Villars-sur-Ollon. C’était encore la destination du jour sur le Tour de Suisse. Au lendemain de l’étape reine tracée autour de la commune suisse, celle-ci était également le théâtre de l’arrivée du contre-la-montre final de l’épreuve. Un contre-la-montre principalement en bosse, depuis Aigle. « C’était un beau chrono avec une première partie plate de 4,8 km, exposait Nicolas Boisson. Il y avait ensuite une partie en faux-plat montant de 1500 mètres puis le col qui avait déjà été emprunté hier, soit environ neuf kilomètres à 8%. Il y avait différentes stratégies possibles ; le 100% vélo de chrono, choix qu’on fait Sam et Stefan, en prévision des championnats qui arrivent ; trois coureurs l’ont fait en 100% vélo de route car ils n’avaient pas forcément d’objectif ; pour Rudy et Lenny, l’idée était de ne pas perdre trop de temps sur la première partie, avec le vélo de chrono, puis de faire le changement pour finir avec un vélo plus léger et maniable ». Parti à 15h09, Stefan Küng n’a logiquement pu batailler pour la victoire. « On l’avait mis en configuration comme si c’était un chrono plat et ça l’a forcément pénalisé, confiait Nicolas. On savait de toute façon qu’il n’allait pas gagner donc autant se servir de cette journée-là pour travailler en vue du championnat national et des Jeux Olympiques ».

Lenny Martinez, en revanche, a fait sensation une demi-heure plus tard. Largement en tête après sept kilomètres d’ascension, il a ensuite devancé au sommet la meilleure marque d’alors, détenue par Damiano Caruso, de près d’une minute. Si le jeune Français a conservé le « hot seat » pendant un moment, il a dû se résoudre à l’abandonner avec le passage des favoris. Cinq d’entre d’eux, dont les trois premiers du général, l’ont devancé. « Je suis content de ma journée, confiait le jeune homme. Je me suis calé sur un bon rythme et je me suis dit que j’allais tout donner à la fin. Je sentais que j’avais la bonne jambe, ça fait plaisir. C’est bizarre, je me suis senti bien un jour sur deux cette semaine. Je ne sais pas comment l’expliquer. Le corps humain est parfois étonnant. Au moins, j’ai pu me faire plaisir pour finir ce Tour de Suisse en beauté. Même si je suis un peu déçu du général, je suis content de ma performance d’aujourd’hui ». « L’idée était de le remobiliser après la journée d’hier, qui a été très compliquée, ajoutait son entraîneur Nicolas Boisson. L’objectif initial de ce Tour de Suisse était de se rapprocher du top-5 au général. Il a fait cinquième vendredi, et sixième aujourd’hui. Je pense que c’est son vrai niveau, mais on n’a pas vu le Lenny qu’on connaît sur ce Tour de Suisse. Il a déjà bien donné depuis le début de saison, c’est sa première contre-performance de l’année. Ça arrive, et on va travailler pour essayer de gommer tout ça ».

Malgré son excellente performance du jour, Lenny Martinez n’a ainsi pu remonter qu’en 32e position du général, compte tenu du retard concédé samedi. « Ça a été cyclique, confirmait Thierry. Sans sa journée sans, ça aurait pu donner un joli truc au général, dans la lignée de son début de saison. Sa cinquième place et son chrono du jour restent de belles satisfactions. En dehors de ça, on a vu Stefan monter en puissance tous les jours, et c’est le plus important en vue des prochains objectifs. Sam a aussi confirmé ses aptitudes dans la discipline du prologue, mais c’est un Tour de Suisse mitigé au global ».

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