Le train s’ajuste, Arnaud Démare se teste

Sur le papier, l’arrivée en côte à Agrigento n’était pas franchement favorable à Arnaud Démare. Pour autant, le champion de France avait à cœur de se tester dans cette deuxième étape du Tour d’Italie. C’est donc ce qu’il a fait, bien soutenu par ses coéquipiers. Le Picard a toutefois cédé, peu avant les deux derniers kilomètres, et c’est finalement le puncheur transalpin Diego Ulissi qui s’est emparé de la victoire. Lundi, les coureurs prendront la direction de l’Etna pour la première arrivée au sommet de la Corsa Rosa.

Au lendemain de la victoire du champion du monde du contre-la-montre, Filippo Ganna, dans le chrono d’ouverture à Palerme, le Giro filait plein sud à l’occasion de la deuxième étape ce dimanche, en direction d’Agrigento, où une arrivée en bosse (3,7 km à 5%) était censée couronner le vainqueur du jour. Si le final se prêtait davantage aux puncheurs, Arnaud Démare et ses coéquipiers ont entamé la journée malgré tout motivés. « C’était un peu une étape « extra » aujourd’hui, exposait Sébastien Joly. Ce n’est pas une étape qu’on avait cochée, mais on ne se voyait pas freiner l’intérêt du collectif. C’était d’ailleurs plutôt une bonne idée car ça nous permettait de nous mettre en place ». Dès les premiers kilomètres de l’étape du jour, Ben Gastauer (AG2R-La Mondiale), Mattia Bais (Androni-Sidermec), Alessandro Tonelli (Bardiani-CSF), Etienne van Empel (Vini Fantini-Zabù) et Thomas De Gendt (Lotto-Soudal) ont pris les devants, tout en restant à portée de fusil du peloton, naviguant à trois quatre minutes.

« Il y a eu un bon travail collectif », Sébastien Joly

Aussi, en raison de la présence de seulement cinq hommes à l’avant, quelques points restaient à distribuer au premier sprint intermédiaire, situé après 45 kilomètres. « Arnaud avait envie de se mêler au sprint pour le maillot cyclamen et on avait donc mis ça en place, indiquait Sébastien. Les gars l’ont bien emmené, Gaviria les surprend un peu et Arnaud fait deuxième du peloton (2 points). Ça permet de partir du bon pied, mais si ce n’est pas l’objectif prioritaire. Ce serait dommage de se priver d’un ou deux points qui peuvent être utiles plus tard. Ça ne coutait pas grand chose et puis ça permettait aussi de faire un petit sprint en montée ». Par la suite, la poursuite derrière l’échappée a repris ses droits et les formations Sunweb, UAE Team Emirates puis Bora-hansgrohe se sont mises en ordre de marche. Le regroupement attendu s’est opéré peu après l’entrée dans les dix derniers kilomètres et une bataille de positions s’est initiée en vue de l’ultime difficulté de la journée. La Groupama-FDJ s’est alors articulée autour de son sprinteur maison.

« Les mecs ont bien bossé dans le final, ajoutait Sébastien. Les coureurs du train sont restés plus loin que prévus car ça frottait tout de même pas mal et c’était assez roulant sur le pied. Ramon et Miles ont réussi à bien l’emmener, mais à un moment donné, Arnaud nous a dit à l’oreillette que ça commençait à être trop dur. Il a explosé et, comme prévu, on s’est tous relevés ». Distancé à deux kilomètres de la ligne, le champion de France a fini tranquillement alors que Diego Ulissi devançait Peter Sagan et Mikkel Honoré dans un sprint à trois. « Il y a eu un bon travail collectif, à la fois sur la préparation du sprint intermédiaire et sur le final, complétait Sébastien sur l’étape du jour. Nous avons mis des automatismes en place et on a vraiment la sensation que la course est lancée, pour de bon ». La course des prétendants au général reprendra elle demain sur les pentes de l’Etna. « Bien que nous ayons de bons grimpeurs avec Kilian et Simon, le but n’est pas de viser un top 15 ou 20, concluait Sébastien. Depuis le départ, notre objectif est 100% sur Arnaud et les sprints lors des deux premières semaines. En troisième semaine, les gars auront des opportunités à saisir, mais pour l’heure, il s’agira surtout de gérer pour tout le groupe. Ce sera une journée entre-deux avant notre premier gros objectif du Giro, mardi ».