À Cistierna, en Castille-et-León, l’échappée a eu raison du peloton ce vendredi, au terme d’une lutte de près de 190 kilomètres. Le profil atypique de la septième étape du Tour d’Espagne a donné lieu à un joli bras de fer, mais les sprinteurs restants dans le peloton n’ont pu se battre que pour la sixième place du jour. Encore présent, Jake Stewart a pris la deuxième position au sein de la meute derrière le maillot vert Sam Bennett, accrochant donc son deuxième top-10 de la Vuelta avec une septième place. Rudy Molard reste lui deuxième du général avant un week-end des plus costauds.
Le peloton de la Vuelta quittait ce vendredi la Cantabrie, où Rudy Molard avait dû abandonner son maillot rouge hier sur les pentes du Pico Jano, pour rejoindre la communauté autonome de Castille-et-León. Pas moins de 190 kilomètres étaient à couvrir et le relief de l’étape, incluant une seule montée mais de première catégorie à mi-parcours, laissait envisager une course ouverte. « On avait misé sur une arrivée au sprint, exposait Philippe Mauduit. On s’était dit que si l’échappée allait au bout, ça faisait partie du jeu, et qu’il faut parfois prendre des risques. On s’est donc mis en retrait audébut de l’étape pour essayer d’économiser tout ce qu’on pouvait en vue du week-end qui s’annonce difficile, mais aussi et surtout pour récupérer des efforts qui ont été consentis depuis le départ de cette Vuelta. Il était important que les gars aient une journée un peu plus légère ». L’échappée s’est par ailleurs constituée relativement rapidement ce vendredi puisqu’il n’aura fallu que dix minutes à Samuele Battistella (Astana Qazaqstan), Fred Wright (Bahrain Victorious), Jesus Herrada (Cofidis), Omer Goldstein (Israel Premier Tech), Harry Sweeny (Lotto Soudal) et Jimmy Janssens (Alpecin-Deceuninck) pour créer une brèche au sein du peloton. Quelques équipes de sprinteurs se sont alors efforcées de maintenir un écart assez raisonnable, en vue de la deuxième partie de course.
« Il était important de ne pas exagérer », Philippe Mauduit
L’avantage de l’échappée a atteint un maximum de quatre minutes, qui était encore pratiquement de mise à l’entame de la seule mais difficile ascension du jour, le Puerto de San Glorio (19,5 km à 5,8%), à plus de 85 kilomètres du but. Le peloton a dès lors accéléré, et s’est peu à peu délesté de certains sprinteurs. « On avait une petite incertitude sur le fait que Jake puisse passer le col, reprenait Philippe. Tout allait dépendre de la façon dont il allait se monter. On sait que Jake est en grande forme et qu’il passe bien les bosses, mais un col de vingt bornes, c’est toujours un peu particulier ». Pourtant,au sommet, le Britannique était encore bien présent aux côtés de ses coéquipiers grimpeurs. « Parmi les sprinteurs, tous ontsauté à part Pedersen, précisait Philippe. Jake a fait une belle performance de ce point de vue, mais ensuite, quelques purs sprinteurs sont revenus et il n’était pas question pour nous qu’on les aide en mettant à contribution nos grimpeurs qui doivent s’exprimer dans les jours à venir. Ce n’était pas une étape de transition. C’est une étape qui va aussi marquer les organismes et il était important de ne pas exagérer sur une journée comme celle-ci ». Le peloton a ainsi manqué de main d’œuvre « fraîche » pour combler les deux minutes et trente secondes qui le séparaient encore de l’échappée au sommet du col, à 65 kilomètres du terme. Un gros bras de fer s’est engagé, mais l’échappée a remarquablement résisté.
Avec encore une minute d’avance à dix bornes de la ligne, elle a même pu s’observer quelque peu dans les derniers hectomètres avant de se jouer la victoire. Jesus Herrada s’est imposé, et le peloton s’est présenté une demi-minute plus tard. Repositionné par Miles Scotson, Jake Stewart s’est mesuré à Sam Bennett avant de couper la ligne en septième place. « Même si on n’a pas roulé, et même si l’échappée arrive devant, c’était important pour Jake d’aller faire le sprint,assurait Philippe. C’est toujours de l’expérience engrangée et c’est bien pour lui ». Le Britannique a ainsi assuré un sixième top-10 en sept étapes pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, qui attend désormais beaucoup des deux étapes escarpées au menu ce week-end.