La montée finale de Carì promettait une nouvelle belle lutte parmi les favoris au classement général du Tour de Suisse. Mais les trente premiers kilomètres, agrémentés de deux ascensions exigeantes, ont fait tout autant de dégâts ce jeudi en territoire helvète. En raison d’une bataille âpre pour l’échappée, le peloton a ainsi explosé en plusieurs morceaux dès le début de course. Lenny Martinez, de nouveau en délicatesse, en a notamment fait les frais. « Il y a vraiment un bon niveau sur ce Tour de Suisse, on sent qu’on est en mode Tour de France, rappelait Thierry Bricaud. Ça a roulé vite d’entrée de jeu, il y a eu plein de petites cassures. Ça a été un départ rythmé, intense ». « Ça a été une étape très, très dure, insistait Lenny. J’ai complètement explosé dès le début. Ensuite, on n’était pas loin de revenir dans la descente mais j’ai cassé un rayon. J’ai d’abord dû attendre que le service neutre change ma roue, puis on l’a encore changée plus tard avec la voiture suiveuse. J’étais complètement vidé quand je suis rentré dans le peloton ». À l’avant, cinq coureurs ont eux pris les devants, dont Einer Rubio ou Alexey Lutsenko. « Tout est rentré dans l’ordre après une heure de course, dans la vallée, complétait Thierry. On avait encore cinq coureurs dans ce qu’il restait du peloton. Ensuite, ça a fait rouleau compresseur jusqu’au pied de l’ascension finale ».

Le peloton n’a ainsi jamais permis à l’échappée du jour de cumuler plus de deux minutes d’avance, et l’écart était même ramené à une minute au pied de la dernière montée du jour (10 km à 8%). Assez rapidement, Lenny Martinez a été distancé. « J’ai fait tout ce que j’ai pu dans le dernier col, disait-il. J’ai pété dès le pied car ça roulait super fort. Je subis beaucoup les accélérations cette semaine. J’ai monté à mon train et je ne voulais pas me relever complètement. Je voulais quand même insister et monter le plus vite que je pouvais. Les jambes ne tournent pas comme je l’espérais, mais on s’accroche et ça fait partie du vélo ». « Il n’est pas spécialement très bien, et ça ne pardonne pas, complétait Thierry. Pour autant, il ne lâche rien. Il a continué à sa main, a fait une montée correcte, même si loin de ses valeurs habituelles ». Le jeune Cannois a tout de même repris du monde en route puisqu’il a rejoint la ligne à la vingt-quatrième place, à 3’10 d’Adam Yates, vainqueur et maillot jaune. « Il est maintenant à plus de cinq minutes au général, concluait Thierry. L’idée est maintenant de faire une belle journée samedi car demain, ça se résumera à une montée sèche ». Avec le retrait du Nufenenpass, les coureurs n’auront en effet que 42 kilomètres à effectuer vendredi, avec une arrivée en bosse de 6km à 8,5% à Blatten.

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