La montée vers Salvan/Les Marécottes aura tout juste permis un premier écrémage ce jeudi. Les favoris du classement général ne se sont donc pas livré bataille dans la deuxième étape du Tour de Romandie, et une grosse quinzaine d’entre eux sont arrivés roue dans roue à seize secondes du vainqueur Thibau Nys, issu de l’échappée matinale. Lenny Martinez (10e) et David Gaudu (18e) ont assuré l’essentiel. Le premier cité occupe désormais la sixième place du général, son aîné la dix-septième, alors que se profile vendredi un contre-la-montre de la plus haute importance.
C’est un premier test auquel faisaient face les prétendants du général ce jeudi en Suisse romande. Après plus de 160 kilomètres, l’ascension vers Salvan/Les Marécottes (7,6 km à 7,5%) devait permettre d’éclaircir quelque peu les choses. Au préalable, une échappée composée de Xandro Meurisse (Alpecin-Deceuninck), Thibau Nys (Lidl-Trek), Roger Adria (Bora-hansgrohe), Andrea Vendrame (Decathlon-AG2R) et Sean Flynn (DSM-firmenich PostNL), Nikias Arndt (Bahrain Victorious) et Xabier Azparren (Q36.5) a pu se constituer devant le peloton et obtenir jusqu’à six minutes d’avance. À soixante-dix bornes du but, les coureurs ont attaqué la première – et avant-dernière – difficulté du jour, vers Les Mosses, et l’écart s’est réduit à trois minutes. S’est ensuite présentée une longue vallée pour rejoindre le juge de paix, et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a notamment pris ses responsabilités et s’est replacée au complet en tête de peloton. « On voulait d’abord rester vigilant car on connaissait le Col des Mosses, et il y a parfois eu des cassures dans la descente, ajoutait Jussi Veikkanen. Ils restaient ensuite vingt-sept kilomètres de vallée entre Aigle et la dernière montée, et le peloton s’est fait un peu avoir car le vent était favorable et plus fort que prévu, donc l’échappée a réussi à résister ». Les fuyards ont ainsi pu entamer l’ascension finale avec un avantage de deux minutes trente.
« On est dans une très bonne situation », Jussi Veikkanen
Dans le peloton, la sélection s’est progressivement opérée, même si bon nombre de coureurs étaient encore présents à mi-pente. Les rescapés de l’échappée comptaient encore une minute d’avance à trois kilomètres du sommet, tandis que les attaques débutaient tout juste dans le peloton. Simon Yates et Oscar Rodriguez ont lancé les hostilités, et Lenny Martinez a répondu coup sur coup. « C’est monté très vite, mais c’était assez roulant, donc il y avait encore pas mal de monde, expliquait le jeune homme. J’ai essayé de suivre un peu les attaques, mais j’imaginais que quelqu’un allait sortir sur le replat, ce qu’a fait Luke Plapp ». L’Australien s’est nettement détaché du reste de la meute, a cueilli les trois derniers échappés à un kilomètre de la ligne, et a pu disputer la victoire seize secondes devant le reste des favoris. Thibau Nys a finalement récolté les lauriers, étape et maillot jaune, tandis que Lenny Martinez (10e) et David Gaudu (18e) ont terminé avec leurs concurrents directs. « On s’attendait à ce que ça bouge davantage avant le chrono, disait Jussi. Finalement, ça n’a pas été le cas. C’est la course ». « C’était une montée sèche et personne n’a réussi à faire de différences car tout le monde était plus ou moins au même niveau en arrivant frais au pied, expliquait David. C’était un premier test et je suis content de m’être accroché. J’avais des sensations correctes et l’équipe a fait un super travail pour nous placer ».
« Ça a explosé un peu sur le final, mais je pense qu’il manquait un peu de pourcentage et de longueur pour faire des différences, ajoutait Lenny. J’ai accroché les roues et j’ai essayé de faire mon sprint. J’avais encore de bonnes jambes dans le dernier kilomètre, c’est bon signe ». Le Cannois occupe désormais la sixième position du général, à vingt-sept secondes de Nys, tandis que son collègue breton est dix-septième à trente-quatre secondes. « La première moitié du Tour de Romandie est faite, avançait Jussi. On est dans une très bonne situation actuellement avec nos deux leaders. Il faut maintenant se concentrer sur le chrono de demain qui fera de beaux écarts. Puis il restera une étape de montagne vraiment difficile samedi ». « Le chrono va déterminer une première hiérarchie, puis l’étape de samedi me conviendra sans doute mieux qu’aujourd’hui avec la fatigue accumulée et une montée finale plus longue », complétait David. « J’ai hâte de voir comment répondront les jambes demain, et on verra après le chrono où j’en suis », ponctuait Lenny. L’épreuve chronométrée se tiendra à Oron, sur quinze kilomètres et à travers un parcours bosselé.
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