La première arrivée au sommet du Tour de Catalogne, ce mercredi à Vallter 2000, a permis à Matteo Badilatti d’exhiber ses qualités de grimpeur. Arrivé cet hiver au sein de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, le Suisse de 28 ans est ainsi parvenu à accrocher la roue des grands favoris jusqu’à la flamme rouge. Il a finalement hérité de la dix-septième place sur la ligne d’arrivée, en attendant d’autres opportunités de s’exprimer dans le courant de la semaine.
La traditionnelle arrivée à Vallter 2000 était donc au programme de la troisième étape du Tour de Catalogne, ce mercredi. Et si aucune réelle difficulté n’était à franchir avant l’ascension finale, il fallait en revanche couvrir près de 190 kilomètres avant de se présenter au pied de celle-ci. À la suite d’un départ rapide, neuf coureurs ont alors ouvert la route, plusieurs minutes devant le peloton : Thymen Arensman (Team DSM), Thomas Champion (Cofidis), Alexander Evans (Intermarché-Wanty Gobert), Alexander Kamp (Trek-Segafredo), Francisco Galvan (Kern-Pharma), Colin Joyce (Rally Cycling), Sean Bennett, Reinardt Janse van Rensburg (Qhubeka ASSOS) et Clément Venturini (AG2R-Citroën). Leur avantage a même atteint les douze minutes dans la première moitié de course, mais les grosses écuries ont par la suite mis en marche, bien décidées à se jouer la victoire du jour. C’est donc avec à peine deux minutes de retard que le peloton s’est présenté au pied de la montée finale vers Vallter 2000 (11,4 km à 7,5%). Un écart qui a continué à fondre à grande vitesse dès les premières pentes, en raison d’un rythme très soutenu à l’arrière.
« Courir à l’avant, ça redonne du moral », Philippe Mauduit
Quelques favoris, à l’instar d’Alejandro Valverde, ont également allumé les premières mèches dès le début de l’ascension, et le peloton s’est ainsi très vite résumé à une petite trentaine d’unités, au sein de laquelle figurait Matteo Badilatti. Dans la roue des meilleurs, le grimpeur helvète s’est alors accroché le plus longtemps possible, et a été en mesure de tenir jusqu’à la flamme rouge. Un kilomètre plus loin, il venait finalement prendre la 17e place de l’étape, à une minute du vainqueur et nouveau leader Adam Yates, mais à simplement trente secondes du principal groupe de favoris. « C’était une très belle étape, avec une jolie ascension finale, commentait Matteo. Je ne savais pas trop où j’en étais au niveau de ma condition, ou ce que je pouvais attendre de cette étape. Au début de la montée, je n’étais d’ailleurs pas au mieux, mais c’était un bon test pour voir où j’en suis et le travail qu’il reste à accomplir. Pendant la montée, j’étais concentré sur mon effort pour donner le maximum. C’est forcément motivant d’accompagner les meilleurs, et c’est bon pour la confiance. Ça donne aussi envie de travailler plus dur encore pour progresser et aider l’équipe à réaliser de belles performances ».
« Matteo a fait une bonne montée, et même si on ne peut pas se contenter d’une 17ème place, il a eu une réaction par rapport à lundi, ajoutait Philippe Mauduit. Pour lui, c’est une bonne performance. Il est toutefois difficile de se dire vraiment satisfaits ce soir. Sébastien et Attila n’ont pas été dans le match, on attendait forcément mieux. Les grimpeurs courraient encore trop souvent derrière aujourd’hui. Et quand tu es derrière, tu finis inévitablement par subir. Je veux faire évoluer leur état d’esprit de ce point de vue, et je vais continuer d’insister ». Tous les coureurs de l’équipe étant désormais à plus de cinq minutes au classement général, l’accent sera donc mis sur l’attaque ces prochains jours. Dès ce jeudi, une nouvelle opportunité se présente avec l’étape reine vers Port Ainé. « Il y a un plateau exceptionnel sur ce Tour de Catalogne, rappelait Philippe. Il est donc difficile de se projeter, mais pour ne pas subir, il faut aller dans les échappées. Courir à l’avant, ça redonne du moral car tu deviens acteur et tu inverses la spirale. Même si demain l’échappée à peu de chance d’aller au bout, il faudra tenter ». « Je vais essayer de bien récupérer et voir ce qu’il est possible de faire dans les prochains jours », ponctuait enfin Matteo.
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