Ce fut un Paris-Roubaix dense, sans relâchement et pour finir historique avec la victoire de celui qui avait fait ses débuts professionnels dans l’équipe de Marc Madiot, le Belge Philippe Gilbert. Tout au long de la classique nordiste, l’équipe Groupama-FDJ a proposé ce qui fait sa force, une solidarité formidable. Marc Sarreau a le regret de n’avoir pu tenir la cadence du groupe qui s‘est disputé la victoire tandis que Stefan Küng a buté au pied du top 10 non loin devant Arnaud Démare (17e).
Le vent, souvent contraire, a contrarié l’habituelle échappée matinale qui a finalement vu le jour à l’approche du premier secteur pavé. Elle s’est composée en deux temps, comptant 23 coureurs et Stefan Küng en faisait partie. Tout était à refaire après les deux secteurs pavés durant lesquels Jacopo Guarnieri et Ramon Sinkeldam ont été victimes d’ennuis mécaniques.
Avant la tranchée de Wallers-Arenberg, le peloton s’est scindé et dans le premier groupe fort d’une quarantaine d’unités, la Groupama-FDJ comptait quatre des siens. Un peu plus loin, la jonction s’est opérée à 105 kilomètres de l’arrivée et Ignatas Konovalovas a donc prêté main forte à ses équipiers.
Tout s‘est joué à 66 kilomètres de l’arrivée quand Philippe Gilbert (Deceuninck-Quick Step) et Politt (Katuha-Alpecin) ont enclenché la vitesse supérieure. Marc Sarreau a été le premier à réagir et il a pu suivre le groupe formé par Sagan (Bora-Hansgrohe), Van Aert (Jumbo-Visma), Lampaert (Deceunick-Quick Step), Van Marcke (EF-Drapac), Garcia Cortina (Bahrain-Merida) et Laporte (Cofidis). Ces coureurs ont repris les deux hommes de tête et n’ont cessé de creuser l’écart. Marc en faisait partie avant de lâcher prise à 25 kilomètres du but.
« C’était bien jusqu’à ce que je pète du groupe dit-il. Après c’était dur dans la tête parce que j’étais dans le bon groupe mais il faut admettre qu’ils étaient plus forts que moi. Une fois lâché, je savais pouvoir jouer une place d’honneur mais c’était dur mentalement. J’ai pris un peu plus d’expérience dans cette course et j’espère revenir pour faire mieux. »
Le groupe de tête n’a pas été revu et dans le final, Gilbert et Politt ont fait le break avant la victoire du Belge. Dans le fameux secteur du Carrefour de l’Arbre, Van Avermaet (CCC Team) a fortement accéléré et provoqué une cassure. Dans son sillage figurait Stefan Küng mais pas Arnaud Démare.
« A la fin, c’est Paris-Roubaix et tout y est possible, dit Stefan. J’ai été bien toute la course, à l’avant presque tout le temps. Je loupe un peu le coup pour la victoire en sachant que Marc Sarreau en faisait partie mais j’ai pu suivre les meilleurs dans le groupe derrière. Cela s‘est fait à l’usure, je suis content de ma performance. »
« Je rate le coup dans le Carrefour de l’Arbre parce qu’un coureur fait la cassure juste devant moi et je n’ai pas pu faire le jump, explique Arnaud. J’ai tout donné… J’étais bien mais je suis à ma place. »
Le mot de fin est pour Marc Madiot, plutôt satisfait de son groupe.
« Au niveau de l’équipe, dit le manager de l’équipe Groupama-FDJ, on a fait une bonne course. On a connu des soucis avec Ramon et Jacopo dans les premier secteurs puis on a perdu Olivier Le Gac sur crevaison mais les autres étaient bien présents. On n’est pas mal mais il manque la petite touche finale pour faire le résultat. »
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