Olivier Le Gac a démarré la deuxième semaine du Tour d’Espagne de la même manière qu’il avait conclu la première : en échappée. Dans une dixième étape tracée le long de la côte andalouse, le Breton a cette fois-ci eu l’occasion de batailler pour la victoire d’étape. Il n’a en revanche pu tenir tête aux meilleurs grimpeurs d’une échappée fleuve constituée après soixante-dix kilomètres de course, s’octroyant finalement la quinzième place du jour. Mercredi, le peloton s’en ira retrouver le fameux mur de Valdepenas de Jaen.
Au lendemain de la journée de repos, la remise en action ne s’est pas faite en douceur ce mardi lors du départ de la dixième étape de la Vuelta, du côté de Roquetas de Mar. En raison d’un profil de course atypique, et par conséquent d’une issue incertaine, une large partie du peloton avait des envies de fugue. « On voulait aussi avoir quelqu’un devant, assurait Olivier Le Gac. Au début, on ne savait pas trop si c’était vraiment fait pour une échappée ou si les équipes de Matthews ou Cort, notamment, allaient contrôler. Puis, on a vu qu’ils essayaient eux aussi de mettre du monde devant, dont ces mecs-là ». Il est donc très tôt apparu évident que personne ne prendrait la poursuite en main, et chaque équipe – ou presque – a donc souhaité se glisser à l’avant. « Du coup, ça a mis du temps à sortir, complétait Olivier. Ça a bien bagarré et on s’est appliqués pour se joindre aux coups et ne pas se faire piéger ». « Ça a roulé très vite pendant plus de soixante kilomètres puis une échappée de 31 coureurs s’est formée avec Olivier à l’intérieur, relatait Franck Pineau. Une fois de plus, on a fait le maximum pour être devant, et chapeau à Olivier car ce n’était pas simple d’y être aujourd’hui ». En tête de course, le Brestois s’est retrouvé avec quelques pointures au palmarès déjà bien garni. « Quand j’ai vu les clients qu’il y avait dans le groupe, je me suis dit que ça allait être compliqué, ajoutait-il. Il y avait de très bons grimpeurs mais aussi des sprinteurs sachant bien grimper ».
« Aucun regret », Olivier Le Gac
Plusieurs minutes derrière, le peloton ne s’est aucunement soucié de l’échappée et Primoz Roglic a même sciemment abandonné son maillot rouge. Quant à la victoire d’étape, elle devait se décider dans les trente derniers kilomètres comprenant la seule difficulté du jour, le Puerto de Almachar, ainsi que sa descente vers Rincón de la Victoria. « Tout le monde prenait son petit bout de relais dans l’échappée, mais beaucoup d’équipes étaient représentées par trois coureurs, expliquait Franck. Olivier était tout seul, je lui ai donc demandé d’observer, de bien récupérer et de ne pas trop en faire par rapport à d’autres. Ensuite, c’était une course de côte, très dure, pour finir ». Effectuée en deux temps, cette ascension décisive présentait surtout un segment de près de cinq kilomètres à 9% de pente moyenne avant de basculer. « Il y avait un premier palier, où j’ai laissé faire, puis j’ai essayé de me placer au mieux avant la partie raide, indiquait Olivier. À ce moment-là, ça a attaqué et je me suis mis à mon rythme. Je me suis fait mal jusqu’en haut et j’ai essayé de faire une belle descente. J’ai donné le maximum et je me suis accroché pour ne pas avoir de regrets ». L’ancien vainqueur d’étape sur les 4 Jours de Dunkerque a trouvé meilleurs grimpeurs que lui ce mardi et a finalement franchi la ligne deux minutes après le vainqueur et future recrue de l’équipe Michael Storer.
« Il n’était pas forcément à son avantage sur ce final mais il n’a pas lâché et sa 15e place à l’arrivée reste très correcte », concluait Franck Pineau. « On peut pas s’en satisfaire, confessait Olivier, mais je n’ai aucun regret au vu des coureurs présents devant. J’ai donné le maximum. C’était une bonne journée, mais il faudra qu’on fasse mieux que cette quinzième place. Personnellement, c’est ma deuxième échappée en trois jours, la forme est bonne. On va y retourner et espérer ce brin de réussite pour accrocher un beau résultat ». « Il reste onze étapes et on espère bien en décrocher une, confirmait Franck. Pour ça, il faut aller de l’avant et se battre ». Mercredi, la plus courte étape en ligne de la Vuelta est au programme avec seulement 133 kilomètres en direction de Valdepenas de Jaen et son Mur final présentant des pentes à plus de 20%.
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