Le Tour du Val d’Aoste reste propriété de la « Conti » ! Un an après le triomphe de Reuben Thompson sur les routes transalpines, c’est Lenny Martinez qui a dimanche assuré sa victoire finale dans une épreuve maîtrisée de bout en bout par l’équipe bisontine. Lors de la dernière étape, le grimpeur de poche français s’est assuré de finir avec ses principaux rivaux, tout comme Reuben Thompson. Les deux hommes ont ainsi pu grimper sur les première et deuxième marches du podium final, Lenny enfilant également le maillot blanc de meilleur jeune. La Conti cumule désormais seize succès cette saison.
« Je me suis contenté de savourer », Lenny Martinez
120 kilomètres et trois ascensions restaient à couvrir, dimanche, pour Lenny Martinez et Reuben Thompson dans leur quête d’un doublé sur le Tour du Val d’Aoste. Au lendemain de leur démonstration à Fontainemore, la paire franco-néo-zélandaise a pu de nouveau s’appuyer sur des équipiers exemplaires. « La course a été contrôlée parfaitement par l’équipe, qui a d’ailleurs fait un boulot fou durant toute cette semaine, commentait Lenny Martinez. Nous avons assuré le rythme de la course du début à la fin de l’étape ». « Une échappée de neuf s’est dégagée et le mieux placé était à quinze minutes, précisait Jérôme Gannat. Puis, on a imprimé un bon tempo cinq minutes derrière. On avait défini les zones de relais pour chacun des équipiers. Enzo devait être le premier à rouler, et il devait aller jusqu’au pied de la première bosse. Finalement, il est allé jusqu’au sommet de la deuxième, après quatre-vingt-dix kilomètres. Il a vraiment fait un énorme boulot. C’était aussi très bien car les autres n’ont pas eu à travailler. Lorenzo et Finlay ont pris le relais au pied de la montée finale de Breuil-Cervinia ». À cet instant, l’échappée disposait d’un matelas largement suffisant pour se jouer la gagne. « L’objectif était surtout de préserver les première et deuxième places du général, assurait Jérôme. On n’avait pas envisagé la victoire d’étape, même si on aurait sans doute pu ».
Dans l’ascension roulante vers la ligne d’arrivée, la « Conti » a donc simplement assuré ses arrières. « Personne n’a attaqué dans l’avant-dernière montée de Saint-Pantaléon pour isoler Lenny et Reuben, indiquait Jérôme. Sans doute que nos adversaires nous savaient très forts. Je pense qu’on a impressionné ». « Le but aujourd’hui était de surveiller les deux coureurs les plus proches au classement général, complétait Lenny. On est partis sur une approche plutôt défensive qu’offensive afin de ramener le maillot sans prendre trop de risques. Les gars ont fait un tempo dans toutes les bosses, et ça a pété par l’arrière petit à petit. Dans la dernière montée, DSM a attaqué à quatre kilomètres du sommet. On a suivi avec Reuben et on s’est retrouvés à trois. Je n’ai pas contré. Je me suis contenté de savourer la victoire pour le général en levant les bras dans les cent derniers mètres ». Dixième de l’étape, Lenny Martinez a franchi la ligne juste derrière son acolyte Reuben Thompson, la doublette confirmant donc ses places au classement final. « C’est la première fois qu’on réalise le doublé au général d’une course par étapes, notifiait Jérôme. C’est quand même le Tour du Val d’Aoste, une épreuve de référence, avec son passé et les coureurs qui figurent à son palmarès. Cela reste une épreuve à laquelle on est très attachés. On a gagné deux étapes, on termine premier et deuxième au général, on a maîtrisé pendant trois jours. Le résultat sportif est excellent, mais il y a aussi la manière dont ça a été fait ».
« Ça montre la qualité exceptionnelle des individualités et du collectif », Jérôme Gannat
Si Lenny Martinez, « un grimpeur d’exception », est devenu le premier Français à remporter l’épreuve depuis Thibaut Pinot en 2009, Jérôme Gannat voulait souligner la force collective de la Conti, qui compte désormais seize victoires en 2022 via neuf coureurs différents. « Reuben et Lenny ont pour la première fois été victorieux cette année, disait-il. Ça montre toute la polyvalence de l’équipe, car nous sommes présents dans tous les domaines. Ça montre aussi la qualité exceptionnelle des individualités et du collectif. Le recrutement a été excellent. Quand on est plongés dedans, on ne se rend pas toujours compte. Mais vu de l’extérieur, quand on fait un pas de côté, c’est assez impressionnant. Seize victoires, c’est exceptionnel et je pense qu’on ne doit pas être mal en termes de deuxièmes places aussi (rires). Au-delà des résultats individuels, je pense que ça fonctionne surtout très bien collectivement. C’est pour cette raison qu’il y a beaucoup de résultats et que ça tourne beaucoup. On a construit un vrai groupe, et ce n’était pas évident en début d’année car il y avait beaucoup de nouveaux. On insiste souvent sur les victoires de tel ou tel coureur, mais comme je l’ai dit samedi aux mecs après le doublé au sommet : on ne voit que les deux qui finissent main dans la main, mais il y a eu un travail énorme des trois autres avant. Sans ce travail, c’est sûr à 100% qu’il n’y a pas cette photo du doublé. Au cœur de tout ça, il y a donc le collectif. Les coureurs se mettent au service des leaders et savent qu’il y aura un retour sur l’une ou l’autre course. C’est en tout cas ce qu’on essaie de favoriser ».
En plus de la victoire finale et de la deuxième place sur le podium du général, la « Conti » repart aussi des montagnes transalpines avec le maillot blanc de meilleur jeune pour Lenny Martinez. Une partie du groupe va désormais entamer une préparation pour les futures échéances alors qu’une course est planifiée ce dimanche. « Le prochain rendez-vous sera le Grand Prix de la ville de Pérenchies, où on va enfin retrouver nos routiers-sprinteurs, ponctuait Jérôme. Ça fait un moment qu’ils n’ont pas couru ensemble. C’est presque leur première course de la deuxième partie de saison. Puis, la semaine suivante, il y aura le Tour Alsace ».
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