Une grosse semaine avant leurs aînés, les coureurs de la catégorie Espoirs s’attaquaient donc aux bosses ardennaises de Liège-Bastogne-Liège samedi, sur un parcours de 174 kilomètres présentant sept ascensions répertoriées dont le triptyque Wanne-Stockeu-Haute Levée et la mythique côte de la Redoute. « Initialement, on avait deux cartes avec Baptiste [Grégoire] et moi, présentait Maxime Decomble. Malheureusement, il est tombé dès le départ et suite à cela, il n’a jamais retrouvé de bonnes sensations ». « Comme à Paris-Roubaix, ça a effectivement mal commencé pour Baptiste, regrettait Jérôme Gannat. C’est dommage car c’est un coureur qui aurait pu être précieux dans le final et pour le collectif de l’équipe ». Malgré ce déboire précoce, « La Conti » est restée attentive en début de course et a réussi à se projeter vers l’avant grâce à Rémi Daumas. « C’était l’objectif qu’il aille dans l’échappée, car il est plutôt à l’aise dans ce genre d’exercice, reprenait Jérôme. Ils se sont retrouvés à sept, mais ils n’ont jamais pris énormément d’avance car l’écart maximal était de trois minutes ». « Grâce à lui, on n’avait pas un coup de retard, donc d’un point de vue de la confiance, on partait du bon pied », ajoutait Maxime.

En revanche, Rémi Daumas n’avait donc une marge que d’une minute trente au moment d’aborder les premières difficultés, à cent bornes du terme. « L’écart a fondu très rapidement car tout le monde voulait être placé, racontait Jérôme. Rémi est parti seul dans la côte de Wanne, il a réussi à passer Stockeu en tête légèrement détaché, puis il s’est fait reprendre dans la traversée de Stavelot ». « Reef et Eliott qui ont pris le vent avant les premières bosses, ce qui m’a permis d’être bien placé, confiait Maxime. C’est monté vraiment très vite dans Stockeu puis c’est sorti dans la Haute Levée. On est d’abord partis à 8 mais c’est revenu petit à petit et un peloton de quarante coureurs s’est reformé, où il y avait aussi Rémi, Max [Bock] et Eliott [Boulet] ». Après le passage de la côte de La Vecquée, tout ce petit monde a basculé en direction du point-clé de l’épreuve : la côte de la Redoute (1,5 km à 9,2%), située à trente-sept kilomètres de la ligne. « Une nouvelle fois, Eliott a fait un énorme boulot et m’a super bien placé, reprenait Maxime. Jarno Widar a attaqué dès le pied, il est parti seul, mais j’avais vraiment de bonnes jambes ». Le jeune Français a donc intégré un groupe de contre de six hommes, qui après une chasse de vingt kilomètres, est parvenu à rentrer sur le leader belge.

Sept coureurs ont donc entamé les dix derniers kilomètres avec l’espoir de l’emporter, et tout est resté en ordre jusqu’au pied de la côte de Bolland (700m à 8%), à six bornes de la ligne. « Widar a de nouveau attaqué, ils sont sortis à quatre, mais on est revenus aux deux bornes avec le coureur d’UAE, et j’ai profité de la vitesse pour attaquer directement, contait Maxime. Je suis bien sorti mais c’est tout de même revenu sur moi ». Jarno Widar a lancé son ultime estocade dans la foulée, à la flamme rouge, et s’est envolé vers la victoire. Maxime Decomble s’est présenté huit secondes plus tard sur la ligne, en lice pour la troisième place, mais battu par Simone Gualdi. « Bien sûr que je me suis vu gagner, surtout au moment de mon attaque, confiait Maxime. Je me suis dit que sur un malentendu, ça pouvait le faire. Au final, le plus fort a gagné mais je suis déçu car je pense que j’aurais pu aller chercher ce podium. Ceci étant, j’ai tout donné dans le final et je n’ai pas de regrets. Cette quatrième place représente beaucoup pour moi car c’était vraiment un objectif qu’on s’était fixé avec mon entraîneur, et je suis donc super content d’avoir répondu présent et d’avoir été l’un des meilleurs aujourd’hui. Ça donne confiance et j’espère que ça va continuer comme ça ».

Treizième de Paris-Roubaix Espoirs la semaine passée, et auteur de performances remarquées avec la WorldTeam plus tôt cette année, Maxime Decomble a, quoi qu’il en soit, confirmé son nouveau statut. « On l’a senti monter en puissance ces derniers temps, confiait Jérôme. Il a été très régulier depuis le début de saison. Il n’a pas eu de trou d’air. On sent qu’il a passé un cap par rapport à l’an dernier et qu’il ne cesse de progresser. Il confirme vraiment que quand la course est dure, il est là, au niveau des tous meilleurs coureurs espoirs. Il a aussi bénéficié tout au long de la journée du travail de ses coéquipiers ». Ce que l’intéressé soulignait également en guise de conclusion : « Je remercie vraiment l’équipe qui a fait du super boulot, et ça m’a vraiment mis dans une bonne spirale. Quand les gars travaillent pour toi, tu as vraiment envie de bien faire pour eux. On a couru plus en équipe que d’autres fois, où ça avait pu être un point faible. Même Baptiste, qui est tombé, a passé un gros relais avant de s’écarter. Tout le monde a joué le jeu et je suis content aussi de finir quatrième pour eux ». Eliott Boulet a par ailleurs réglé un petit groupe pour la quinzième place, une semaine après sa septième place sur Paris-Roubaix Espoirs. Désormais, cap sur le Tour de Bretagne pour « La Conti ».