Depuis le Cantal jusqu’au Lot-et-Garonne, les sprinteurs semblaient de nouveau avoir un boulevard face à eux ce jeudi lors de la douzième étape du Tour de France. Aucune difficulté de grande envergure n’était en effet à arpenter sur les 203 kilomètres de course. Pour autant, il existait un scénario dans lequel leur tâche pouvait s’avérer plus complexe que prévu. « Le début d’étape était assez vallonné, et propice à ce qu’une bonne échappée se dégage », exposait ainsi Quentin Pacher. La Groupama-FDJ a donc voulu saisir cette mince opportunité, et Kevin Geniets s’est signalé comme le premier attaquant du jour, avant que Romain Grégoire, Stefan Küng, David Gaudu et Quentin Pacher ne participent, eux aussi, à la bagarre. Celle-ci s’est installée pendant près de vingt kilomètres, lors desquels les équipes de sprinteurs ont tout fait pour cadenasser la course. Valentin Madouas est finalement parvenu à créer un écart, il a été peu après été rejoint par son collègue Quentin Pacher ainsi que Jonas Abrahamsen, alors qu’Anthony Turgis a permis au trio de devenir un quatuor dans la foulée. Malheureusement, la lutte pour l’échappée s’est brutalement interrompue à la suite d’une chute dans le peloton, qui a de fait calmé bien des ardeurs.

Le quatuor a pris le large, et le peloton s’en est largement contenté. « L’objectif était de gagner l’étape, c’est clair, mais le fait qu’on ne soit que quatre et que la marge soit réduite dès le début n’a pas favorisé nos chances, confiait Quentin. Au départ, on y croyait. Sinon, ça ne sert à rien de prendre le départ. Il y a eu une vraie bataille pour prendre l’échappée, ce n’est pas parti au km 0 avec les seuls volontaires ». « On avait l’objectif de bouger, on aurait aimé que d’autres équipes bougent avec nous, surtout qu’il y avait des parties favorables, ajoutait Benoît Vaugrenard. Mais il y avait encore trop d’équipes de sprinteurs ». Derrière les quatre hommes, malgré tout menaçants, le peloton n’a donc pris aucun risque et s’est maintenu à environ deux minutes pendant la majeure partie de la journée, sous la conduite des formations de sprinteurs. Dans le Lot, les coureurs ont franchi quelques difficultés répertoriées, qui n’ont eu aucune incidence sur la course. « On voulait rester à portée de fusil du peloton dans les bosses afin que ça permette à d’autres équipes de relancer la course, expliquait Quentin. On avait toujours l’espoir que des mecs frais ressortent, que le groupe gonfle à huit-dix coureurs, et que ça soit un peu la pagaille derrière. Ça n’a pas été le cas. On a passé les bosses, et le peloton nous a tenu à la gorge ».

Au sortir de l’ultime côte, à soixante-dix bornes du terme, le paquet s’est même rapproché à une minute, ne laissant guère d’illusions aux quatre hommes de tête, devenus trois. « On avait plus de 47,5 km/h de moyenne au compteur quand on s’est fait revoir, on n’a pas chômé en route, il y a eu un vrai bras de fer, mais ce n’était pas le jour », tranchait Quentin. Le duo de la Groupama-FDJ a été récupéré à quarante bornes du but, puis le peloton a « tranquillement » pris la direction de l’arrivée, où un sprint massif a effectivement jugé du vainqueur : Biniam Girmay, pour la troisième fois. Clément Russo s’est faufilé en treizième place, et Quentin Pacher a pu monter sur le podium protocolaire pour recevoir le prix de la combativité. « Ce n’était clairement pas l’objectif, affirmait-il. L’objectif est de gagner des courses, de gagner des étapes. Pour un puncheur, les opportunités ne sont pas légion, mais il y en a. L’étape à Bologne l’a prouvé. On va retenter autant de fois qu’on le pourra ». « Les gars ont fait un beau petit numéro et on peut saluer l’initiative, concluait Benoît. On est acteurs, il faut maintenant que ça sourit, qu’on trouve l’ouverture et qu’on continue à se battre. On voit que ça commence à plier chez certains sprinteurs, il faut insister. Si on peut, on réessaiera dès demain ».

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