Les coureurs du Tour de Wallonie ont connu une expérience bien particulière ce mercredi à l’occasion du deuxième acte de l’épreuve. Relocalisé en raison des violentes intempéries survenues sur le tracé original, celui-ci s’est ainsi intégralement disputé sur le circuit automobile de Zolder. Du fait d’un parcours ultra rapide, Jake Stewart (21e, ndlr) n’a pas trouvé un terrain à sa mesure lors du sprint final, remporté par Fabio Jakobsen. Jeudi, le profil sera en revanche bien plus accidenté vers Érezée.
« Pas les conditions de sprint idéales pour Jake », Jussi Veikkanen
C’est une solution de dernière minute qui a été imaginée par l’organisation du Tour de Wallonie, mardi, pour permettre à la deuxième étape d’avoir lieu, et aux coureurs… de courir. Avec le circuit de Zolder comme théâtre des hostilités, le parcours s’en retrouvait naturellement largement chamboulé, et les aspirants à la victoire bien différents. À peine cent-vingt kilomètres étaient donc à couvrir ce mercredi, soit trente tours de quatre kilomètres. « Avant toute chose on était d’abord soulagés, hier, d’apprendre qu’il y aurait une course aujourd’hui, assurait Jussi Veikkanen. Puis, lorsqu’on a appris qu’elle se déroulerait sur le circuit de Zolder, on a compris que ce serait un sprint, bien que mon groupe ne soit pas de la génération du championnat du monde. On en a eu la confirmation quand nous avons effectué un tour de reconnaissance. Le circuit ne nous avantageait pas vraiment, d’autant plus avec un léger faux-plat descendant vers l’arrivée, vent de dos. Ce n’étaient pas les conditions de sprint idéales pour Jake, mais on avait malgré tout décidé au briefing de tenter, ne serait-ce que pour trouver des automatismes ». La course a d’abord été animée par une échappée de sept hommes sortie au bout de trois tours. Toutefois, l’écart a constamment été maintenu aux environs de la minute, tandis que les passages sur la ligne d’arrivée s’enchaînaient à intervalles réguliers.
« C’était un peu long, reconnaissait Benjamin Thomas. Il faut aussi dire que nous n’avons pas trop de repères sur ce genre de parcours. C’était aussi particulier du fait qu’il n’y avait pas de voitures de directeurs sportifs derrière nous. Les coureurs qui se sont arrêtés au début pour un besoin naturel ont du coup mis deux tours pour rentrer ». « Il y avait un poste de ravitaillement d’un côté du circuit avec les assistants, décrivait Jussi. Nous, nous étions de l’autre côté avec les voitures, un mécano, et la course s’est déroulée sans aucun accroc pour nous. On avait tout de même radio tour, un contact avec les coureurs via les oreillettes, mais il est vrai que c’était assez particulier de regarder la course du bord de la route ». Comme attendu, les fuyards du jour n’ont pu obtenir gain de cause face au peloton qui a opéré la jonction avec les derniers résistants à moins de cinq tours du terme. « Le circuit n’était pas dangereux en soi, mais il était large donc ça roulait vite, reprenait Benjamin. On a fait une belle moyenne mais ça a été une journée relativement facile dans les roues. Du coup, c’était un peu nerveux dans le final. Tout le monde voulait aller faire le sprint et il n’y avait pas de la place pour tout le monde, surtout dans les chicanes. C’était un peu tendu ».
« C’était mieux qu’une journée à ne rien faire », Benjamin Thomas
Dans cette configuration de course favorisant les sprinteurs pure souche, Jake Stewart n’a pu jouer les tous premiers rôles. Le jeune Anglais a dès lors pris la 21e place d’une étape pas comme les autres. « C’était marrant, sur les premiers tours, de prendre les virages à bloc, ajoutait Benjamin. Mais une fois qu’on connaît le circuit par coeur, ça devient un peu lassant. Ceci étant dit, c’était mieux qu’une journée à ne rien faire ». « Les gars m’ont dit qu’ils avaient trouvé le temps un peu long à tourner en rond, confirmait Jussi. Mais encore une fois, il vaut mieux ça que de ne pas courir. Il y avait quand même quelques spectateurs par endroits et cette solution de repli restait une bonne chose. Ils ont roulé à plus de 45 km/h de moyenne (46,5 km/h, ndlr), disons que ça a quand même été vite bouclé ». Jeudi, le Tour de Wallonie renouera avec un cyclisme plus traditionnel sur le chemin d’Érezée. Cent-quatre-vingts kilomètres et cinq bosses répertoriées sont au programme d’une étape très vallonnée. « Démare avait gagné là-bas l’année passée, mais l’approche était toute autre, concluait Jussi. On va étudier le parcours en détails ce soir mais il est certain que la course risque d’être plus mouvementée. On essaiera d’en profiter selon l’évolution de l’étape ».