Deuxième arrivée au sommet, et deuxième échappée consécutive pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Au lendemain de son escapade vers La Molina, Lorenzo Germani a remis le couvert ce jeudi vers l’ascension de Montserrat, cette fois-ci accompagné de son jeune coéquipier Brieuc Rolland au sein d’une échappée de douze coureurs. Si le Breton a pu atteindre la dernière montée avant le peloton, ce sont malgré tout les favoris qui se sont encore joués la victoire. Primoz Roglic l’a emporté tandis qu’un profil moins accidenté se profile vendredi.
Le peloton prenait beaucoup moins de hauteur que la veille, ce jeudi, en territoire catalan. Malgré tout, un parcours ondulé, cumulant près de 3000 mètres de dénivelé, et une arrivée au sommet de Montserrat (8,8 km à 6,5%) se présentaient tout de même face aux coureurs. Au départ de cette longue boucle de 188 kilomètres, une échappée de huit hommes s’est rapidement détachée, mais sans sociétaire de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ dans un premier temps. « On sait qu’il est difficile de mener une échappée à son terme dans le WorldTour, mais pour exister, aller loin et être acteur, notre objectif était d’aller de l’avant, confiait Stéphane Goubert. On espérait aussi qu’UAE Team Emirates ne veuille pas disputer la victoire pour ne pas se faire chiper les bonifications par Roglic. On se devait de saisir cette opportunité. Un coup est parti sans nous, mais les garçons ont très bien réagi. Ils auraient pu se dire que les grosses équipes allaient de toute façon contrôler, que ça ne servait à rien, mais ils ont déclenché un contre pour rejoindre l’échappée. C’est l’état d’esprit qu’on voulait voir, donc félicitations à eux ».
« C’était une première pour moi », Brieuc Rolland
Plus précisément, ce sont Lorenzo Germani – encore lui – et Brieuc Rolland qui ont intégré une contre-attaque de quatre hommes alors que l’échappée évoluait déjà avec trente secondes d’avance. La jonction a finalement été opérée après moins de dix minutes de chasse. « Je ressentais un peu de fatigue ce matin, mais comme l’ensemble du peloton après l’étape longue et difficile d’hier, confiait le grimpeur breton, au départ de sa première course WorldTour en carrière. L’objectif du jour était d’être représenté à l’avant de la course pour pouvoir éventuellement jouer la gagne si le peloton nous laissait du champ. J’ai pu compter sur un très fort et généreux Lorenzo dans l’échappée. Malheureusement un coureur était trop bien placé au général, donc nous n’avons pas eu le droit à une marge vraiment importante ». Contrairement à la veille, où le chrono a flirté avec les sept minutes, l’avantage de l’échappée n’a jamais dépassé la barre des trois minutes trente ce jeudi. Et les attaques en tête ont démarré de bonne heure, à plus de soixante bornes du terme.
Johannes Staune-Mittet et Georg Steinhauser se sont détachés, et l’entente entre le reste du groupe n’a pas toujours été optimale en poursuite. « C’est dommage que Brieuc n’ait pas réussi à accompagner le coup, mais il est jeune, relevait Stéphane. Il faut avoir des automatismes dans les échappées, et c’est dans ces moments-là qu’on les apprend. Il faut tout le temps être aux aguets. Cela lui aurait permis d’aller plus loin, à défaut de jouer la victoire, mais ça lui permettra surtout d’avoir les bons réflexes le jour où ça ira au bout. Ça reste une très bonne journée de l’équipe, et je veux surtout souligner leur attitude au départ ». Dans le final, Brieuc Rolland s’est extirpé avec trois coureurs en poursuite du duo de tête, mais la féroce bataille au sein du peloton ne lui a permis d’effectuer que deux kilomètres de l’ascension finale avant d’être repris. « J’ai tout donné dans l’échappée pour ne pas avoir de regrets, confiait-il. C’était une première pour moi, et je suis satisfait ». Clément Braz Afonso a finalement été le premier coureur de la Groupama-FDJ à rejoindre le sommet, en 33e position, à deux minutes environ du vainqueur et nouveau leader Primoz Roglic.
Un parcours moins ardu se profile demain vers Amposta. « Il y aura une équipe en moins pour rouler puisque Kaden Groves a abandonné, mais il reste quand même quelques formations pour cadenasser au départ, concluait Stéphane. On sera vigilant mais pas agressif outre mesure. Notre vrai rendez-vous est plutôt pour ce week-end ».