Comme tout au long de l’épreuve, Jonas Vingegaard s’est montré intraitable ce dimanche dans la dernière étape d’O Gran Camiño, raccourcie en raison des conditions climatiques. Mais dans l’ascension finale du Monte Aloia, Lenny Martinez s’est montré le plus fort parmi le reste de la concurrence. Sur la ligne, le jeune grimpeur tricolore a ainsi décroché une excellente deuxième place, à quinze secondes du double vainqueur du Tour, s’octroyant de fait la même position au classement général. Quentin Pacher a lui décroché la neuvième place du jour, pour finir la course au septième rang.
C’est ce dimanche que tout devait se décider sur O Gran Camiño, dans une quatrième et dernière étape « reine » menant au Parc Naturel du Monte Aloia. Près de 3500 mètres de dénivelé étaient répertoriés sur les 162 kilomètres initialement au programme, avec la double ascension de ce même Monte Aloia (7 km à 8%). C’était du moins le parcours en début de journée, mais la pluie battante et les conditions exécrables qui se sont manifestées dès le début de course ont incité les organisateurs à revoir leurs plans. « L’étape a été raccourcie, avec le retrait de la deuxième boucle autour du Monte Aloia, exposait Jussi Veikkanen. Ce n’était pas prévu ce matin, mais les équipes, les commissaires et les coureurs ont discuté pendant l’étape, et la décision a été prise. Cela devait donc se résumer à une montée sèche, ce qui n’était pas forcément à l’avantage de nos grimpeurs, mais cette décision satisfaisait tout le monde ». Dans le même temps, l’échappée a eu toutes les difficultés à se former. Il aura fallu près d’une cinquantaine de bornes pour voir Eric Antonio Fagundez (Burgos BH), Asier Etxeberria (Euskaltel-Euskadi), Joaquim Silva, Pedro Pinto (Efapel Cycling), Rafael Reis (Team Sabgal/Anicolor), Walter Calzoni (Q36.5 Pro Cycling) et Neilson Powless (EF Education-Easy Post) prendre les rênes.
« La première, mais pas la dernière », Lenny Martinez
Au moment de l’annonce du raccourcissement de l’étape, les fuyards disposaient d’une avance de trois minutes alors que l’Alto de San Cosme et le Monte Aloia étaient encore à franchir. Cette annonce a aussi précipité la mise en marche du peloton, qui a ainsi haussé le ton pour reprendre les fuyards, le tout sous un ciel toujours aussi capricieux. « Il fallait bien se couvrir, expliquait Lenny Martinez. Je me suis arrêté à la voiture pour bien me rhabiller car je commençais vraiment à avoir froid. C’est spécial, car quand ça roule vite, on a chaud, puis dès que ça se calme, on a froid de nouveau. Il faut bien gérer ça. À l’approche du final, j’ai enlevé toutes mes affaires pour finir en maillot court dans la dernière bosse ». Et c’est justement au pied de celle-ci que l’échappée a été avalée et que l’ultime bataille entre les favoris a pu s’initier. Cela sous l’impulsion notamment de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ et de son jeune leader Lenny Martinez. « Les mecs ont fait du bon boulot, comme d’habitude, et j’ai pu attaquer la dernière bosse bien placé, expliquait-il. J’ai lancé une première attaque et j’ai ensuite pu réagir directement au contre de Vingegaard. Malheureusement, je n’ai pas réussi à suivre mais je suis resté 10-15 secondes derrière pour gérer mon effort et ne pas exploser ».
À trois kilomètres du sommet, après un premier écrémage réalisé par le Cannois, le Danois a ainsi démarré et a pu se faire la malle en solitaire. À un deuxième échelon, le grimpeur de la Groupama-FDJ a d’abord été accompagné par Jefferson Cepeda avant de s’isoler dans le dernier kilomètre de montée. S’il n’a pu contester la victoire à Vingegaard, il s’est en revanche accaparé d’une superbe deuxième place, quinze secondes derrière, lui permettant de grimper sur le podium final. « Je suis très content de faire deuxième du général entre Jonas Vingegaard et Egan Bernal, qui sont des grands champions, confiait le jeune homme. C’est top ! C’est la première fois que je suis directement dans la roue de Jonas quand il attaque et que je bataille avec lui pour la gagne de l’étape. C’est la première fois, mais ce n’est pas la dernière. Ça annonce de belles choses et j’ai envie de refaire ça à l’avenir ». « Lenny a fait une belle montée, saluait Jussi. Il n’a pas pu suivre Vingegaard mais il s’est battu jusqu’au bout, et son attaque lui a aussi permis de gagner quelques places au général. De son côté, Quentin a également fait une super montée ». Neuvième au sommet, l’Occitan s’est lui aussi assuré une place dans le top-10 du général, en septième position. Après sa victoire sur la Classic Var et sa deuxième place sur O Gran Camiño, Lenny Martinez va désormais prendre la direction de l’Italie pour le Trofeo Laigueglia, mercredi.
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