Il s’en est fallu de peu, mais il y a bien eu un sprint massif à Fougères en clôture de la quatrième étape du Tour de France ce mardi. En revanche, Arnaud Démare n’a pas été en mesure d’y prendre part puisque trop loin au moment de l’emballage, remporté par Mark Cavendish. David Gaudu a lui été très vigilant dans ce final à haute-vitesse et a coupé la ligne en 22ème position. Il remonte ainsi à la dixième place du classement général avant son premier grand rendez-vous du Tour que constituera le chrono de Changé à Laval mercredi.
« On n’a pas réussi à s’imposer », Arnaud Démare
C’est dans des conditions particulières que le départ de la quatrième étape de la Grande Boucle – la dernière en Bretagne -, a été donné ce mardi à Redon. À la suite des nombreuses chutes recensées depuis le coup d’envoi du Tour, tous les coureurs ont ainsi mis pied à terre quelques instants après le passage du kilomètre 0, ceci dans le but d’alerter les diverses parties prenantes du sport quant à leur sécurité. Puis, la course a repris, mais très lentement jusqu’à l’attaque conjointe de Pierre-Luc Périchon (Cofidis) et Brent Van Moer (Lotto-Soudal) à 140 kilomètres du terme de l’étape. Les équipes de sprinteurs, dont la Groupama-FDJ par l’intermédiaire de Bruno Armirail, ont par la suite tranquillement mis en route, mais se sont surtout attachées à ne laisser aucune marge de manœuvre au duo de tête. C’est pourquoi l’écart s’est stabilisé autour des deux minutes pendant l’entièreté de la journée. La bagarre est devenue plus franche dans les cinquante derniers kilomètres de course, lors desquels l’échappée et plus particulièrement Brent Van Moer ont crânement joué leur va-tout. Dans le peloton, Arnaud Démare et David Gaudu ont demeuré dans les toutes premières positions, bien entourés par leurs collègues, jusqu’à une dizaine kilomètres de la ligne.
« Sur le final, Arnaud a un petit peu reculé et il a ensuite été difficile de se remettre en place », ajoutait Yvon Madiot. Un vent de panique a également saisi le peloton dans les dix derniers kilomètres alors que Brent Van Moer semblait parti pour tromper tout son monde. La chasse s’est entreprise de manière quelque peu désordonnée et les trains n’ont jamais réellement pu s’organiser. De retour dans le sillage de Miles Scotson et Jacopo Guarnieri à l’approche de la flamme rouge, Arnaud Démare a vu une ouverture se refermer devant lui et ses chances se sont dès lors drastiquement réduites. « C’était le bordel, confiait l’ancien champion de France. L’équipe a beaucoup travaillé mais il y a eu des vagues aux moments importants et on n’a pas réussi à se maintenir devant. Je n’ai pas réussi à suivre mes gars. On s’était déjà fait chahuter au sprint intermédiaire. On n’a pas réussi à s’imposer, et il faut remédier à ça. Physiquement ça allait, mais il faut que je sois plus agressif ». Bien trop loin pour espérer un résultat probant au moment du démarrage du sprint, l’ancien double vainqueur d’étape sur la Grande Boucle s’est alors relevé dans les 400 derniers mètres pour ne pas prendre de risques.
« Un triple enjeu sur le chrono », Yvon Madiot
« Il y a eu un bon travail des équipiers, jusqu’à 500 mètres, notait Yvon Madiot. Bruno a assuré toute la journée, Val était également là dans le final. Jacopo et Miles ont emmené parfaitement mais ça ne s’est pas très bien passé… Il faut dire qu’un lendemain de chute n’est jamais évident. Ce n’est jamais anodin. Maintenant, le constat est là : nous n’étions pas dans le sprint. Il y a évidemment un peu de déception. On aimerait qu’Arnaud gagne, lui-même probablement encore davantage, et il n’y a pas non plus une dizaine d’occasions. Pour lui, on remet désormais ça à après-demain ». Pour David Gaudu, en revanche, la journée s’est terminée sans ennui et le Breton a même passé la ligne dans la toute première partie du peloton, en 22e position. Il occupe désormais la dixième place du général à cinquante-deux secondes du maillot jaune Mathieu van der Poel. « Je sentais que j’avais des bonnes sensations dans le final, indiquait le Breton. Je suis content personnellement. Le but pour moi était de ne pas prendre de cassures et c’est mission accomplie. C’est une bonne chose. Maintenant, cap sur l’un des premiers grands tests du Tour avec ce chrono. On fera les comptes demain soir mais mon objectif est de perdre le moins de temps possible sur les favoris ». Sur ses terres mayennaises demain, Yvon Madiot ne sera pas pris au dépourvu : « J’ai reconnu le parcours plusieurs fois. Le début est très difficile avec des montées, certes pas très longues, mais malgré tout usantes. Il n’y a pas beaucoup de plat sur ce contre-la-montre. Il y en a un dans la deuxième partie, plutôt descendant, puis on termine par une dernière côte. C’est un chrono exigeant où la gestion sera primordiale. Pour nous, il y a un triple enjeu demain puisqu’on vise l’étape avec Stefan, on veut limiter les dégâts avec David et on souhaite que tout le monde s’applique, même si certains devront en profiter pour récupérer ».