L’Équipe cycliste Groupama-FDJ aura été en vue de bout en bout lors du deuxième acte d’O Gran Camiño ce jeudi. C’est tout d’abord le benjamin du groupe, Rémi Daumas, qui s’est signalé en se glissant dans l’échappée du jour, qu’il a menée jusqu’à vingt kilomètres du but. Dans le final, Rémy Rochas s’est distingué parmi les meilleurs grimpeurs avant que Maxime Decomble, autre pensionnaire de « La Conti », ne lance une attaque à cinq kilomètres du but. Le jeune homme de 19 ans a été repris au kilomètre, Magnus Cort a réglé le sprint en petit comité, et Rémy Rochas a accroché la septième place. Vendredi, place à un contre-la-montre exigeant de quinze kilomètres.
Au lendemain de l’étape la plus longue de la semaine (190 kilomètres, ndlr), le peloton s’engageait ce jeudi sur l’itinéraire le plus court, hors chrono. Le deuxième acte menant du côté d’A Estrada ne cumulait ainsi « que » 133 kilomètres mais présentait toutefois quasiment 2500 mètres de dénivelé positif, dont un final plutôt musclé. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ nourrissait de vraies ambitions pour l’arrivée en côte, mais elle s’est aussi mise en lumière dès le départ, par l’intermédiaire de Rémi Daumas, 18 ans, pensionnaire de « La Conti » depuis cet hiver et promu dans la WorldTeam pour sa première course de l’année. « On s’était dit au briefing qu’il fallait accompagner si la bagarre pour l’échappée était un peu longue, expliquait Philippe Mauduit. Lorsque ça part vite sur des terrains comme celui-là, on ne sait jamais comment ça va se finir. Rémi a suivi un coup, il pensait qu’un groupe allait revenir de derrière, malheureusement ça n’a pas été le cas et ils se sont retrouvés à trois toute la journée. C’était un peu peine perdue, mais ce n’est pas dramatique. Il poursuit son apprentissage et il a passé une bonne journée à l’avant ». En compagnie des Espagnols Ander Okamika et Alvaro Sagrado, le jeune homme de 18 ans a ainsi ouvert la route, compté jusqu’à quatre minutes d’avance et même pu entamer le dernier tour de circuit en tête.
« Qui ne tente rien n’a rien », Maxime Decomble
À l’occasion de l’avant-dernier passage sur la ligne, à trente-six kilomètres du terme, l’écart était encore d’une minute sur le peloton, mais ce dernier est revenu à toute vitesse en prévision des quinze dernières bornes accidentées. Rémi Daumas a donc été repris quelques instants plus tôt. « Ça reste motivant pour lui, et c’est toujours formateur de passer des journées à l’avant », ajoutait Philippe. Ses compères de fuite ont rendu les armes dans la foulée, et le peloton s’est attaqué à l’Alto de San Vicenzo (2,5 km à 7%). « L’objectif était de faire en sorte que Clément, Rémy et Maxime soient dans les meilleures dispositions dans ce circuit final, reprenait Philippe. Compte tenu du tempo imprimé par Israel-Premier Tech, c’était une certitude qu’ils allaient passer à l’offensive, et les garçons étaient prêts à se mêler à cette bagarre. Rémy se trouvait le mieux placé quand Derek Gee a attaqué, et il y est allé ». Le groupe des favoris s’est rapidement réduit à six hommes, mais leur avance au sommet n’était que d’une douzaine de secondes. « On a vite vu qu’Uno-X ne s’était pas désorganisé derrière, donc Rémy a passé ses relais, mais il ne s’est pas non plus mis dans le rouge comme il lui arrive parfois de le faire », confiait Philippe.
Une trentaine d’hommes s’est alors regroupée à six kilomètres du but, mais quelques instants plus tard, Maxime Decomble a lancé une offensive. Il s’est immédiatement doté d’une petite avance qu’il a crânement tenté de conserver. « Il fallait oser, et quand on connaît les qualités de rouleur de Maxime, on se dit qu’Uno-X a bien fait de ne pas gérer derrière lui, assurait Philippe. Ils ont vraiment tout mis pour qu’il ne puisse pas prendre dix secondes de plus. C’était vraiment bien joué de la part de Maxime ». « Ce n’était pas programmé, reprenait l’intéressé. Je savais que si je voulais tenter quelque chose, c’était là. Je n’y ai pas forcément cru car Uno-X avait encore du monde, mais on ne sait jamais. Il était probable que je me fasse reprendre, mais je voulais essayer. Qui ne tente rien n’a rien. Je suis content d’avoir pu être offensif, d’avoir eu ma carte dans le final et ça fait plaisir de voir qu’on a le niveau pour être devant ». Son bel effort lui a permis d’occuper la tête de course jusqu’à l’approche de la flamme rouge, avant que la formation Uno-X Mobility ne lance finalement le leader de l’épreuve, Magnus Cort, vers une nouvelle victoire au sprint.
« Ils ont tous tenu leur rang aujourd’hui », Philippe Mauduit
Dans ce final pour costauds, Rémy Rochas s’est également employé pour aller décrocher une septième place sur la ligne. « On ne fait pas de différences entre les plus jeunes et les plus anciens, leurs objectifs ne sont pas les mêmes, mais ils ont tous tenu leur rang aujourd’hui, ponctuait Philippe. En conclusion, c’était plutôt une bonne journée pour l’équipe ». Celle de vendredi sera prépondérante, puisqu’il s’agira de couvrir quinze kilomètres contre la montre, avec une bosse de cinq kilomètres en milieu de parcours. « Souvent, les purs grimpeurs sont désavantagés dans les chronos, complétait Philippe. Dans ce cas précis, l’équilibre est à peu près rétabli. Cela donne la chance à Rémy et Clément de réaliser une performance qui ne les sorte pas complètement du classement général. C’est aussi un parcours qui conviendra bien à Maxime Decomble. On a hâte de voir ce que ça va donner ». Le jeune Sudiste a d’ailleurs déjà un autre objectif en tête « Je suis sixième au classement du meilleur jeune, et il y a peut-être moyen d’aller chercher le maillot sur le chrono », lançait-il. Rendez-vous est pris.