Le peloton du Tour de Wallonie avait ce jeudi rendez-vous dans la ville natale de Philippe Gilbert, à Verviers, et devait rejoindre Herve, à quelques encablures de là. Pourtant, près de 190 kilomètres étaient au menu, à l’occasion d’un parcours en serpentin qui comprenait notamment la mythique côte de la Redoute. De manière générale, l’étape comportait moins de difficultés que la veille, mais avec 2700 mètres de dénivelé répertoriés, la journée ne s’annonçait pas des plus simples pour autant. « Le plan pour aujourd’hui était de jouer le sprint avec Paul, exposait William Green. Malgré la côte de la Redoute, on imaginait que la course soit assez contrôlée, notamment par Tudor. Finalement, un coureur de l’échappée n’était pointé qu’à trois minutes au général, et pour cette raison, Israel-Premier Tech a roulé jusqu’à la côte de la Redoute ». Au sein du peloton, quelques attaques ont alors émané, mais tout s’est regroupé à environ cinquante kilomètres de la ligne. « Après ça, aucune équipe n’a voulu prendre les commandes pour le sprint, alors on a contrôlé nous-mêmes, confiait William. C’était une très bonne échappée de cinq coureurs devant, et Thibaud Gruel a fait du beau boulot en poursuite, tout comme Cyril Barthe ».

En tête, Lorenzo Milesi, Michael Gogl, Liam Slock, Cole Kessler et William Blume Levy ont progressivement plié les ailes dans les différents faux-plats, mais ils comptaient encore près de trente secondes d’avance à dix bornes du but. « On a finalement pu rattraper le dernier attaquant à trois kilomètres de l’arrivée, ajoutait William. On a dû utiliser des coureurs pour ce faire, mais si on veut se donner une chance de gagner, il faut aussi contrôler ». Le peloton s’est alors attaqué aux dernières pentes du jour, légères mais bien présentes. Per Strand Hagenes a lancé une offensive, et Sam Watson n’a pas tardé à réagir. « C’était un coup de costauds, saluait William. Après la côte de la Redoute et la course-poursuite très intense, il y avait beaucoup de fatigue au sein du peloton, donc on s’est dit qu’on pouvait se joindre à quelques mouvements dans cette montée. Sam était bien présent et il a réussi à rattraper l’homme de tête sur la fin de la bosse. C’était une bonne tentative, et il y avait certainement possibilité de gagner grâce à ce coup. Cependant, la cohésion en tête n’a pas été très bonne, et Sam a probablement contribué à ce manque de cohésion ». À portée de fusil du paquet, le Britannique et ses trois compagnons de fuite ont alors été repris à 500 mètres du but.

Dès lors, un sprint s’est annoncé. « Je pense que tout le monde dans le peloton était un peu à la limite, Paul est resté concentré pour faire un bon sprint mais il n’avait pas les jambes qu’il avait lors des deux premières étapes, confiait William. Du coup, dans les deux derniers kilomètres, Lewis a pris l’initiative d’aller sprinter. Il était en parfaite position, juste derrière Jordi Meeus mais Meeus a chuté et cela a malheureusement gêné le sprint de Lewis. Il n’a donc pu faire mieux que neuvième. Sans cette chute, je suis sûr qu’il aurait été proche du podium. Pour être honnête, c’est une journée décevante, surtout après avoir contrôlé, mais il y a eu un très bon travail d’équipe pendant l’étape ». Rudy Molard a lui conservé la neuvième place du général qui sera entériné demain dans l’arrivée sur le Mur de Thuin.

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