Sur le bien connu circuit de Cassel, le classement général des 4 Jours de Dunkerque a été quasi-définitivement entériné ce samedi. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ a bien tenté de déjouer les plans du maillot rose Sam Bennett par l’intermédiaire de Sam Watson, à l’attaque dans les deux derniers tours, mais tout s’est finalement joué dans la dernière côte. Le Britannique a été repris à deux bornes de la ligne, et c’est alors Paul Penhoët qui s’est retrouvé à jouer les premiers rôles, avant d’accrocher la deuxième place sur la ligne d’arrivée. Le sprinteur français a ainsi obtenu son deuxième podium de la semaine, et s’est aussi hissé à la deuxième position du général.
Théâtre des championnats de France la saison passée, la commune de Cassel accueillait ce samedi, et comme de coutume, l’étape « reine » des 4 Jours de Dunkerque. Après cinquante kilomètres depuis Arques, le peloton entrait d’ailleurs sur le circuit final, comprenant deux bosses relativement roulantes mais dont l’une s’effectuait sur pavés. Cette boucle de quinze kilomètres était à couvrir à huit reprises, et le peloton s’est d’abord montré relativement calme derrière une petite échappée composée de Fausto Masnada, Jérémy Lecrocq et Enzo Leijnes. L’Italien a résisté plus longtemps que ses compères en tête de la course, mais a tout de même rendu les armes à près de trente-cinq kilomètres du but. Encore relativement étoffé à cet instant, le peloton s’est réduit par l’arrière juste avant l’entrée dans les deux derniers tours du circuit. Quelques attaques ont relancé la course, et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est bientôt jointe à la fête. « Il fallait qu’on soit attentifs dans les deux derniers tours car on savait que Decathlon-AG2R et Israel-Premier Tech allaient contrôler au préalable, ce qu’il s’est passé », expliquait Paul Penhoët. « On n’avait pas l’équipe pour attaquer de loin, ce n’était pas judicieux, expliquait Thierry Bricaud. L’idée était d’attendre jusqu’aux deux derniers tours pour bouger et être acteurs. Ce qu’a très bien fait Sam ».
« Une petite frustration pour Sam », Thierry Bricaud
Grâce à une vive accélération dans la deuxième côte du circuit, le Britannique a ainsi rejoint un quatuor comprenant notamment Thomas Gachignard et Kasper Asgreen. « Jusque-là, c’était parfait pour nous », reprenait Paul. Grâce à une bonne collaboration, les hommes de tête ont pu se construire un avantage d’une grosse vingtaine de secondes, mais le peloton n’a pas levé le pied. Constamment à portée de vue de la meute, les hommes de tête n’ont pu attaquer l’ascension finale vers Cassel qu’avec quelques longueurs d’avance. « Decathlon-AG2R avait une grosse force collective, donc ça ne l’a malheureusement pas fait pour Sam », disait Paul. « Il y a une petite frustration pour Sam, qui encore une fois n’a pas été récompensé, mais c’est le jeu, complétait Thierry. Le peloton était encore bien organisé, tandis que Gachignard a crevé devant alors qu’il marchait très bien et qu’il aurait pu filer un bon coup de main. Si on avait attaqué un tour plus tard, ça aurait peut-être été plus compliqué d’aller les chercher mais c’est toujours facile de refaire la course. Surtout, beaucoup d’équipes ne voulaient ou ne pouvaient pas faire la course ». S’il a continué à ouvrir la route jusqu’à deux bornes du terme, le jeune Anglais a donc été repris dans les derniers instants, puis le peloton s’est émietté par l’arrière dans les derniers hectomètres de montée.
« L’objectif reste de gagner demain », Paul Penhoët
À l’arrachée, Paul Penhoët est parvenu à suivre la première grappe de coureurs. « J’avais des bonnes jambes toute la journée, je n’ai fait aucun effort superflu et j’ai vraiment géré chaque montée, expliquait-il. Mon but était de m’économiser au maximum pour tout donner dans la dernière bosse. Ce sont alors les jambes qui ont parlé, et j’y ai cru ». À un kilomètre du terme, de retour sur le tarmac, ils n’étaient plus qu’une poignée à pouvoir se jouer la victoire, puis le sprinteur de la Groupama-FDJ a pris le sillage du maillot rose Sam Bennett quand celui-ci a produit son accélération finale à plus de 300 mètres du but. Il n’est toutefois pas parvenu à le passer sur les pavés de la dernière ligne droite. « C’est dommage, mais je ne pouvais rien faire de plus, disait Paul, deuxième de l’étape. Il était vraiment très très fort ». « Il a fait une belle montée, et il s’est bien accroché, félicitait Thierry. C’est aussi signe de bonne santé. Quand on est en reprise comme c’est son cas et qu’on est encore là au bout de cinq jours, qui plus est à Cassel, c’est que ça ne va pas trop mal ! Il n’y a pas de regret, il est battu par plus fort. Avec quatre mois de plus dans les jambes, il aurait sans doute levé les bras, mais c’est comme ça ».
Grâce aux écarts sur la ligne et aux bonifications engrangées, Paul Penhoët est aussi remonté à la deuxième place du général, à vingt-huit secondes de Bennett. « Deuxième du général, c’est bien, mais l’objectif reste de gagner demain au sprint à Dunkerque pour récompenser l’équipe de cette belle semaine de course », ponctuait Paul. « Il peut y avoir du suspense demain, car c’est un circuit en ville, où il est toujours compliqué d’aller chercher l’échappée si elle est bien constituée », ajoutait Thierry.
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