Au terme d’une deuxième étape du Tour de Romandie très escarpée, naviguant dans le Jura suisse, seule une trentaine de coureurs s’est disputée la victoire à Saint-Imier. Les grimpeurs helvètes de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, Sébastien Reichenbach et Matteo Badilatti, ont réussi à accrocher le bon peloton et ont d’ores et déjà pu se tester en vue de l’étape reine, prévue samedi.
« Ça a roulé vite toute la journée », Yvon Madiot
À l’inverse de la première étape, l’échappée était plutôt prisée ce jeudi sur le Tour de Romandie. La bagarre a donc duré plus longtemps au départ, et il a même fallu attendre la première ascension du jour, à Prêles, pour qu’un groupe se dégage du peloton à la pédale. Antwan Tolhoek (Jumbo-Visma), Jonathan Caicedo (EF Education-Nippo), Chris Hamilton (Team DSM), Davide Villella (Movistar), Rein Taaramae (Intermarché-Wanty Gobert) et Hermann Pernsteiner (Bahrain-Victorious) ont ainsi pris leurs distances, que la formation Ineos a toutefois limitées à 2’30 au grand maximum tout au long de l’itinéraire du jour. « L’étape s’est effectuée à un rythme rouleau-compresseur, indiquait Yvon Madiot. Il y avait de solides grimpeurs devant. Ineos a donc imprimé un bon tempo pour ne pas leur laisser trop de champ. Les coureurs m’ont confirmé que ça a roulé vite toute la journée, et que ça a fait mal. Ajouté à cela qu’on a par moments eu des averses ». Comme attendu, c’est toutefois la dernière ascension du jour vers La Vue-des-Alpes (7,8 km à 6,7%) qui s’est avérée être le point crucial de l’étape. Dans la seconde moitié de la difficulté, Sébastien Reichenbach a d’ailleurs accompagné une attaque avec Sepp Kuss et Michael Woods, mais le maillot jaune Rohan Dennis en personne a imprimé un gros tempo pour neutraliser les attaques. Au sommet, le peloton n’était alors plus composé que de trente-six coureurs.
« On essaiera d’aller chercher davantage », Matteo Badilatti
« Ce n’est pas simple de sortir lorsqu’Ineos fait le rythme, relevait Yvon. À vrai dire, on pensait qu’il y aurait encore plus de dégâts aujourd’hui, avec plutôt une vingtaine qu’une trentaine d’hommes à l’arrivée. Stefan s’est accroché, il a voulu basculer mais il a craqué dans les deux derniers kilomètres. Il me disait que le tempo était un peu trop élevé et que l’ascension était un peu trop longue pour lui ». Dans le premier peloton, qui s’est finalement joué la victoire une quinzaine de kilomètres plus loin, figuraient en revanche bien Matteo Badilatti et Sébastien Reichenbach. Les deux grimpeurs suisses n’ont pas pris de risques dans l’emballage final remporté par Sonny Colbrelli. « Il fallait passer cette étape sans dommages, disait Yvon. Seb et Matteo étaient censés être devant, ils y étaient, donc mission accomplie. C’est rassurant de les voir là malgré tout, les deux sont en bonne forme. Ils sont ici en reprise, ils ont préparé uniquement le Giro mais ils évoluent déjà à un bon niveau. C’est encourageant, pour samedi, mais surtout pour le Giro. On est dans le bon timing ». « C’était une bonne étape aujourd’hui, confirmait Matteo. L’équipe a très bien couru et nous avons pu rester dans le groupe de tête dans le final. Seb était vraiment fort lorsqu’il a attaqué, malheureusement il y avait du vent de face. Nous avons encore de belles étapes devant nous, et on essaiera d’aller chercher davantage ».
Ce jeudi soir, Matteo Badilatti pointe au 24e rang du général à 27 secondes du leader Rohan Dennis, alors que Sébastien Reichenbach se situe à la 32e place, à 31 secondes du leader australien. Avant l’étape reine ce samedi, un nouveau tracé légèrement bosselé se profile demain autour d’Estavayer. « C’est un parcours un peu à l’image de la première étape, concluait Yvon. Ça peut être le bon jour pour une échappée. Je ne suis pas sûr que les sprinteurs contrôleront la course, et avec les écarts faits aujourd’hui, Ineos tentera probablement de filtrer davantage ».
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