Un sprint massif était attendu du côté d’Arles, et sprint massif il y a bien eu en clôture du Tour de la Provence. En revanche, celui-ci s’est avéré tumultueux, si bien qu’une chute est intervenue à tout juste 100 mètres de la ligne. Gêné, Paul Penhoët n’a pu exprimer son plein potentiel et s’est contenté de la cinquième place à l’arrivée. Au jeu des bonifications, Thibaud Gruel a pour sa part reculé au général mais conservé son top 10 (9e).
Dans d’autres circonstances, la troisième et dernière étape du Tour de la Provence aurait accouché d’un « simple » sprint après une journée bien maîtrisée derrière une échappée inoffensive. Pas aujourd’hui. Ce dimanche, en direction d’Arles, le dernier acte de l’épreuve sudiste a été pour le moins animé, et ce pour une raison clairement identifiée. « Nous avons assisté à une bataille pour les bonifications, qui pouvaient permettre à certains de remonter au général étant donné que les écarts étaient serrés », exposait Yvon Caër. Le premier sprint intermédiaire avait beau être situé après soixante-dix kilomètres, cela n’a pas empêché le peloton de contrôler et d’annihiler toutes les tentatives d’échappées. Il était donc bel et bien groupé après une heure et demie de course. « Il y a eu un gros sprint, certifiait Yvon. On a essayé de jouer avec Thibaud, mais face à Jake Stewart et Marijn van den Berg, on n’a pas pu faire face. En conséquence, ces deux coureurs nous sont passés devant au général ». Dans la foulée, une échappée de six hommes a enfin pu se développer, et offrir plus tard une résistance suffisante pour subtiliser les bonifications du second sprint intermédiaire, situé à douze kilomètres du but. « À partir du moment où le premier sprint nous a un peu déclassés, on a basculé sur Paul à 100% en vue du sprint final », reprenait Yvon. Les derniers kilomètres ont été quelque peu agités de par la présence de quelques ronds-points, et l’échappée a d’ailleurs pu résister jusqu’à la flamme rouge.
« On a vu de belles choses », Yvon Caër
Le sprint attendu a donc bien eu lieu, mais dans des conditions désordonnées. « On a essayé de faire au mieux, Clément a placé idéalement Paul, même si Paul a un temps perdu sa roue, expliquait Yvon. Surtout, Paul a déchaussé à la suite de la chute d’Ackermann à cent mètres. Je ne pense pas qu’il avait la possibilité de gagner, car Bennett et Van den Berg sont arrivés en survitesse à droite de la route, mais la troisième place était sans doute jouable. Il n’est pas tombé, c’est déjà ça ». Cinquième sur la ligne après sa sixième place de la veille, le sprinteur hexagonal compte désormais quatre top-10 cette saison. Thibaud Gruel en totalise lui trois après ses deux huitièmes places vendredi et samedi, et sa neuvième place finale. « On avait un objectif très clair de classement général avec Paul, concluait Yvon. La première journée nous a mis en difficulté de ce point de vue, mais on a vu de belles choses. Thibaud est en pleine progression, même s’il manque encore de repères. Je suis convaincu que des parcours tels que ceux rencontrés sur ce Tour de la Provence peuvent vraiment lui convenir à l’avenir. Top 10 au général, ce n’est pas neutre pour un jeune coureur. Il apprend, et on est convaincu que ses capacités lui permettront d’aller encore plus haut. Paul a laissé sa maladie derrière lui, et il se passe des choses au niveau collectif avec Clément et Cyril. Les repères sont là. Avec la santé, un peu de réussite et de confiance, ça va le faire ! »