Les propos d’Yvon Madiot, mardi soir, laissaient penser que Thibaut Pinot souffrait beaucoup en cette fin de Tour de France. Après avoir beaucoup lutté en espérant retrouver un niveau lui permettant de remplir son objectif, de gagner une étape, le leader de l’équipe FDJ a quitté la route du Tour aujourd’hui. Affaibli et fiévreux, il n’avait clairement pas récupéré du Tour d’Italie dont il a pris la quatrième place et gagné une étape.
« Ça va être dur, disait Jacky Maillot, le médecin de l’équipe, avant le départ. Thibaut est fiévreux… »
Dans un Tour de France difficile, Thibaut sait désormais que le doublé Tour d’Italie-Tour de France est un défi presque infaisable. Hier, il a même déclaré ne plus le tenter à l’avenir. Distancé sur son terrain, la montagne, il n’a jamais donné l’impression de pouvoir jouer à son véritable niveau. Même s’il a tenté à plusieurs reprises de s’échapper, s’il est y parvenu dimanche dans la quinzième étape qu’il a finie à la neuvième place, il était évident qu’il manquait de fraîcheur.
« Ce Tour, pour lui, pour Quintana, pour d’autres, démontrent qu’il est difficile de doubler Giro et Tour et qu’il ne faudra pas essayer de le refaire » M.Madiot
« Je m’y attendais un peu, dit Marc Madiot. Il avait la crève, était pris des bronches, il avait fièvre hier soir. Ce matin il n’était pas fringant. Ce Tour, pour lui, pour Quintana, pour d’autres, démontrent qu’il est difficile de doubler Giro et Tour et qu’il ne faudra pas essayer de le refaire. Pour Thibaut, cela fait un moment qu’on avait compris qu’il peinerait à retrouver son meilleur niveau mais on espérait qu’il refasse surface sur la classe. »
« Sa saison est loin d’être négative mais le Giro ne s’appelle pas Tour de France »
« Evidemment, poursuit le patron de l’équipe FDJ, sa saison n’est pas finie. Il est malade, il se soigne, il va se remettre et on verra pour sa fin de saison mais il ne fera pas la Vuelta bien entendu. Thibaut a fait le Giro pour se reconstruire après une année 2016 difficile. Il a gagné une étape et fini quatrième à Milan. S’il n’avait pas fait le Giro et qu’il vive ça dans le Tour, sa carrière en aurait pris un coup. Sa saison est loin d’être négative mais le Giro ne s’appelle pas Tour de France. Les prochains jours ne seront pas durs pour Thibaut, il est malade, va se soigner et nous on ne va pas le lâcher. Le Tour n’est pas la course qu’il préfère mais il y reviendra avec d’autres options. »
« On a une victoire, deux places de deuxième. OK on pouvait espérer mieux mais nous étions partis sur une option et il n’y a pas de regrets à avoir »
« Concernant le Tour pour lequel il nous reste trois coureurs, nous étions partis sur une option. On est resté dessus. Sur le plan de l’équipe, c’est l’une de nos meilleures saisons, on a gagné beaucoup de courses mais on va retenir seulement que nous sommes trois en course dans le Tour… Moi c’est mon 34e Tour et j’ai tout connu dans cette course. Je vois des journalistes qui me parlent surtout du fait que nous sommes trois en course mais il y a beaucoup d’épreuves où on a des coureurs qui abandonnent. Nous ne sommes pas les seuls. Kittel (Quick Step Floors) portait le maillot vert, ce soir il est à la maison. Il y a de grosses équipes qui sont bredouilles. Nous, on a une victoire, deux places de deuxième. OK on pouvait espérer mieux mais nous étions partis sur une option et il n’y a pas de regrets à avoir. »
L’enseignement, c’est qu’on préparera le Tour. Que les coureurs qui sont devant n’ont pas beaucoup couru, ni Froome, ni Barguil qui a été blessé, même Bardet. Cela risque quand même de poser un problème d’avenir du calendrier national et international. Je serais l’organisateur du Giro je me poserai des questions… »
Cette belle étape empruntant les cols d’Ornon, de la Croix-de-Fer, du Télégraphe et du Galibier a été gagnée par Roglic (LottoNL-Jumbo), rescapé d’une échappée de 33 coureurs à laquelle Rudy Molard, toujours combatif, a pris part. Demain, ce sera la dernière étape de montagne avec une arrivée inédite au sommet du col d’Izoard.
Par Gilles Le Roc’h
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