À quelques jours du Tour des Flandres, Valentin Madouas et Stefan Küng ont encore fait la démonstration de leur grande forme ce mercredi sur À Travers la Flandre. Membres d’un groupe réduit de favoris pendant une cinquantaine de kilomètres, ils n’ont pourtant pas été récompensés de leurs efforts. Un peu courts pour suivre le vainqueur de l’épreuve Christophe Laporte dans les derniers kilomètres, ils ont aussi été repris in-extremis par un petit peloton, devant donc se contenter de places en dehors du top-20. Une issue très frustrante, mais une prestation encourageante avant le deuxième Monument de l’année.
La campagne des Flandriennes faisait ce mercredi halte à Waregem, pour une semi-Classique désormais labellisée WorldTour et portant bien son nom : À Travers la Flandre. Sur un parcours de 183 kilomètres comportant onze monts et presqu’autant de secteurs pavés (dix, ndlr), l’épreuve s’apparentait à une ultime répétition avant la grand-messe de dimanche. Le plateau était aussi légèrement plus abordable en l’absence des grands favoris du Ronde, ce qui promettait une course ouverte. D’autres y vont vu l’opportunité de mener l’échappée très loin, en particulier Yevgeniy Gidich (Astana Qazaqstan), Oier Lazkano (Movistar), Nickolas Zukowsky (Q36.5), Ward Vanhoof (Team Flanders-Baloise), Leon Heinschke (Team DSM) et Alexander Kristoff (Uno-X), qui se sont isolés en début de course et ont compté jusqu’à quatre minutes d’avance. Leur écart était réduit de près de moitié au moment de franchir le premier enchaînement de bosses, à environ cent bornes du terme. « Trek-Segafredo a lancé la course à partir de la première ascension de la côte de Trieu, expliquait Stefan Küng. À compter de ce moment-là, ça a été plein gaz jusqu’à l’arrivée, avec beaucoup d’attaques ». « On savait qu’il fallait être très vigilants dans les premiers monts, et que la course allait sans doute réellement se durcir dans le Berg Ten Houte, ajoutait Frédéric Guesdon. On a été bien vigilants, mais la décision s’est faite un peu plus loin, dans la seconde ascension de la côte de Trieu ». Au préalable, Lewis Askey a tenté de prendre un coup d’avance mais a été revu avant les « bergs » décisifs alors que Kevin Geniets était lui d’abord retardé par un ennui mécanique puis par la chute de Tim Merlier, à l’instar de Jake Stewart.
« Ça ne s’entendait pas extrêmement bien », Frédéric Guesdon
Au sortir du Kanarieberg, un petit peloton de cinquante unités s’est reconstitué, avec Stefan Küng, Valentin Madouas et Olivier Le Gac pour le compte de la Groupama-FDJ. Le reste des concurrents se retrouvant déjà éliminés à soixante kilomètres du terme. Après une courte portion de plat, les coureurs ont donc retrouvé la côte de Trieu, où la différence s’est opérée pour de bon. Peu après le sommet, Valentin Madouas et Stefan Küng ont réussi à accrocher un groupe de huit, avec Christophe Laporte, Tiesj Benoot (Jumbo-Visma), Mikkel Honoré, Neilson Powless (EF Education-EasyPost), Jhonatan Narvaez (Ineos Grenadiers) et Quinten Hermans (Alpecin-Deceuninck). Progressivement, une entente s’est installée dans ce groupe de favoris, sans toutefois reprendre beaucoup de temps à l’échappée matinale ni en gagner énormément sur le reste du peloton. « C’était une échappée très sérieuse, poursuivait Frédéric. On en avait deux dedans donc on était très contents, mais on voyait bien que ça ne creusait pas trop car tout le monde voulait en garder un peu. Ils avaient notamment du mal à rentrer sur l’échappée initiale. Derrière, le peloton n’a pas lâché non plus. Ça ne s’entendait pas extrêmement bien, et ils n’ont pas pu creuser pour s’assurer un résultat ». Dans les quarante derniers kilomètres, le groupe de contre a longtemps navigué à 20-30 secondes des fuyards. « C’était dur, confiait Valentin Madouas. On a chassé pendant très longtemps pour essayer de rentrer tout en ayant le peloton juste derrière ». « Dans le final, tout le monde ne collaborait pas à 100% », abondait Stefan Küng.
« La place ne reflète pas la course qu’on a faite », Valentin Madouas
Si le Français et le Suisse de la Groupama-FDJ ont toujours contribué à la poursuite, d’autres se sont davantage réservés, et la jonction n’a été opérée qu’à six kilomètres du terme tandis que le peloton ne pointait alors qu’à une vingtaine de secondes. La dernière ascension de la journée n’ayant pas opéré de dégâts, c’est sur le plat menant vers Waregem que les hommes de tête se sont expliqués. Valentin Madouas et Stefan Küng ont suivi quelques mouvements, mais n’ont pu prendre la roue de Christophe Laporte lorsque celui-ci s’est détaché à quatre bornes du terme. « On s’est fait avoir un peu bizarrement dans le final, expliquait Valentin. Christophe a été très fort tactiquement. Il nous a laissé faire l’effort et a contré au bon moment ». Stefan Küng a bien tenté de prendre le sillage du vainqueur de Gand-Wevelgem, sans succès. « Je n’avais pas les jambes pour suivre Laporte dans le final », confiait-il. Les deux poulains de Frédéric Guesdon ont tenté de réagir dans la foulée, mais se sont fait piéger par Neilson Powless et Oier Lazkano avant de se faire avaler par le « peloton ». À l’arrivée, ils n’ont donc pu signer de résultat probant. « C’était une course difficile, mais c’est dommage d’être repris à un kilomètre de l’arrivée », regrettait Stefan, 23e du jour juste devant Olivier Le Gac. « Physiquement on est bien et c’est de bon augure, mais la place ne reflète pas la course qu’on a faite, pointait Valentin. Il y a un peu de déception, car quand on est deux sur huit à la pédale, on espère forcément faire mieux que ce qu’on a fait ».
« On méritait de faire un résultat, jugeait Frédéric. Trois équipes avaient deux mecs devant : l’une gagne, l’autre fait podium, et nous on repart sans rien. C’est frustrant. On aurait aimé faire au moins top-5 avec l’un des deux. Cela aurait été une juste récompense, mais c’est comme ça. Beaucoup de stratégies entrent en compte dans une course de vélo, et on ne maîtrise pas tout. C’est toujours bien d’avoir des coureurs devant, mais on veut aussi des résultats. On court pour ça. Il y avait en plus une ouverture aujourd’hui, on prenait le départ pour gagner. C’est donc une déception de ne pas avoir ramené un résultat ». Les leaders du groupe ont malgré tout rassuré avant le grand rendez-vous de dimanche. « Il est maintenant temps de récupérer et on sera prêt pour le Tour des Flandres », concluait Stefan.
1 commentaire
Pichon
Le 31 mars 2023 à 16:55
Un peu trop généreux en groupe des échappés les coureurs de la Groupama-FDJ et oui après plus assez d’énergie pour la fin. Bravos malgré tout espoir est pour les prochaines courses 👋🍀🐞.