Le compteur 2025 de « La Conti » Groupama-FDJ est désormais ouvert. Ce samedi, au terme d’une course très décousue dans le Pas-de-Calais, sur la Boucle de l’Artois, Lewis Bower a fait parler la poudre. Bien présent à l’avant au moment où les bordures ont secoué le peloton, le jeune Néo-Zélandais de 20 ans a finalement réglé au sprint un petit groupe d’une vingtaine d’hommes à Wanquetin, s’offrant ainsi son tout premier succès de la saison.
Précédemment organisée sous forme de course par étapes et réservée à l’élite des clubs amateurs de l’Hexagone, la Boucle de l’Artois se tenait cette année sur une seule journée, et accueillait pour l’occasion quelques formations professionnelles dû à son statut de classe 2. « La Conti » Groupama-FDJ était bien de la partie, pour son quatrième jour de course en équipe de la saison. Pas moins de 191 kilomètres se profilaient pour les hommes de Jérôme Gannat, sur un terrain légèrement vallonné, mais surtout très exposé. « Ça a été une course très intensive car il y avait un vent de côté presque toute la journée, exposait le directeur sportif de la formation bisontine. Ça a provoqué pas mal de cassures dans le peloton, il y a aussi eu énormément de chutes, et ça a donc été une course très dure ». Du fait de la tension palpable dans le paquet, aucune échappée n’a pu se développer pendant les soixante premiers kilomètres alors que chaque équipe comptait ses rescapés. « On a subi pas mal de chutes en début de course, avec notamment Reef et Rémi », reprenait Jérôme. À la mi-course, une chute a d’ailleurs scindé le peloton en deux, et la course n’a dès lors plus connu de moments de répit.
« C’est une belle victoire », Lewis Bower
Un premier peloton d’une quarantaine d’unités s’est recomposé à quatre-vingts kilomètres de la ligne, mais quelques instants plus tard, tout a de nouveau volé en éclats. « Il y a eu une bordure en haut d’une bosse et on a retrouvé douze hommes forts en tête, dont Lewis, relatait Jérôme. Le peloton était alors en quatre morceaux. On avait Baptiste dans un deuxième groupe et Reef dans un troisième ». « C’était une course difficile, avec beaucoup de vent toute la journée et personne pour vraiment contrôler, témoignait Lewis. Il fallait se battre pour tout le temps rester devant. J’ai fait en sorte d’être à l’avant quand les bordures ont commencé. J’ai pu accrocher le bon groupe et on a roulé ensemble jusqu’à l’arrivée, mais c’était vraiment difficile avec le vent ». Bien que l’écart n’ait jamais gonflé dans de grandes proportions, le groupe de douze est parvenu à maintenir le second peloton à distance. Seuls sept coureurs sont parvenus à opérer la jonction à dix bornes de la ligne. « Baptiste était dans ce groupe de contre mais il a crevé avant la jonction et il s’est donc retrouvé dans un peloton d’une quarantaine d’unités derrière », précisait Jérôme.Ce peloton repoussé à près d’une minute trente, la victoire était promise à un membre du groupe de tête. « On avait confiance dans le sprint de Lewis, mais j’avais peur qu’une échappée parte au dernier moment et qu’il n’arrive pas pour la gagne », disait Jérôme. Et Lewis de conter la suite : « Deux coureurs ont attaqué avant la flamme rouge mais ils ont été repris à 300 mètres. Tout le monde a lancé tôt, j’étais un peu en retrait, mais c’était heureusement un sprint vent de face et je suis revenu de l’arrière avec de la vitesse. Tout le monde s’est engagé à droite et a ralenti, je les ai contournés par la gauche et j’ai pu m’imposer ». Le Néo-Zélandais a d’ailleurs nettement dominé cet emballage en petit comité et pu célébrer son succès à sa juste valeur. « C’est une belle victoire, soufflait-il. Je me suis beaucoup entraîné en Nouvelle-Zélande pour arriver en Europe en pleine forme et pouvoir enchaîner les courses. C’est agréable de pouvoir confirmer avec cette victoire. Je suis super content de ramener un succès à l’équipe et de gagner pour la première fois sur une course d’un jour UCI ». « C’est notre première victoire de l’année, mais nous n’avons disputé que quatre courses, soulignait Jérôme. Lewis confirme sa belle saison passée et son bon début de saison, notamment avec la WorldTeam. Il fallait être très solide. C’est bien pour lui car ça le met en confiance. Il sait qu’il doit performer s’il veut passer au niveau supérieur ».