Ce mercredi, Lewis Askey a enchaîné une cinquième course consécutive dans le top 20. Très régulier depuis le lancement de la campagne des Classiques lors du week-end d’ouverture, le Britannique a de nouveau répondu présent à l’occasion de la Danilith Nokere Koerse. D’abord présent quand la course s’est durcie entre les costauds, le jeune homme de 23 ans a finalement arraché la septième place dans un sprint en montée. Une bonne remise en route avant le Grand Prix de Denain, jeudi.
Avant que Milan-Sanremo n’accapare toute l’attention des suiveurs, les projecteurs se tournaient vers le Nord en ce milieu de semaine, avec l’enchaînement Nokere Koerse-Grand Prix de Denain, entre Belgique et France. C’est donc d’abord sur les terres flamandes que le peloton avait rendez-vous ce mercredi, pour près de 190 kilomètres de course autour de Nokere et de son fameux mont qui, une fois n’est pas coutume, ne constituait pas le théâtre de l’arrivée. Du moins, pas par son côté pavé. Malgré un parcours parsemé de secteurs, c’est bien au terme d’un long faux-plat bitumé (et de quelques pentes abruptes) qu’était tracée la ligne d’arrivée. « Il y avait un paquet de sprinteurs au départ, et on était donc parti dans l’optique d’un sprint, même s’il fallait être vigilant sur le circuit, expliquait Frédéric Guesdon. On n’avait qu’une carte : Lewis. C’est aussi le type de course où la météo est importante. Il faisait beau aujourd’hui, mais il y avait tout de même un petit peu de vent, ce qui a durci la course, notamment sur les pavés ». Côté course, justement, quatre coureurs ont longtemps mené les débats grâce à l’échappée matinale, mais le peloton s’est montré remuant dès l’entrée dans la deuxième moitié du parcours. Après quelques accélérations initiales, c’est à quarante-cinq kilomètres du but que la course s’est véritablement lancée pour les favoris. « On se doutait que ça allait bouger et que tout le monde n’allait pas attendre le sprint, confiait Frédéric. Nous avions des coureurs désignés pour accompagner les coups mais étant donné que ce sont les favoris qui ont attaqué, Lewis y est allé, bien que n’était pas son rôle initial ».
« Il faudra qu’on soit un cran au-dessus collectivement jeudi », Frédéric Guesdon
À la suite d’une violente accélération de Jasper Philipsen, neuf hommes se sont ainsi retrouvés après l’enchaînement des secteurs de Doorn et Huisepontweg. Le leader britannique était donc de ceux-là, même si la tentative a été neutralisée après environ dix kilomètres de poursuite au sein du peloton. « J’ai suivi les mouvements car j’étais en bonne position, et je me suis retrouvé dans un petit groupe à l’avant, racontait l’intéressé. Je pense que ça m’a aussi un peu mis dans le rouge. C’est pourquoi lorsqu’un groupe est sorti lors du dernier tour, je n’ai pas vraiment eu peur que ça aille au bout. J’avais vu à quel point c’était plus difficile à l’avant que dans le peloton, donc je suis donc resté aux côtés de mes coéquipiers, ce qui m’a mis dans de bonnes conditions pour le final ». Si une dizaine d’hommes se sont extraits dans le même enchaînement de secteurs lors de la boucle finale, le regroupement s’est ainsi opéré à quatre bornes du but, notamment sous l’impulsion de la Groupama-FDJ. « L’équipe a fait du très bon travail, affirmait Lewis. Chacun a fait exactement ce qui lui avait été demandé lors du briefing, ce qui m’a permis d’être bien protégé dans les derniers kilomètres ». Le jeune homme de 23 ans a même entamé le dernier kilomètre, en montée, en troisième position.Cyril Barthe a continué de l’emmener pendant quelques instants, puis le puncheur anglais s’est retrouvé en première ligne. « Je ne me sentais pas au top, donc j’attendais que quelqu’un lance le sprint, mais tout le monde voulait retarder son effort au maximum car cette arrivée en montée était très longue », décrivait-il après-coup. Il s’est ainsi résolu à démarrer à près de 300 mètres du but, en tête, mais n’a pu résister au retour de six de ses concurrents directs. « Il est battu par plus fort, disait Frédéric. Il était vraiment bien placé, peut-être un peu trop, mais on n’a pas énormément de regrets. Septième, ça reste un bon résultat ». Lewis Askey a en tous les cas validé son troisième top-10 en Belgique cette année après l’Omloop Het Nieuwsblad (10e) et le Samyn (5e). « Je ne me sentais pas très bien aujourd’hui, probablement en raison de ma petite coupure après les Strade Bianche, disait-il pourtant à l’arrivée. Mais je pense qu’après les efforts faits aujourd’hui, je devrais avoir de bien meilleures sensations demain ».« Si on veut viser la victoire sur le Grand Prix de Denain jeudi, il faudra qu’on soit un cran au-dessus collectivement, complétait Frédéric. Il y aura un beau plateau et de beaux secteurs pavés. On peut espérer de belles choses de la part de Lewis, compte tenu de sa forme actuelle, mais on attend aussi des coureurs comme Clément ou Eddy sur ce type de terrain ».