Trois jours après la jolie sixième place de Stefan Küng sur Gand-Wevelgem, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ n’a pas connu la même réussite sur À Travers la Flandre ce mercredi. Le champion de Suisse a pourtant encore été aperçu aux avant-postes, mais il a ensuite subi une petite défaillance. Le champion de France Arnaud Démare n’a pour sa part pu aborder le sprint pour la troisième place dans les meilleures conditions, échouant ainsi aux portes du top-20.
Dernier point de passage avant « le Ronde », l’édition 2021 d’À Travers la Flandre accueillait en ce milieu de semaine une bonne partie des favoris et outsiders au deuxième Monument de la saison, pour ce qui s’annonçait donc être une ultime répétition. Le tout sur un parcours néanmoins bien différent, s’étalant sur « seulement » 185 kilomètres, et sous un soleil radieux. « Les soixante-dix premiers kilomètres étaient tout plats, il n’y avait pas de vent et ça a attaqué sans arrêt, relatait Frédéric Guesdon. Il y a eu beaucoup de rythme dès le début et ça a continué comme ça toute la journée ». L’échappée du jour, incluant seulement Jelle Wallays (Cofidis), Ethan Hayter (Ineos) et Florian Vermeersch (Lotto-Soudal) ne s’est d’ailleurs formée qu’après quatre-vingt bornes, et le peloton n’a pas pour autant relâché la pression. Si bien que la vitesse moyenne après deux heures de course s’élevait à 47,5 km/h. Les coureurs se sont donc très vite présentés dans les premiers enchaînements de monts, et Stefan Küng a pris la barre dès le secteur pavé de Maria Borrestraat, lui permettant de conserver une bonne position au moment d’aller chercher le Taaienberg, où le peloton s’est disloqué. Le champion de Suisse parvenait ainsi à accrocher le bon wagon tandis qu’Arnaud Démare, Valentin Madouas et Olivier Le Gac se retrouvaient dans un second peloton, à une dizaine de secondes.
« En-dessous de ce qu’on espérait », Frédéric Guesdon
La jonction a d’ailleurs semblé sur le point de s’opérer, mais la course n’a dès lors plus observé un moment de répit. Dès la transition vers le Berg Ten Houte, un groupe s’est détaché en tête, et Dylan van Baarle s’en est extrait en solitaire dans la foulée. Parti seul à 53 kilomètres de l’arrivée, le Néerlandais n’a plus été revu. En poursuite, Stefan Küng a bien essayé d’accompagner ou de provoquer des coups, sans succès. Puis, il a été pris d’un vrai coup de moins bien dans l’enchaînement Kruisberg/côte de Trieu, à une grosse trentaine de kilomètres de la ligne. « Je ne sais pas exactement ce qui m’est arrivé, confessait le Suisse à l’arrivée. Ça allait très bien, et d’un coup, ça m’a lâché. J’ai eu des vertiges et j’ai même eu du mal à finir la course. Peut-être était-ce la chaleur, l’allergie au pollen… C’était en tout cas très bizarre ». « C’étaient les premières chaleurs sur les Classiques, confirmait Frédéric. Ce n’est jamais évident à gérer. Ça a certainement été un facteur pour beaucoup aujourd’hui ». Le champion d’Europe du chrono a finalement été repris par le « peloton » principal, où figuraient encore Arnaud Démare et Olivier Le Gac, mais pas Valentin Madouas, renversé par une voiture un peu plus tôt. « Il n’a visiblement rien de grave, surtout des brûlures, expliquait Frédéric. C’est surtout dommage, il était dans le coup et il avait l’air en forme ».
Dans les trente derniers kilomètres, c’est une vraie lutte à distance qui s’est mise en place entre les différents groupes éparpillés sur la route. Après le Nokereberg, dernière difficulté du jour, le peloton a ainsi avalé le second groupe de contre avant d’opérer la jonction avec les premiers poursuivants à l’approche de la flamme rouge. Il n’a toutefois rien pu faire face à Dylan van Baarle, vainqueur au terme d’un grand numéro, et s’est ainsi présenté dans la dernière ligne droite pour jouer les places d’honneur. Arnaud Démare n’a pu réellement prendre part à cette bataille, trop loin au moment de lancer son sprint. « On était tous un peu pendus, assurait le champion de France à l’arrivée. J’étais déjà rentré in-extremis à 25 bornes. Il a fallu que je récupère. Quand on est rentrés dans le dernier kilomètre, ça a été un peu le bazar et les jambes étaient dans le dur. J’ai fait avec ce que j’avais. C’était encore une Classique vraiment difficile ».Le Picard a finalement hérité de la 21e place du jour. « On aspirait forcément à un meilleur résultat aujourd’hui, concédait Frédéric. On a été en-dessous de ce qu’on espérait. Il ne faut pas en faire un drame, mais on ne s’est pas vraiment rassurés. On aurait voulu se mettre davantage en confiance en vue de dimanche. Ceci étant dit, on sera malgré tout ambitieux au départ du Tour des Flandres. Ça a bien marché sur Gand-Wevelgem le week-end dernier, il n’y a pas de raison qu’on ne soit pas dans le coup de nouveau ».
Aucun commentaire