Marc Sarreau, membre de la garde rapprochée d’Arnaud Démare, revendique la possibilité de sprinter pour lui plusieurs fois dans la saison. Après quelques expériences frustrantes ces derniers mois, il a rempli sa mission vendredi en s’imposant dans la cinquième étape du Tour du Poitou-Charentes, devant l’Italien Elia Viviani (Team Sky). Il s’agit de la deuxième victoire dans la carrière de Marc, âgé de 24 ans, à chaque fois dans le Tour du Poitou-Charentes et le bilan de l’équipe FDJ s’embellit encore de la sixième place au classement général de Bruno Armirail, dans le même temps que le cinquième.
« Ils sont bien les petits jeunes, non ? s’exclame Yvon Madiot ravi. Sur le circuit final il y avait un vent de côté provoquant des cassures dans les trois derniers kilomètres. Dans le dernier tour, Benoît Vaugrenard a parfaitement placé ses jeunes équipiers et dès lors, Marc Sarreau avait une belle carte à jouer. Il a gagné, bien gagné même et c’est bien pour lui qui bosse toute l’année en faveur d’Arnaud Démare ! »
Dans son véhicule le transportant vers son domicile, Marc Sarreau était très heureux. Il lui a fallu deux ans pour lever les bras mais ce succès concrétise ses évidents progrès. C’est un joli signal qu’il a envoyé de Poitiers à Marc Madiot et aux directeurs sportifs de l’équipe FDJ.
Marc, quel est ton sentiment une heure après avoir levé les bras ?
Je n’ai pas souvent ma chance et réussir à concrétiser c’est bien, c’est ce que tous les sprinteurs attendent.
« L’appétit je l’ai, pas de souci »
Cela signifie qu’il n’est pas évident de sprinter de temps en temps ?
C’est un rôle tellement différent que d’emmener un sprinteur… Il faut les jambes pour assurer un bon placement. Il faut l’analyse du sprint en cours et l’analyse des trajectoires. Jacopo Guarnieri a essayé de sprinter il y a deux jours et il ne l’avait pas fait depuis deux ans. Il nous a dit ‘’je ne sais plus faire’’. Moi, j’avais pris la quatrième place de la première étape et je connaissais bien le final de cette étape, c’est ma troisième participation au Tour du Poitou-Charentes. Avec le vent, c’était usant, il y a eu des bordures et pour bien passer le raidard, il fallait être placé. Benoit Vaugrenard nous a bien placés quand ça a borduré. Dans le final, j’avais le soutien de Léo Vincent, Bruno Armirail et Kevin Reza qui m’a mis dans les premières positions au pied de la bosse. Au dernier virage, je n’étais pas bien placé mais je suis revenu dans la roue de Viviani aux 300 mètres. A 150 mètres, j’ai réussi à le déborder. Dans l’euphorie, je ne souviens pas exactement des derniers mètres.
> Tour du poitou-Charentes, étape 1: Marc Sarreau au pied du podium
Cette victoire t’ouvre l’appétit ?
L’appétit je l’ai, pas de souci. En 2016, j’ai connu ma première année sans victoire. C’était frustrant. A présent, j’espère que la fin de saison va bien se passer.
Marc Madiot et les directeurs sportifs disent que tu as beaucoup progressé ?
J’ai passé un palier. Je fais les plus grosses courses, j’ai progressé. J’ai encore de la marge, je peine un peu plus dans les bosses et quand il y a enchainement de jours difficiles, je ne récupère pas bien. Cette année je ne fais pas un Grand Tour, c’est une question de circonstances. La Vuelta est trop dure, le Giro était pour Thibaut Pinot, dans le Tour je n’ai pas été sélectionné mais je suis sûr qu’il y a moyen de prendre de la caisse autrement. Cette année, j’ai fait Paris-Nice ou le Binckbank Tour qui sont des courses dures et exigeantes.
« Cette année, on fait une superbe saison. Dans ce groupe, on est bien tous ensemble »
C’est un bon signal que tu envoies à ton équipe ?
Je l’espère. En signant un nouveau contrat j’avais demandé d’avoir ma chance. L’occasion a été un peu trop rare et occasionnellement c’est difficile de saisir sa chance. Aujourd’hui, je n’avais pas un lanceur et je me suis débrouillé dans le sprint mais même Viviani n’avait pas de poisson pilote. J’ai réussi à gagner et devant lui qui vient de gagner la Cyclassics Hambourg. Je suis content de le démontrer à Marc.
Quel est ton programme désormais ?
Je vais faire la Brussels Classic et le Grand Prix de Fourmies avec Arnaud. Puis le Grand Prix d’Isbergues, Paris-Bourges chez moi et Paris-Tours. Vous savez, les saisons où ça ne gagne pas, ça tend tout le monde. Le résultat d’Arnaud Démare est toujours attendu. Cette année, on fait une superbe saison. Il est un grand leader, il est très reconnaissant envers nous et travailler pour lui n’est jamais un problème. Dans ce groupe, on est bien tous ensemble. La saison passe vite du coup et on a envie de réussir. Avant moi Ignatas Konovalovas et Davide Cimolaï ont gagné aussi. Ça prouve qu’on est bien mentalement.
Tu sais aujourd’hui les courses qui te conviennent le mieux ?
J’aime bien les classiques sans être fait pour le Tour des Flandres. Peut-être que je ne les connais pas assez. Paris-Roubaix, j’adore. Je n’y vais jamais à reculons. Je suis un sprinteur qui aime bien les bordures. Pas forcément les sprints tout plats, plutôt usants. Quand les jambes sont bonnes.
Par Gilles le Roch
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