La deuxième journée dans les Pyrénées, incontestablement la plus coriace, avait également de vrais airs d’étape reine du Tour de France ce dimanche. Bien que plus espacées que ce que retrouveront les coureurs dans la vingtième étape le week-end prochain, les difficultés étaient légion vers le Plateau de Beille. Avant cette ascension finale historique, le Col de Peyresourde, le Col de Mente, le Col du Portet-d’Aspet et le Col d’Agnes étaient en effet à gravir pour un dénivelé positif total faramineux de 5000 mètres. Contrairement à la veille, les pentes se sont présentées d’emblée au peloton, qui a alors bataillé pendant vingt minutes sans qu’une échappée ne puisse toutefois se former. À l’approche du sommet, David Gaudu a malgré tout placé un vif démarrage qui lui a permis de prendre le maximum de points et quelques secondes d’avance. « On savait qu’on n’allait pas gagner à la pédale, indiquait Benoît Vaugrenard. De toute façon, personne ne peut gagner à la pédale à part Pogacar ou Vingegaard. Le but était de prendre l’échappée avec Lenny ou David. David a essayé dans le premier col, ils sont sortis à trois, mais ils se sont fait reprendre après la descente ».

Dès lors, d’autres mouvements se sont initiés, et dans la vallée précédent le Col de Mente, un groupe d’une vingtaine d’hommes s’est dégagé. Parmi eux, Lenny Martinez. « J’ai vu dans le premier col que je me sentais plutôt bien, je suis remonté petit à petit, disait le jeune homme. On avait d’abord David devant, ce qui était parfait, mais ils se sont fait reprendre. Du coup, j’ai bien joué le jeu d’équipe, j’ai suivi une vague et j’ai réussi à prendre l’échappée ». En tête, il a retrouvé quelques clients tels que Jai Hindley, Richard Carapaz, Enric Mas ou bien Ben Healy. Malheureusement, l’échappée n’a, de nouveau, pas pu prendre ses distances avec le peloton. C’est la Visma-Lease a Bike qui a cette fois-ci maintenu la pression, à environ deux minutes des hommes de tête. « Ça roulait très vite dans l’échappée », indiquait pourtant Lenny. Le groupe de tête a pu franchir les cols de Mente et du Portet-d’Aspet, dévaler une longue vallée de soixante kilomètres pour aller chercher le Col d’Agnes, où l’aventure du jeune Français s’est achevée. « Plus les kilomètres avançaient, plus les jambes tournaient carré, indiquait-il. Je n’avais plus grand-chose dans les jambes et j’ai explosé ». « Il a eu une petite panne de jambes, mais de toute façon, il n’y aucun regret aujourd’hui car l’échappée s’est fait revoir », complétait Benoît.

Cinq hommes ont tout de même atteint le pied du Plateau de Beille avec deux minutes d’avance, mais cela s’est avéré bien insuffisant face aux favoris, et notamment Tadej Pogacar, vainqueur en patron. Lenny Martinez en a fini près de trente minutes plus tard avec Romain Grégoire. « Je suis quand même content d’enfin d’exister et de pouvoir aller à l’avant car le début de Tour a été compliqué, expliquait-il. Être échappé sur les routes du Tour, c’est très spécial, surtout un 14 juillet. Il y avait beaucoup de spectateurs et je les remercie pour leurs encouragements. On va continuer comme ça, en essayant de prendre les échappées. Il y a encore beaucoup d’opportunités et on va tout faire pour aller chercher une étape avec l’équipe ». « Lenny retrouve des couleurs et des jambes, ponctuait Benoît. C’est bien en vue de la troisième semaine. Il y a de belles étapes pour nous la semaine prochaine, notamment mercredi et jeudi. En attendant, il faudra bien profiter du jour de repos demain car ça a roulé très vite depuis la reprise, mardi ».

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