Matteo Badilatti tient sa course de référence. À l’occasion de la troisième et dernière étape du Tour de l’Ain 2021, ce samedi, le coureur suisse a validé sa place sur le podium final de l’épreuve. Cinquième sur la ligne, comme la veille, et ce après avoir accompagné les meilleurs grimpeurs du plateau, le grimpeur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a ainsi remonté trois places au classement général en direction de Lélex Monts-Jura. Olivier Le Gac a lui pris la huitième place du jour et termine dans le top 20 du général (11e) tout comme Rudy Molard (17e).
« Les gars se sont bien battus », Franck Pineau
À peine 125 kilomètres étaient à couvrir dans cette dernière journée de course sur le Tour de l’Ain, mais avec pas moins de 3000 mètres de dénivelé au programme, ce troisième acte faisait bien figure d’étape reine. « Comme hier, on avait prévu de faire la course d’entrée, d’autant que l’étape était très courte, exposait Franck Pineau. Il fallait être vigilant au départ car on débutait par une côte de cinq kilomètres. Bizarrement, c’est monté tranquillement et deux gars sont partis. La course s’est néanmoins rapidement mise en route, car à la suite de cette bosse, le tracé était très technique avec de petites routes jusqu’à la première montée répertoriée. Mes coureurs étaient bien au courant. Alors, quand au bas de cette descente, vingt coureurs se sont détachés, on en avait trois : Tobbe, Rudy et Olivier. On était dans le match. Ces vingt-là ont fait un bout de route mais n’ont jamais pris trop d’avance, c’est dommage ». Non-représentées à l’avant de la course, certaines équipes ont ainsi permis un regroupement général au sommet de la côte de Samognat, après quarante-deux kilomètres et une heure de course. « Il y a alors eu pas mal d’attaques, reprenait Franck. Quatre coureurs ont profité d’un moment de relâche pour ressortir, et j’ai demandé à Simon de bouger à son tour pour accompagner le coup. Ce qu’il a réussi à faire. Ils se sont finalement retrouvés à neuf ». En tête de course, Simon Guglielmi en a profité pour ravir la première place au sommet de la côte de Giron, mais l’échappée est toutefois restée bien muselée par le peloton.
À l’approche du Col de Menthières, la principale difficulté de la journée, le peloton ne pointait ainsi qu’à une demi-minute des hommes de tête, rattrapés dès les premières pentes. « Dans le final, Lotto-Soudal s’est mise à rouler, ça a sérieusement écrémé et on s’est retrouvés avec Rudy et Matteo dans un groupe réduit à une vingtaine de coureurs, poursuivait Franck. Du fait du gros tempo, ça a encore explosé sur le haut et il n’y avait plus que Matteo dans un groupe de six coureurs ». Alors que le maillot jaune et le maillot blanc étaient distancés, le grimpeur helvète serrait les dents dans les roues de Harm Vanhoucke (Lotto-Soudal), Andrea Bagioli (Deceuninck-Quick Step), Mattias Skjelmose (Trek-Segafredo), Clément Champoussin (AG2R-Citroën) et Michael Storer (Team DSM). Dans le court replat précédant le passage au sommet, ce dernier a toutefois faussé compagnie au reste du groupe pour aller couvrir la vingtaine de kilomètres restants en solitaire. « Storer a fait un numéro », saluait Franck. Dans l’ultime remontée du jour, vers Lélex Monts-Jura, Matteo Badilatti a conservé sa place dans le groupe de contre avant de s’octroyer le cinquième rang sur la ligne, à 45 secondes du vainqueur, également lauréat du général. En se débarrassant de Georg Steinhauser, Rémy Rochas ainsi que Georg Zimmermann dans cette dernière étape, Matteo Badilatti s’est lui assuré la troisième place du podium final du Tour de l’Ain. « C’est plutôt bien, acquiesçait Franck. Je trouve que les gars se sont bien battus. On n’a pas gagné d’étape, c’est dommage, mais on a tout de même bien couru. Les gars ont attaqué et ont plusieurs fois pris la course à leur compte ».
« Bon pour la confiance », Matteo Badilatti
Pour Matteo Badilatti, il s’agit sans conteste de sa meilleure performance avec l’équipe, qu’il a rejointe cet hiver, mais aussi de l’une des meilleures de sa carrière. « C’était encore une bonne journée, confiait l’intéressé. L’équipe a bien roulé et s’est montrée offensive. On voulait durcir la course et être protagonistes, et c’est ce qu’on a fait. Au final, c’est un podium pour nous et c’est encourageant en vue des prochaines échéances. Il y avait un très bon esprit d’équipe ici et on s’est bien amusés. Personnellement, ce résultat est bon pour la confiance et ça m’aidera certainement pour la suite. C’est toujours sympa de finir sur le podium, d’autant plus sur une belle course comme le Tour de l’Ain. C’est une belle expérience pour moi et cela me donnera encore plus la motivation d’être là où je dois être sur les prochaines courses. Je ne suis pas un leader, mais cette fois, j’ai réussi à réaliser le meilleur résultat pour l’équipe et j’en suis heureux. Je suis aussi reconnaissant de l’opportunité qui m’a été donnée ». « Matteo avait l’opportunité de se mettre en avant, et on l’a aidé à le faire, confirmait Franck. Il marche très fort actuellement et il a vraiment produit ici ce qu’on attend de lui. Ça ne peut pas lui faire de mal pour la suite, et j’espère qu’il va surfer sur ce résultat. En tout cas, on sait qu’il peut le faire, donc on va encore le titiller davantage. Il a fait une belle semaine et j’espère qu’il pourra s’en servir comme tremplin ».
Ce samedi, Olivier Le Gac et Rudy Molard ont enfin terminé dans un peloton d’une petite vingtaine d’unités et le Breton s’est même octroyé la huitième place du jour. Il termine ainsi onzième du général alors que son acolyte rhodanien se classe dix-septième, portant la Groupama-FDJ à la deuxième place du classement par équipes. « Les garçons sont en bonne santé et ont envie de jouer, assurait Franck Pineau pour conclure. Une partie d’entre eux ira au Tour d’Espagne et je suis persuadé qu’ils continueront à s’améliorer d’ici-là. Ce n’était pas forcément évident d’enchaîner après le stage en altitude, mais ils ont fait des efforts et c’était le but de la semaine. L’idée sera d’arriver sur la Vuelta avec encore un cran de condition supplémentaire ».
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