Quarante-huit heures après en avoir terminé des premières « Flandriennes » de la saison, Lewis Askey se présentait ce mardi sur la première épreuve wallonne de l’année : l’Ename Samyn Classic. Et au sortir de deux solides performances samedi et dimanche (10e et 16e, ndlr), le Britannique se voyait octroyer le statut de clair leader au sein de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. « L’équipe était entièrement tournée autour de Lewis, qui était notre meilleure carte, aussi bien dans le cas où ça se terminait au sprint que dans celui où il y avait de la course, expliquait Frédéric Guesdon. On le savait en bonne condition, donc il était capable de suivre les meilleurs. Tout le monde devait l’entourer, avec des tâches bien précises pour chacun ». À mi-course, le peloton a atteint le circuit final de Dour, long d’environ trente kilomètres et incluant six petits secteurs pavés. Une échappée a pu couvrir le premier tour en tête, avant que le peloton ne s’emballe quelque peu. Mathieu van der Poel a notamment signé une première offensive à soixante kilomètres du but, un regroupement général s’est opéré quelques instants plus tard, puis un groupe est parvenu à s’extirper à quarante bornes de l’arrivée, avec Lewis Bower en son sein.  

Accompagné par huit hommes, le jeune Néo-Zélandais, qui opérait sa reprise en Europe, n’a toutefois jamais compté plus d’une vingtaine de secondes d’avance. « C’était très bien que Lewis soit devant, mais la course n’a pas été très débridée au final, expliquait Frédéric. Tout le monde devait craindre un peu Van der Poel, et il y avait pas mal de sprinteurs, ce qui tend aussi à bloquer la course. C’était difficile de faire la différence et tout le monde s’est mis en tête que ça allait finir au sprint. On avait d’ailleurs dit à Lewis [Askey] que ça ne servait à rien de bouger s’il y avait encore beaucoup d’équipiers et peu de mouvements, et qu’il fallait qu’il reste concentré sur le sprint. Si on avait constaté que la course était décousue assez tôt, il aurait été actif, mais tant que ça restait groupé, on maintenait l’option sprint ». « C’était une course avec pas mal de nervosité en raison des secteurs et des petites routes, expliquait l’intéressé. L’équipe m’avait fait confiance en vue du sprint après la forme que j’avais démontrée sur le week-end d’ouverture. L’équipe a bien roulé pour que ça reste groupé et je n’ai pas eu besoin de gaspiller des cartouches. Ils m’ont aussi replacé lorsque j’ai perdu ma position dans le peloton à quelques reprises, donc merci à eux ».

Malgré quelques mouvements et offensives, le peloton ne n’est jamais réellement scindé, et le groupe de Lewis Bower a été repris à quinze kilomètres du but. La Groupama-FDJ s’est dès lors placée en tête de paquet pour maîtriser la situation et placer son leader du jour jusqu’au dernier secteur pavé situé à trois bornes de la ligne. « Ils se sont motivés entre eux, et quand ça va de l’avant, tout le monde se sent impliqué, saluait Frédéric. C’est idéal quand ça marche comme ça. Jusqu’à trois kilomètres de l’arrivée, Lewis avait encore besoin de ses coéquipiers, et notamment de Cyril jusque dans le dernier kilomètre. Tout le monde a bien fait son boulot, voire plus ». Une grosse vingtaine d’hommes a finalement émergé du dernier secteur pour se présenter dans la portion ascendante menant vers la ligne d’arrivée. Il a dès lors fallu jouer des coudes. « J’ai ciblé la roue de Van der Poel dans le final, mais comme beaucoup d’autres, et je n’ai pas réussi à la garder », confiait Lewis. « Il était plutôt bien placé pour le sprint puis ça s’est fait à la jambe, ajoutait Frédéric. C’était un sprint pour moelleux, comme d’habitude ici ».

S’il n’a pu rivaliser avec le Néerlandais dans la dernière ligne droite, Lewis Askey s’est retrouvé à la lutte pour le podium jusque dans les ultimes mètres, avant de devoir se satisfaire de la cinquième place du jour. « Je suis content d’avoir un peu récompensé le travail de l’équipe, même si je pense qu’il y a mieux à faire à l’avenir, disait le Britannique. Je ressentais un peu de fatigue aujourd’hui après le week-end, donc je suis quand même content d’avoir obtenu ce résultat ». « Lewis débute sa quatrième année avec nous, il arrive à maturité, il est maintenant là pour faire les meilleurs résultats possibles, et c’est ce qu’on attend de lui, concluait Frédéric. Il mériterait d’en gagner une, car il tourne autour depuis un moment. On le prépare en tout cas pour ça. Après les Strade Bianche, il disputera la Nokere Koerse, le Grand Prix de Denain et Cholet-Pays de Loire, des courses qui peuvent lui convenir ».