À la veille de l’étape reine autour de Cassel, le peloton n’a pas vécu une journée des plus apaisées ce vendredi sur les 4 Jours de Dunkerque. La présence de quatre secteurs pavés sur la quatrième étape a provoqué quelques renversements et une dernière heure et demie de course très intense. Un sprint a tout de même conclu la journée, et Paul Penhoët s’est adjugé une solide cinquième place, alors que le maillot rose est passé sur les épaules de Kasper Asgreen. Toujours quatrième et septième du général, Romain Grégoire et Sam Watson pointent à seulement sept et quinze secondes du nouveau leader avant ce week-end.
Au départ de Maubeuge, le peloton semblait déjà tendu ce vendredi matin au moment de s’élancer pour la quatrième étape des 4 Jours de Dunkerque, longue de 174 kilomètresvers Achicourt. Et pour cause. « On savait qu’il y avait du vent mal placé toute la journée et que les quatre secteurs pavés faisaient peur à tout le monde », introduisait Paul Penhoët. Le premier des secteurs figurait après quarantekilomètres de course et le dernier était tout de même situé à plus de soixante bornes de l’arrivée. Pour autant, aucune échappée n’a réellement pu prendre le large compte tenu de la bataille au sein du paquet. « Certains se disaient que les secteurs n’allaient pas influencer la course étant donné qu’ils étaient assez loin de l’arrivée, mais j’avais dit aux mecs de tout de même se méfier, car on ne sait jamais ce qui peut se passer, reprenait Frédéric Guesdon. Une chute, une crevaison, ou un coureur mal placé, et la course peut basculer en quelques secondes. On avait donc décidé d’être très concentrés pour les secteurs ». Omniprésente en tête de peloton, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a complètement maîtrisé son sujet, bien aidée par l’expérience de certains. « On a voulu prendre les choses en main avant chaque secteur, et Olivier a fait un énorme travail, témoignait encore Paul. On était super bien placés, on n’a jamais pris de cassures bêtement dans les secteurs. Olivier a vraiment été incroyable ».
« J’ai dû lancer de loin si je voulais un minimum disputer le sprint », Paul Penhoët
Le peloton a ainsi poursuivi son avancée, puis l’enchaînement des troisième et quatrième secteurs s’est avéré décisif. « Le leader Benjamin Thomas n’était pas devant après une grosse accélération dans le troisième secteur, expliquait Frédéric. C’est revenu, mais on est très vite arrivé dans le quatrième et dernier secteur, il y a eu une chute et il a été pris dedans. À partir de là, ça ne s’est jamais posé car Soudal-Quick Step et Lotto-Dstny ont roulé en vue du général ». « Ça nous arrangeait également pour Romain et Sam, poursuivait Paul.C’était une situation parfaite. Lewis a ensuite donné un coup de main à Soudal-Quick Step, et il a roulé fort avec eux quand le second peloton commençait à rentrer. Au final, il a redonné un bon élan et ils ne sont jamais revenus ». C’est notamment le Mont-Saint-Eloi, à vingt kilomètres du terme, qui a sonné le glas pour le peloton des piégés, et c’est donc un peloton d’une soixantaine d’unités qui a pris la direction d’Achicourt pour l’emballage final. La Groupama-FDJ s’est naturellement mise en place autour de Paul Penhoët, troisième le premier jour. « J’avais encore Bram pour m’aider, racontait le jeune homme. Sam et Romain ont donné un coup de main à 2,5 kilomètres, mais avec le dernier kilomètre et demi vent de face, c’est bien revenu de l’arrière. J’ai perdu la roue de Bram et je me suis retrouvé mal placé. J’ai donc dû lancer de loin, à 300-350 mètres, si je voulais un minimum disputer le sprint. Avec le vent de face, j’ai bien buté dans les derniers mètres ».
S’il est parvenu à se frayer un chemin vers la tête, Paul Penhoët n’a toutefois pu rivaliser avec Olav Kooij pour la victoire, se contentant donc de la cinquième place du jour. « Je suis un peu déçu, mais il faut surtout retenir le collectif et le fait que Romain et Sam sont dans de meilleures dispositions qu’hier au général, confiait le sprinteur du groupe. C’est quand même une bonne journée en soi ». « Paul a déboité trop tôt, et vent de face, il a logiquement été trop juste, concluait Frédéric. Il y avait sûrement moyen de mieux faire, mais c’est comme ça. Concernant le général, ce sera difficile de faire plier la Soudal-Quick Step demain à Cassel, mais les écarts sont moindres désormais et il nous reste des cartes à jouer ». Samedi, le peloton empruntera à huit reprises le Mont Cassel, qui sera sans nul doute décisif en vue de la victoire finale.
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