La semaine de Paul Penhoët et de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ sur le Tour d’Oman s’est terminée de la même manière qu’elle avait débuté. Le jeune homme, habituel sociétaire de la Conti, a ainsi signé un nouveau top-5 à l’occasion de la dernière étape, courte mais intense. Il a même amélioré son résultat du premier jour en accrochant la quatrième place d’un sprint en peloton réduit réglé par Fernando Gaviria. L’équipe repart de la péninsule arabique avec trois top-10 dans ses valises et un solide travail effectué en vue de la suite.
« On reste un peu sur notre faim », Paul Penhoët
Il restait ce mardi simplement 132 kilomètres à boucler, en direction de la Corniche de Matrah, pour arriver au terme du Tour d’Oman 2022. Lancé de bonne heure, ce sixième et dernier acte a d’abord vu une échappée se développer autour de Johan Meens (Bingoal Pauwels Sauces WB), Antonio Angulo (Euskatel-Euskadi), Víctor Langellotti (Burgos-BH), Mohammed Al-Wahabi (Oman), Gerd de Keijzer (Novo Nordisk), Alexandre Vinokourov et Harold Martín López (Astana Qazakstan Development Team), mais le peloton n’a pas permis à l’écart de s’envoler et une nouvelle course a même démarré à une cinquantaine de kilomètres de l’arrivée. À la faveur d’un enchaînement de deux bosses, courtes mais abruptes, la formation DSM a tenté de déstabiliser le paquet en envoyant d’abord Kevin Vermaerke à l’attaque, avant d’éparpiller le peloton dans la seconde montée. « On se doutait que ça allait un peu bagarrer dans les deux petites bosses avant le circuit final, confiait Sébastien Joly. Ça a été le cas, mais nos gars ont vraiment bien géré la situation ». Antoine Duchesne a ainsi accompagné le premier peloton, mais a bien été rejoint un peu plus loin par quatre de ses coéquipiers. « Étant tombé hier, Kono n’était pas à 100% aujourd’hui, précisait Sébastien. Il était là au départ et je pense que c’était bien pour tout le monde, psychologiquement. Il a été courageux et a quand même fini l’étape. Clément est par ailleurs tombé aux alentours du kilomètre 80, et il était de fait un peu diminué pour le final ».
À la suite d’un regroupement général à plus de vingt kilomètres de l’arrivée, Dmitry Strakhov est sorti en solitaire. Le peloton, légèrement amoindri, a toutefois parfaitement géré sur le circuit final à boucler trois fois et comprenant une côte de 500 mètres potentiellement piégeuse. « Dans le final, tout ce qu’on avait envisagé au briefing s’est bien passé, poursuivait Paul Penhoët. On était bien placés avant les endroits stratégiques et avant la petite bosse qui se situait à trois kilomètres de l’arrivée. De ce point de vue, c’était parfait. Malheureusement, dans l’approche du sprint, Ramon a déraillé au pire moment, juste quand Miles a fait l’effort pour sortir de la boule. Sa chaine s’est vite remise en place mais ça s’est refermé devant nous et on n’a pas pu suivre Miles immédiatement. On a réussi à ressortir in-extrémis par la gauche mais on était un peu loin ». « Antoine avait pris le rôle de Clément, puis Miles et Ramon ont encore fait du très bon travail pour emmener Paul », complétait Sébastien. Le Néerlandais a ainsi lâché le jeune homme de la Conti à 200 mètres de la ligne et ce dernier s’en est allé signer une convaincante quatrième place. « On est tous un peu déçus car j’étais vraiment bien, commentait le principal intéressé. J’avais mes meilleures sensations de la semaine dans cette approche du sprint. C’est dommage, on reste un peu sur notre faim ». « Il revenait fort, assurait Sébastien. Le premier jour, on était à notre place. Le deuxième, il y avait un peu de déception. Aujourd’hui, on ressent un goût d’inachevé. On se dit qu’il était possible de faire mieux ».
« Tous ont été irréprochables », Sébastien Joly
La victoire a finalement été cueillie par Fernando Gaviria tandis que Paul Penhoët s’est octroyé son troisième top-10 en six jours (5e, 8e, 3e). Une petite heure après l’étape, Sébastien Joly tirait un bilan plus global alors que les coureurs effectuaient un peu de « rab ». « On a rallongé de cinquante kilomètres, c’était prévu depuis quelques jours, notait-il. Les gars sont bien conscients qu’on est là pour trouver des automatismes, faire le meilleur résultat possible en course mais aussi pour travailler. Étant donné que l’étape était courte, on a refait une petite boucle, et tout ça dans la bonne humeur et dans de bonnes conditions. Quant au bilan, il faut se replacer dans le contexte de cette course. On était ici avec un jeune sprinteur de 20 ans, et je trouve que toute l’équipe a fait bloc autour de lui, tout le monde était très motivé. Il y a eu de l’implication tous les jours, que ce soit pour les étapes au sprint ou même pour les étapes un peu plus punchy. Collectivement, ça a vraiment bien fonctionné et Paul a été à la hauteur de nos espérances. Il est encore jeune mais il a très bien géré la pression. Il n’a jamais paniqué, on le sent très serein et je pense qu’il a beaucoup appris cette semaine ».
Ce que l’intéressé confirmait sans détour : « Le bilan de la semaine est top me concernant. J’ai beaucoup appris, que ce soit en regardant les autres, notamment Cavendish dans sa manière de s’économiser, ou dans l’approche des sprints. Je n’ai jamais eu de train comme celui-là et c’est au contact des meilleurs qu’on apprend le mieux. C’était très positif pour moi. Même si les résultats ne sont pas là, j’ai beaucoup appris et ça va forcément me servir pour la suite. Je suis un peu déçu de ne pas avoir pu performer comme je l’aurais voulu mais je suis quand même super content de cette expérience. Puis, la forme est là, et elle va encore s’améliorer après ce Tour d’Oman. Les courses avec la Conti ne présagent que du bon ». « Pour en revenir au groupe sprint, concluait enfin Sébastien Joly, cette semaine a prouvé qu’il disposait une grosse capacité d’adaptation, en ce sens qu’il peut tout aussi bien travailler avec Arnaud ou bien avec un autre sprinteur. Tous ont été irréprochables et on va retenir ça ».
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