A 20 ans et 275 jours, David Gaudu a levé les bras pour la première fois de sa carrière professionnelle. Au terme d’une magnifique échappée en compagnie de Thibaut Pinot, il s’est imposé dans la troisième étape du Tour de l’Ain. Celui qui avait déjà épaté, notamment dans des épreuves World Tour telles que le Tour de Catalogne ou la Flèche Wallonne, a simplement confirmé l’étendue de ses capacités physiques.
David, quel est ton sentiment après cette première victoire professionnelle ?
Ça fait du bien de lever les bras. Je n’étais pas impatient. Je m’étais dit en début d’année que je ne devais pas en faire une fixation. Ne pas gagner cette année n’aurait pas été trop grave.
« J’étais à bloc dans sa roue »
Comment s’est dessinée cette victoire ?
Après le gros travail de Valentin Madouas dans l’avant-dernier col, j’ai accéléré et nous sommes sortis à trois avec Feillu, Thibaut et moi. Feillu nous a attaqués dans la foulée. Thibaut m’a dit de ne pas faire l’effort tout de suite et je suis donc revenu au train. Une fois revenu sur lui, Thibaut a contré. Feillu a coincé et je suis revenu sur Thibaut. Sur la route, on n’a pas beaucoup parlé, il n’y avait pas besoin, juste de lui dire que j’étais à bloc dans sa roue. Pour moi, c’était le scénario rêvé. Marc Madiot est monté a notre hauteur à 10 kilomètres de l’arrivée et nous a dit ’’bon, les gars c’est simple, David gagne et le maillot est pour Thibaut’’. Naturellement Thibaut m’a laissé gagné. Il était content, il a retrouvé des sensations.
Tu avais bien préparé cette course ?
Le Tour de l’Ain est une course qui me correspond avec un bon niveau français. J’ai donc fait ce qu’il fallait. La semaine dernière j’étais en stage à Valmenier, station dans le col du Télégraphe. J’ai bien travaillé.
« Ça fait plaisir d’avoir une bonne sensation en chrono »
Comment juges-tu ton début de carrière ?
C’est un début de carrière qui est bon même si on peut toujours mieux faire. Si on m’avait dit ça en début d’année, que j’accompagnerai les meilleurs dans l’étape difficile du Tour de Catalogne, que je les attaquerai dans le final de la Flèche Wallonne avant de gagner une étape du Tour de l’Ain devant Thibaut, je ne l’aurais pas cru.
Durant l’hiver, tu disais que ta lacune était le contre la montre ?
C’est vrai je ne l’avais jamais spécialement travaillé. Avec mon entraîneur David Han, on a bien bossé le chrono, une séance par semaine. J’ai fini 14e du prologue du Tour de l’Ain qui était particulier, mais sur le Critérium du Dauphiné, dans le chrono, j’ai compris que j’ai gagné en puissance. Ça fait plaisir d’avoir une bonne sensation en chrono et je pense que c’est compatible de travailler le contre la montre sans perdre de mes qualités de grimpeur. Thibaut Pinot l’a fait.
Quel est ton programme à venir ?
Je vais enchainer avec le Tour du Limousin, Le Grand Prix de Plouay, le Tour du Doubs, le Grand Prix de Wallonie et les courses de fin de saison en Italie.
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