Lenny Martinez parmi les tout meilleurs à Vallter 2000

Les choses sérieuses commençaient dès ce mardi sur le Tour de Catalogne, à l’occasion d’une deuxième étape qui emmenait les coureurs au sommet de Vallter 2000. Lenny Martinez était fermement attendu pour ce premier rendez-vous, et il a totalement répondu à l’appel. Si Tadej Pogacar s’est avéré au-dessus de la mêlée, le jeune grimpeur tricolore s’est en revanche montré parmi les plus costauds du reste de la concurrence et s’est adjugé une très belle cinquième place à l’arrivée. Il occupe désormais le même rang au général, et portera mercredi le maillot de meilleur jeune.

Au lendemain d’une étape d’ouverture dynamique, il était déjà l’heure de se frotter à la montagne ce mardi sur le Tour de Catalogne. Sur les 186 kilomètres programmés dans ce deuxième acte, le peloton prenait ainsi la direction de la bien-connue ascension de Vallter 2000 (11,5 km à 7,5%), dans une journée qui s’annonçait pour le moins limpide. Sur les cent premiers kilomètres de plaine, une échappée de six hommes a ainsi pu prendre jusqu’à six minutes d’avance, dans le sillage de Jimmy Janssens, Kevin Colleoni, Samuel Fernandez, Alex Jaime, Jambaljamts Sainbayar et Xabier Isasa. La première et avant-dernière montée du jour s’est présentée à une soixantaine de kilomètres du but, les fuyards comptaient encore un avantage d’environ trois minutes, alors que la météo se dégradait très rapidement. Le soleil du matin a laissé place à quelques gouttes puis à de véritables averses. « L’étape a surtout été rendue difficile de par les conditions climatiques dans le final, avec le froid et la pluie, commentait Thierry Bricaud. Pour le reste, l’étape s’est déroulée comme on s’y attendait avec UAE Team Emirates qui a contrôlé toute la journée puis durci dans la montée finale ».

« Quand Pogacar est parti, j’ai géré », Lenny Martinez

Après la bataille de placement à l’approche de l’ascension de Vallter 2000, une chute en milieu de paquet a contraint Rémy Rochas et Lenny Martinez à un petit effort dans les premières pentes pour recoller à la tête du peloton. Les coéquipiers de Tadej Pogacar ont continué leur forcing, puis le Slovène s’est envolé en solitaire à près de sept kilomètres du but. Derrière lui s’est très vite dégagée un groupe de huit poursuivants, parmi lesquels Lenny Martinez. « Je ne me sentais pas si bien que ça en début d’étape, mais ça allait finalement vraiment bien dans la montée, indiquait le jeune Cannois. Ça s’est débloqué dès qu’il a commencé à pleuvoir. Quand Pogacar est parti, j’ai géré. J’ai d’abord dû boucher une cassure, puis j’ai essayé d’attaquer plusieurs fois mais le niveau était assez homogène ». Dans un groupe de contre réduit à six hommes, le Français est apparu parmi les plus remuants, et s’est même un temps dégagé avec Mikel Landa et Aleksandr Vlasov. « J’ai essayé de collaborer avec eux, mais plus dans l’optique de creuser pour le général, reprenait-il. Landa était fort, et quand il a attaqué sur la fin, je n’ai pas réussi à y aller. Je me suis accroché et c’était alors à bloc jusqu’à l’arrivée ».

« Lenny évolue à un excellent niveau », Thierry Bricaud

Distancé par l’Espagnol et le Russe à environ deux kilomètres du terme, Lenny Martinez a finalement rejoint le sommet en cinquième position, à 1’43 de Pogacar. « Je n’ai jamais eu si froid qu’au sommet, disait-il peu après son arrivée à 2146 mètres d’altitude. J’étais tétanisé. Je n’arrivais plus à bouger les mains, je changeais les vitesses sans faire exprès. Ça a rendu l’effort encore plus dur, mais cinquième à l’arrivée, c’est pas mal. C’est une bonne journée ». « Lenny était au contact des meilleurs pendant très longtemps, ajoutait Thierry. Il lui manque un petit quelque chose, mais il n’avait pas des jambes exceptionnelles. Il limite extrêmement bien la casse et ça prouve une nouvelle fois qu’il évolue à un excellent niveau. La place n’est pas si importante. On note surtout qu’il arrive avec les meilleurs grimpeurs et cela lui laisse beaucoup de portes ouvertes pour le reste du Tour de Catalogne. C’est intéressant ». Désormais cinquième du général, à 2’01 du leader Slovène, mais aussi meilleur jeune, Lenny Martinez devra déjà remettre ça ce mercredi dans une journée cumulant près de 4000 mètres de dénivelé avec arrivée à Port Ainé (18km à 6,7%).