La plus grande course cycliste du monde est en instance de départ. Ce vendredi, à Copenhague, huit coureurs de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ partiront à l’abordage du Tour de France avec un grand objectif en ligne de mire. Marc Madiot nous l’expose ici, tout en dessinant le cadre des semaines à venir et en livrant sa source d’inquiétude majeure.
Marc, quel sentiment prédomine à l’aube du départ du Tour ?
Celui d’avoir mes huit coureurs au départ sans soucis ! Le Covid est de retour et c’est tout de même très inquiétant. C’est clairement l’élément prédominant aujourd’hui. On est prêt à fonctionner, mais on est sûrs de rien. On avait l’impression de doucement retourner vers une période plus tranquille, mais depuis le Tour de Suisse, tout s’est réenclenché. On a ressorti les masques, que l’on n’avait d’ailleurs pas vraiment rangés… On est obligés de remettre de la distanciation avec les gens. On est retournés à la case départ. Pour l’heure, je ne me projette pas trop. On a des remplaçants, le cas échéant, mais ils peuvent tout autant être positifs que les titulaires. On croise les doigts.
« Être le plus près possible du podium »
Avec quelles ambitions abordez-vous ce Tour ?
Nous prenons le départ avec David Gaudu comme leader, seul et unique. L’équipe sera à son service sur toutes les premières étapes, puis on verra où on en est à l’issue de la première semaine. Il est néanmoins clair que tant que David sera dans le match, et on l’espère le plus longtemps possible, toute l’équipe sera à ses côtés, à l’instar de Thibaut et Stefan. Installer David en tant que leader était la suite logique, d’autant que Thibaut se sent moins capable que par le passé d’aller lutter sur les pavés ou dans les bordures. Cela s’est fait naturellement. David était prêt à endosser ce rôle. Mieux, il le revendiquait.
L’objectif se situe donc davantage sur le général que sur les étapes ?
Pour l’heure, on est axés là-dessus. Je veux des gars qui vont au combat, et la ligne directrice est en effet le classement général avec David Gaudu. On avisera ensuite au fur et à mesure. D’ailleurs, l’un n’empêche pas l’autre. Si on a décidé de se fixer cet objectif, c’est car on est persuadés d’avoir les moyens de l’atteindre. Potentiellement, on a des gars qui peuvent jouer. Ce serait donc idiot de ne pas essayer. Si on s’est mis dans cette situation, c’est qu’on y croit fermement. David sort d’un bon Dauphiné, il a fait huitième d’une Vuelta, onzième du Tour l’an passé malgré une journée difficile et treizième quand Thibaut était en situation de jouer la victoire. On sait qu’on peut être compétitif. Il a des capacités de récupération et de grimpeur largement au-dessus de la moyenne. Ce qu’a fait Ben O’Connor l’année dernière est selon moi accessible à un David Gaudu. L’objectif est celui-ci, la ligne est fixée, puis on verra ce qu’il se passe.
« Être compétitif », qu’est-ce que cela signifie pour toi ?
Cela veut dire être le plus près possible du podium. On sait qu’il y a 2-3 coureurs qui sont potentiellement un cran au-dessus de tout le monde, mais il y a derrière un groupe d’une dizaine de coureurs qui peut prétendre au podium, ou s’en rapprocher très nettement. On est dans ce groupe. L’objectif du podium reste envisageable. On ne sait pas ce qui nous attend en première semaine, ou ce qui nous attend d’un point de vue sanitaire. Si tout se passe bien, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas être dans le match. La première semaine du Tour est souvent décisive et elle sera déterminante pour toutes les équipes. Qui que tu sois, tu ne sais pas comment tu vas sortir de tout ça, et le Covid va sans nul doute jouer son rôle sur ce Tour de France.
« L’une des meilleures équipes jamais alignées »
Comment avez-vous construit l’équipe autour David ?
On a mis des gars capables de l’accompagner sur tous les terrains, notamment pour rouler dans le vent sur les huit premiers jours. Puis, quand arrivera la montagne, on ne désespère pas d’avoir des arguments avec Michael Storer et Thibaut Pinot notamment. Il n’a pas été aisé de construire l’équipe pour le Tour, mais il est justement préférable que ce soit compliqué. Cela signifie qu’on a plusieurs cartes en main et plusieurs bonnes options possibles. C’est plus ennuyeux lorsque tu n’as pas d’options et quand tu es juste content d’avoir huit mecs au départ. Je préfère être dans la situation d’avoir plus de candidats potentiels que de places disponibles. Sur le papier, c’est assurément l’une des meilleures équipes qu’on n’a jamais alignée, mais il faudra passer les obstacles et valider cette impression sur le terrain.
Quel sera le rôle de Thibaut ?
Il sera là pour travailler auprès de David tant que David sera dans le match et au contact. Si c’est resserré au niveau du classement général, on reste bien groupés autour de David. Si les écarts se creusent et que David est sixième à cinq minutes, ce n’est potentiellement pas la même chose. L’évolution de Thibaut Pinot dans ce Tour sera conditionnée à cela. Tout comme Michael, Thibaut nous a largement rassurés ces dernières semaines. Il a montré sur le Tour de Suisse qu’il pouvait être là. Michael Storer est également en phase ascendante et Stefan Küng sera assurément opérationnel. La montagne ne sera pas la même qu’en Suisse (sourires), mais on attend beaucoup de lui lors de la première semaine, naturellement. Il sera déterminant, et il a lui aussi récemment donné de bons gages d’assurance. De manière générale, on est dans le bon tempo, on est satisfait de la dynamique actuelle. Il faut que ça se poursuive sur le Tour.
1 commentaire
COURIVAUD
Le 1 juillet 2022 à 13:41
Je suis l’equipe depuis de nombreuses années courage a eux💪👍