À l’occasion des trois premières étapes du Tour de Grande-Bretagne, plus ou moins vallonnées, « La Conti » s’attendait à subir la loi des grosses écuries du peloton. C’est bel et bien ce qu’il s’est produit, bien que Lewis Bower soit parvenu à accrocher la seizième place d’un sprint légèrement réduit à Kelso le premier jour. « Il y a eu une sélection de 40-50 coureurs, on était un peu juste physiquement pour y être, mais Lewis et Joshua ont pu rentrer à douze kilomètres de l’arrivée sur le peloton, commentait Jérôme. Néanmoins, avec la fatigue, il n’a pas pu livrer son meilleur sprint, même si seizième reste une performance correcte. Le lendemain, c’était en revanche l’étape reine pour le général, sur un circuit très usant le long de la côte. On n’a pas pesé. Il n’y a pas grand-chose à dire, ça s’est fait à la pédale et on savait que ce serait compliqué au vu du profil ». Jeudi, Maxime Decomble a enfin pu s’accrocher pour la 36e place, mais à deux minutes du vainqueur et leader Stephen Williams.

« Tout était une question de placement », Noah Hobbs

Une nouvelle course démarrait en revanche à compter de vendredi pour l’équipe bisontine. « On savait que les trois dernières étapes étaient à notre avantage avec des probables sprints, reprenait Jérôme. On est retombés dans un schéma assez classique de course par étapes avec une échappée classique de trois coureurs. Il y a tout de même eu un bon rythme en raison du vent, mais le parcours n’a pas réellement permis de bordures ». « C’était bien contrôlé dès le début, et c’est resté calme pendant un moment, ajoutait Noah Hobbs. L’équipe est restée autour de moi toute la journée, puis une fois que nous avons rattrapé les échappés, ça a commencé à devenir très mouvementé. Tout était une question de placement ». À Newark-on-Trent, après 138 kilomètres, l’emballage s’est donc mis en place comme attendu. « C’était une arrivée compliquée en milieu urbain avec beaucoup d’îlots directionnels, précisait Jérôme. C’était compliqué de se placer pour Noah, mais il a bénéficié dans les derniers kilomètres de l’aide de Lewis. Il y avait deux virages dans les deux derniers kilomètres puis une longue ligne droite de 800 mètres. Le placement était important à ce moment-là ».

« Noah a bien joué le coup », Jérôme Gannat

Chacun en était donc conscient, et la pratique a bientôt rejoint la théorie. « L’équipe m’a aidé à bien me positionner, puis dans les derniers virages, j’ai réussi à me frayer un chemin pour prendre une bonne place dans la file, racontait Noah. Après le dernier virage, j’étais en sixième position ». Le peloton est dès lors resté très étiré en raison d’une dernière ligne droite malgré tout étroite, puis le sprint s’est déclenché. « C’était tellement rapide que j’ai dépensé beaucoup d’énergie rien que pour rester devant, confiait Noah. J’ai réussi à suivre les roues et à m’accrocher à la quatrième place ». Devant lui, Paul Magnier s’est imposé devant Ethan Vernon. « Quand ça a lancé, Noah est plus ou moins resté à sa place, disait Jérôme. Il a pu remonter un petit peu mais pas assez pour espérer mieux. Cela dit, c’est déjà une très belle place à ce niveau-là. Dans un final comme celui-ci, face à des équipes très solides, c’est compliqué de faire sa place, mais il a bien joué le coup de ce point de vue-là ». « On n’est pas très proche de chez moi, mais ça reste spécial d’obtenir un bon résultat sur le Tour de Grande-Bretagne », concluait Noah.

Deux nouvelles étapes relativement plates s’annoncent ce week-end de l’autre côté de la Manche. « Ce seront deux sprints un peu différents, ponctuait Jérôme. On n’a pas forcément les moyens d’emmener, donc on aimerait aussi placer un coureur dans l’échappée, puis être présents dans le final. Ensuite, c’est toujours un peu aléatoire dans les sprints. Un coup ça marche, un coup non. Mais si tout est aligné, je pense que Noah peut jouer la victoire. On veut être ambitieux ».

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