Il avait débuté son premier Grand Tour de manière inoubliable, et il le terminera sur une bonne note. Après quelques jours de souffrance, Lenny Martinez a refait surface ce samedi, à l’occasion de la vingtième étape de la Vuelta, lors de laquelle il a intégré une large échappée. Seul représentant de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ à l’avant, le jeune grimpeur a tenté de manœuvrer du mieux possible. Dans l’ultime ascension du jour, il n’a toutefois pu accompagner le quintet qui s’est joué la victoire à Guadarrama. Arrivé dans un groupe de poursuite, il s’est finalement classé onzième. Le peloton s’apprête désormais à rejoindre Madrid pour la dernière étape du dernier Grand Tour de la saison.

À la veille de l’arrivée finale à Madrid, place était faite ce samedi à la plus longue étape du Tour d’Espagne version 2023. Elle constituait aussi, et seulement, la seconde journée au-delà du cap des 200 kilomètres. Très exactement, 208 étaient au programme de cet avant-dernier acte au dénivelé positif très important (4300 mètres) en raison d’une succession ininterrompue de bosses, usantes bien que plutôt roulantes. Il était donc l’heure pour les coureurs de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ de lâcher leurs dernières cartouches. « On était persuadés que l’échappée irait au bout aujourd’hui, car on savait que le général était plus ou moins ficelé, exposait Benoît Vaugrenard. On avait donc des ambitions, avec Lenny, Michael et Romain ». Les deux derniers cités ont d’ailleurs été très vite en vue dans le départ en côte, et plus particulièrement le Franc-Comtois, qui s’est un moment détaché avec Marc Soler. Un regroupement a toutefois eu lieu à deux kilomètres du sommet, et c’est finalement quelques hectomètres plus loin qu’une grappe de trente-et-un coureurs a réussi à creuser un vrai écart. « Il n’a pas manqué grand-chose à Romain pour prendre l’échappée, assurait Benoît. Il est sorti juste avant et je pense qu’il avait vraiment les jambes pour y être. C’était simplement une histoire de timing ». Lenny Martinez, en revanche, est parvenu in-extremis à accrocher le bon wagon. « C’est monté très vite, et j’ai suivi au sommet en faisant l’effort pour être dans l’échappée », témoignait le Cannois.

« Il n’a pas manqué grand-chose à Lenny », Benoît Vaugrenard

Il n’a alors fallu qu’une poignée de minutes au peloton pour valider cette échappée, comprenant notamment Remco Evenepoel, Marc Soler, Wilco Kelderman, Lennard Kämna, Wout Poels, Romain Bardet, Geraint Thomas, Hugh Carthy ou bien encore Andreas Kron. Face à une adversité imposante, Lenny Martinez avait fort à faire et s’est assuré de gérer ses efforts au mieux à l’avant tandis que le peloton laissait l’écart grimper à dix minutes. En tête de course, Remco Evenepoel a profité de la présence de trois équipiers pour effectuer un premier tri à cinquante kilomètres du but, auquel n’a survécu qu’une petite vingtaine d’hommes. Ils étaient précisément vingt-deux au moment d’aborder les deux dernières difficultés du final. La première, très roulante, n’a écarté que deux concurrents, puis à l’approche de la seconde, l’Alto San Lorenzo de El Escorial (4.5 km à 6.5%), le coureur de la Groupama-FDJ a tenté de se replacer. La sélection s’est d’abord effectuée par l’arrière, puis Wout Poels a déclenché les hostilités à deux kilomètres du sommet. Légèrement en retrait au moment de l’offensive, Lenny Martinez s’est malgré tout accroché aux côtés de Bardet, Rubio ou Kämna en second rideau. Cinq hommes ont finalement entamé la descente quasiment roue dans roue, et dix secondes devant l’ancien maillot rouge. « Lenny s’est bien battu devant, il avait de bonnes jambes, ajoutait Benoît. Il ne lui a pas manqué grand-chose pour basculer avec les cinq, mais ça s’est joué vraiment à la jambe ».

« Ça fait plaisir de finir sur une bonne note », Lenny Martinez

Une fois la descente achevée, le groupe de tête composé d’Evenepoel, Soler, Sanchez, Van Eetvelt et Poels n’a pas tergiversé et a immédiatement collaboré. Cela n’a donc pas permis aux six hommes en poursuite, dont Lenny Martinez, d’opérer leur retour malgré leurs efforts. Après sept kilomètres de plat, Poels s’est alors octroyé la victoire devant l’ancien champion du monde alors que le néo-pro français en a terminé vingt-six secondes plus tard à la onzième place. « Dans le sprint, j’ai essayé d’anticiper en suivant Rubio, mais c’est finalement rentré dans les 300 derniers mètres, confiait Lenny. Les sensations sont revenues et ça fait plaisir de finir sur une bonne note, en donnant tout dans l’échappée et en vidant le réservoir jusqu’à la ligne. J’ai essayé et j’ai tout donné pour obtenir la victoire d’étape, mais on reviendra ».  « Le seul gros regret aujourd’hui, c’est Romain qui manque l’échappée d’un rien, concluait Benoît. Avec Lenny et lui devant, ça aurait été plus jouable et le parcours lui convenait ». Au classement général, Sepp Kuss a officieusement entériné sa victoire et la Jumbo-Visma son triplé. Tout sera rendu officiel dimanche soir à Madrid, au terme d’une courte étape de 100 kilomètres qui devrait se conclure au sprint.

3 commentaires

CARENTON

CARENTON

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Le 18 septembre 2023 à 08:46

Très bonne équipe, ça promet de belles années à venir.
Courage à tous ces jeunes talents.

Cazeaux

Cazeaux

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Le 18 septembre 2023 à 07:06

Pour ĹENNY EST LA GROUPAMA, C’EST UN TRÈS BON TOUR D’ESPAGNE. FÉLICITATIONS À TOUTE L’ÉQUIPE, AVEC BEAUCOUP DE PROMESSES POUR L’AVENIR DU CYCLISME FRANÇAIS.
CHEZ GROUPAMA IL Y A TOUT CE QU’IL FAUT DES JEUNES ET DES COSTAUDS ? VIVE LE CYCLISME FRANÇAIS ?

Jac34

Jac34

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Le 16 septembre 2023 à 22:45

Bravo Lenny. Une semaine au paradis et deux semaines en enfer. Visiblement il était encore un peu tendre pour un tour aussi difficile. Mais je crois que la Groupama-FDJ a trouvé un vrai grimpeur qui n’est pas en chocolat à craindre le chaud, le froid, la pluie, ou le vent. L’an prochain il sera au point avec l’expérience de cette année, son entraineur lui fera une préparation mieux adaptée.