomètres où il fallait remonter d’un cran, puis il y avait une succession de virages dans les trois derniers kilomètres qu’il fallait aborder dans les 20-30 premières positions ».
« Ça prouve que ça va de mieux en mieux », Paul Penhoët
La nervosité s’est encore accrue dans les dix derniers kilomètres compte tenu du plateau extrêmement relevé présent sur l’épreuve. « Il y a vingt-trois équipes et quasiment autant de sprinteurs de niveau mondial, poursuivait Frédéric. On savait que ce serait compliqué. Le but était donc plutôt de déposer Paul dans les bonnes roues et de l’accompagner le plus loin possible que de lancer le sprint nous-mêmes. Les gars ont vraiment fait du bon boulot de ce point de vue. Paul était accompagné de nouveaux équipiers pour le train, notamment Fabian. On a également dû s’ajuster car Marc, qui devait être son dernier lanceur, ne se sentait pas très bien et n’était pas là pour le final. Olivier et Fabian ont donc fait le travail pour Paul, et ils l’ont très bien fait grâce à leur expérience ». « J’ai retrouvé Fabian et Oliv’ à quinze bornes, et ça a suffi, complétait Paul. Oliv’ a fait un gros boulot pour nous garder placés jusqu’à cinq bornes, puis Fabi a bien filoché pour ne pas qu’on se fasse remonter. J’étais bien placé à deux kilomètres de l’arrivée, au virage droite. Ensuite, c’était à moi de suivre les bonnes roues et de me placer au mieux. J’ai réussi à bien gérer jusqu’à la flamme rouge, au virage à gauche ».
Environ en quinzième position après l’ultime épingle, puis autour de la dixième place au moment où le sprint s’est engagé, Paul Penhoët a encore réussi à remonter quelques coureurs dans les 150 derniers mètres pour s’octroyer la sixième place, devenue cinquième après le déclassement de Tim Merlier. « Paul était bien placé quand ça a commencé à s’étirer et il a su naviguer pour le rester, ce qui montre qu’il avait la bonne patte », relatait Frédéric. « Je suis juste un peu déçu car j’étais sur la droite d’un kilomètre à 500 mètres, et le vent venait de la droite, ajoutait Paul. Je protégeais un peu les gars qui étaient sur la gauche pendant que j’étais dans le vent, mais étant donné que c’était dur, le peloton était aussi bien étiré. J’ai assez vite pu me remettre dans la roue de Groenewegen et ensuite ça a lancé très tôt. On était assez loin des premiers à ce moment-là, et sur ce genre d’arrivée, il faut vraiment être devant si on veut jouer mieux. C’est quand même bien, car la jambe est bonne, c’était une arrivée difficile, et ça prouve que ça va de mieux en mieux. On veut toujours faire mieux, il y avait moyen de faire mieux aujourd’hui, mais c’est toujours bien de voir qu’on peut batailler à ce niveau-là. C’est la première fois que je disputais un sprint avec autant de beau monde. J’ai aussi hâte de voir ce que ça peut donner vendredi et samedi sur des sprints plats ».
En attendant, les coureurs prendront part à un contre-la-montre de 15 kilomètres jeudi, qui devrait déjà dessiner en partie le classement général.
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