Un champion comme Arnaud Démare pense toujours à la victoire mais sa sixième place dans Paris-Roubaix, dimanche, est un résultat majeur. Le meilleur qu’il ait obtenu dans cette course qu’il vénère et qui lui permet de clore son chapitre des classiques sur une très bonne note. Depuis Compiègne, le leader de l’équipe FDJ n’a rien lâché et sans doute beaucoup appris sur ce monument qu’il rêve de gagner.
Disputé sous un ciel bleu et avec un vent favorable, ce fut le Paris-Roubaix le plus rapide de l’histoire et la cadence, pendant plus ce cinq heures, a constitué la grande difficulté de cette journée pour des coureurs qui n’ont jamais pu souffler.
Arnaud Démare avait déjà eu son compte d’infortune, il a été épargné
Se souvenant du scénario de 2016 quand l’Australien Hayman avait su aller au bout de l’échappée matinale, le peloton n’a pas laissé un groupe prendre les devants, sinon à quelques hectomètres du premier des vingt-neuf secteurs pavés, un trio composé de Mickael Delage, Wallays (Lotto-Soudal) et pour peu de temps Yannick Martinez (Delko-Marseille 13).
Dans leur dos et sans que leur avance n’atteigne jamais 60 secondes, il y eut des chutes, des crevaisons et bien des favoris ont été malchanceux mais il faut croire qu’Arnaud Démare avait déjà eu son compte d’infortune, il a été épargné.
Mika Delage a été repris par l’avant-garde du peloton dans la tranchée d’Arenberg et s’est donc ajouté au groupe FDJ qui était encore solide. Jacopo Guarnieri, Matthieu Ladagnous et Ignatas Konovalovas étaient là tandis que Marc Sarreau et Olivier Le Gac venaient d’être décrochés. Ils avaient déjà bien travaillé.
Arnaud Démare a accéléré un peu à 65 kilomètres de l’arrivée
La course fut alors une suite de coups, tentés par Chavanel (Direct Energie), par un Peter Sagan (Bora-Hansgrohe) bien malchanceux et surtout par Oss (BMC) qui a bien facilité la tâche de son leader Van Avermaet vainqueur sur le vélodrome nordiste.
Derrière Oss, le peloton n’a cessé de se morceler, les coups de boutoir de Boonen (Quick Step Floors) sur les secteurs pavés ont fait mal, ceux de Sagan aussi mais toujours le peloton s’est reformé. Sorti dans un groupe de costauds sur le secteur numéro 16, Arnaud Démare a accéléré un peu à 65 kilomètres de l’arrivée. Avant de subir les événements mais son mérite a été de ne jamais rien lâcher.
« Je retiens aussi que l’équipe a très bien travaillé » M. Madiot
Les trois hommes qui se sont battus pour la victoire, Van Avermaet, Terpstra (Quick Step Floors) et Langeveld (Cannondale-Drapac) sont sortis d’un groupe de dix coureurs qui croyait avoir fait le break. Pointé à 1 minute, le groupe d’Arnaud semblait battu mais il a réussi néanmoins à reprendre celui de Boonen et de jouer la sixième place.
« Ce résultat fait du bien, assure Marc Madiot. Toute la journée, c’est allé vite, il n’y a jamais eu de temps mort, les coureurs ont toujours été en prise. Arnaud, il lui a manqué un petit ‘’chouyat’’ sur les accélérations des meilleurs mais il ne s’est jamais découragé et je pense même qu’il était de mieux en mieux dans le final. Je retiens aussi que l’équipe a très bien travaillé. Les gars ont été éliminés sur ennui mécanique. Jacopo Guarnieri a eu un problème avec sa direction, ‘’Kono’’ a crevé au mauvais moment. ‘’Lada’’ aussi mais il était en bout de course. Je retiens que dans ce Paris-Roubaix, Arnaud a joué devant et c’est très différent pour lui. Il a beaucoup appris et ce résultat valide tout ce qui a été fait par l’équipe pour ces classiques. »
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A 25 ans, il ne faut surtout pas oublié son âge, Arnaud Démare qui était satisfait de sa journée et de son résultat, a donc signé deux top 10 dans les monuments, une sixième place dans Milan-San Remo et dans Paris-Roubaix. Il dispute cette semaine le Grand Prix de Denain puis lundi prochain le Tro Bro Léon avant d’observer une coupure.
Par Gilles Le Roc’h
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