Sur le Tour Down Under, Paul Penhoët continue de faire le plein d’expérience, et de places d’honneurs. Lors d’une quatrième étape très animée en raison du vent ce samedi, le jeune sprinteur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ est parvenu à maintenir sa place à l’avant et à disputer le sprint en faux-plat montant à Willunga. Il a finalement échoué au pied du podium, en quatrième position, d’un emballage réglé par Bryan Coquard. Il s’octroie ainsi son troisième top-10 de la semaine tandis que Rudy Molard, douzième de l’étape, remonte au seizième rang du général avant l’ultime acte, décisif, vers le Mount Lofty dimanche.
Le peloton du Tour Down Under prenait la direction de Willunga ce samedi, mais exceptionnellement, les grimpeurs pouvaient mettre de côté leurs ambitions personnelles. Car c’est en effet au pied de la célèbre montée, et non au sommet, que l’arrivée était tracée à l’occasion de cette quatrième étape. Sur un terrain relativement plat, les sprinteurs étaient donc attendus, mais cela ne signifiait pas que l’étape était dénuée de difficultés. « On s’est levé ce matin avec un bon petit vent du sud, indiquait Jussi Veikkanen. Connaissant le parcours, on savait que c’était propice aux bordures, qu’on avait d’ailleurs déjà vécues sur cette même étape par le passé. Dans le van, sur la route, on s’était dit qu’il y allait avoir du sport et du spectacle. C’est ce qu’il s’est produit ». « Tout le monde savait que ça allait être tendu avec le vent, donc tout le monde était sur le qui-vive dès le départ », témoignait Paul Penhoët. Le peloton est toutefois resté compact pendant une bonne heure, laissant deux hommes s’échapper, avant que les choses sérieuses ne débutent. « Le premier passage sur la ligne d’arrivée après cinquante kilomètres a déclenché la course, résumait Jussi. On connait ce passage après le village de Willunga, il y a déjà des cassures en temps normal dans le faux-plat descendant. Là, il y avait en plus un vent 3/4 dos, et le peloton s’est cassé en deux. Il y avait d’abord une soixantaine de coureurs devant, et on en avait cinq. Miles était là, mais il a malheureusement été gêné par une chute devant lui. Il a alors été repris par le deuxième groupe ».
« J’avais la jambe pour rivaliser avec Coquard », Paul Penhoët
En tête de course, la Groupama-FDJ pouvait toutefois encore compter sur Paul Penhoët, Rudy Molard, Laurence Pithie et Reuben Thompson. « L’écart entre le premier et le second groupe a oscillé entre vingt et cinquante secondes pendant soixante-dix kilomètres, poursuivait Jussi. Ça a été comme ça jusqu’à une quinzaine de kilomètres de l’arrivée, puis le deuxième groupe a jeté l’éponge ». Aux premières loges pour observer ce bras de fer, Paul ajoutait : « Le deuxième peloton n’est jamais rentré même si ça a quand même pas mal bataillé car ça roulait fort derrière. Ça n’a pas arrêté ». C’est donc un peloton réduit à une cinquantaine d’unités qui est entré dans les dix derniers kilomètres pour aller chercher le sprint final. « Pour moi, ça n’a pas changé grand-chose, car il y avait quasiment tous les sprinteurs devant, disait Paul. Le final était un peu tendu car le vent était de face/côté dans les cinq kilomètres précédant le sprint ». Il a dès lors fallu jouer des coudes, et le jeune tricolore n’a pu se positionner comme il le souhaitait avant la dernière ligne droite. « Laurence les a protégés pendant toute l’étape, et on l’a donc un peu sacrifié, expliquait Jussi. La malchance de Miles nous a coûté dans le final ». « J’étais assez loin au kilomètre, et j’ai viré en 25-30e position au dernier virage, précisait le Paul. Je suis bien remonté à 300-400 mètres puis j’ai pu lancer mon sprint, mais j’étais trop loin pour la gagne ». Devant, Bryan Coquard a placé une accélération franche qui lui a permis de faire immédiatement la différence sur le reste.
En second rideau, Paul Penhoët a accroché la quatrième place, à la lutte jusqu’au bout pour le podium. « Coquard était vraiment fort, mais je suis déçu car je pense que j’avais la jambe pour rivaliser avec lui aujourd’hui, assurait-il. J’ai aussi dû freiner dans les cent derniers mètres pour passer à droite, et quand tu freines dans un sprint, c’est fini. Encore plus dans un faux-plat montant. C’était vraiment un sprint qui me convenait, c’est ça qui m’embête. C’est dommage, mais ça reste assez satisfaisant pour un début de saison, même si j’attendais forcément une victoire comme je l’avais dit en amont. On a aussi trouvé de bons automatismes avec les gars, c’est pas mal pour la suite. Il faut garder le positif et j’ai déjà hâte d’être aux prochaines courses ». « Paul est un vrai coursier et ça lui a fait le plus grand bien de découvrir le niveau WorldTour, complétait Jussi. Il nous reste encore une étape à faire et il va apporter ses qualités à l’équipe et à Rudy ». Douzième de l’étape, ce dernier a par ailleurs glané deux positions au général (16e) avant une dernière journée décisive vers le Mount Lofty. « Ça se joue à très peu de choses au général pour le top-10, concluait Jussi. C’est une étape courte avec pas mal de dénivelé, sur un parcours peu connu. Ça reste une nouveauté, et ça risque d’être imprévisible. L’objectif pour nous est clair : saisir les opportunités pour que Rudy gagne encore quelques places au classement général ».
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