Les coureurs de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ ont ce dimanche grandement pesé sur la 73ème édition de Paris-Chauny. Malgré le sprint massif envisagé, Lars van den Berg, Quentin Pacher et leurs collègues ont tenté de secouer la course par diverses attaques, et de fait contraint le peloton à une grosse poursuite dans la dernière heure de course. L’emballage final n’a finalement pu être évité, mais Paul Penhoët était encore présent pour y jouer sa carte. Le jeune homme n’a pu contester la victoire à Jasper Philipsen, mais il s’est octroyé une très solide troisième place, soit son cinquième podium de l’année hors victoires. Cap désormais sur le Tour de Vendée, décisif pour le classement général de la Coupe de France FDJ.
Pour le troisième week-end consécutif, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ était ce dimanche présente dans les Hauts-de-France. Après le Grand Prix de Fourmies et le Grand Prix d’Isbergues, c’est Paris-Chauny qui était au programme de Paul Penhoët et de ses coéquipiers. Souvent promise aux sprinteurs, l’épreuve affichait néanmoins quelques reliefs, et les hommes d’Yvon Madiot étaient décidés à en faire le meilleur usage possible. Mais c’est d’abord la traditionnelle échappée matinale, composée de Lucas Beneteau (St Michel-Mavic-Auber 93), Lindsay De Vylder (Flanders-Baloise), Mads Kristensen (Leopard TOGT), Kenny Molly (Van Rysel-Roubaix Lille Métropole) et Paul Wright (Bolton Equities Black Spoke), qui a animé la première moitié de course. Les équipes de sprinteurs n’ont pris aucun risque et toujours maintenu les cinq fuyards à distance raisonnable. Au moment d’entamer les deux grandes boucles autour de Chauny, à environ 70 kilomètres du terme, l’échappée ne comptait d’ailleurs qu’une minute d’avance alors que la Groupama-FDJ commençait déjà à se montrer active. Mais c’est dans les deux côtes du circuit que les grandes offensives ont véritablement débuté. « On avait prévu d’être très actifs, car on y voyait deux avantages, exposait Yvon Madiot. Le premier était de durcir la course et de fatiguer quelques sprinteurs, car Paul passe lui très bien les bosses. Cela lui permettait d’envisager un sprint plus limpide. On a également des objectifs importants la semaine prochaine, avec notamment le Tour de Vendée. Pour s’y préparer, on voulait une course dure, qui ne se résume pas à un sprint ».
« Notre stratégie a plutôt bien marché », Yvon Madiot
Le mot d’ordre a bien été entendu, puisqu’après des tentatives de Reuben Thompson et Enzo Paleni, c’est Lars van den Berg qui est parvenu à prendre les devants pendant quelques minutes. Le Néerlandais a par la suite été rejoint par son compatriote néo-zélandais et quelques concurrents, avant que tout ne rentre dans l’ordre à quarante-cinq kilomètres du but. Le peloton a retrouvé un semblant de calme jusqu’au passage sur la ligne et l’entrée dans le dernier tour. Alors, dans la première bosse du circuit, Quentin Pacher s’est à son tour flanqué d’une attaque tranchante et s’est bientôt isolé en tête. Le puncheur occitan a gardé les rênes dans la côte suivante, mais son avantage sur le peloton a commencé à s’amenuir. Lars van den Berg est ressorti en contre, repris son acolyte et tenté de repartir en solitaire, mais a été contraint de rendre les armes à huit kilomètres de la ligne. « Les quatre coureurs désignés ont pu faire la course comme on voulait, assurait Yvon. Bram et Paul étaient en réserve et Thibaud était là pour placer les gars. On aurait aimé qu’il y ait plus de monde intéressé par la bagarre, mais ça n’a pas été le cas. C’est un peu dommage. Aussi, les dix derniers kilomètres étaient plats avec le vent de face, mais on voulait faire notre course : durcir puis faire le sprint si ça arrivait groupé. On était là pour chercher un résultat de belle manière, en étant offensifs. Et puis, notre stratégie a plutôt bien marché car on a permis, via nos attaques, d’éjecter quelques gros sprinteurs et de fatiguer pas mal d’équipiers ».
« Une journée assez positive », Paul Penhoët
C’est donc un peloton amoindri, numériquement et physiquement, qui a pris la direction de Chauny pour le sprint final. Malheureusement, Paul Penhoët a dû manœuvrer seul dans les ultimes kilomètres de course. « On a perdu Bram à sept kilomètres à la suite d’une chute, expliquait Yvon. Il n’est pas tombé mais un coureur a cassé sa roue à l’arrière. Les gars encore présents ont bien remonté Paul, puis il a trouvé la bonne roue. Il y avait aussi un peu de fatigue générale, donc c’était moins nerveux ». À l’entrée dans l’ultime kilomètre, le jeune sprinteur tricolore a pu prendre place derrière le train Alpecin-Deceuninck de Jasper Philipsen, et ainsi livrer un joli sprint dans les 200 derniers mètres. S’il n’a pu devancer le Belge, favori de l’épreuve, il a en revanche assuré sa place sur le podium du jour, en troisième position. « C’est dommage que Bram ait eu un incident car j’ai dû me débrouiller tout seul, mais c’est aussi bien de savoir qu’on peut réussir à faire un résultat sans avoir quelqu’un dans le final, expliquait Paul. Malheureusement, et comme souvent quand j’ai de bonnes sensations dans les bosses, j’en ai trop fait. Dans le premier tour, je suis resté en chasse-patates entre deux groupes alors que ça ne servait vraiment à rien. J’ai mis une bonne cartouche à ce moment-là, et il faut que j’apprenne à être plus patient quand je me sens bien. Au-delà de ça, ça reste une journée assez positive car tout le monde a participé à la course. Maintenant, focus sur le Tour de Vendée et le général de la Coupe de France ». « On a rempli nos objectifs du jour, concluait Yvon. On cherchait d’abord un résultat brut, un podium, et on voulait aussi que tout le monde fasse la course car de belles échéances arrivent. Il fallait bouger et c’est exactement ce qu’on a fait ».
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