Dans le cyclisme, il y a des jours de grâce et des jours sans. Deux jours après une magnifique victoire dans les Lagos de Covadonga où il avait semblé intouchable, Thibaut Pinot a été en difficulté sur les routes basques. Avec l’aide du formidable Rudy Molard, le leader de l’équipe Groupama-FDJ a limité la casse mais reculé de deux crans au classement général, à la neuvième place.
Peu après le départ, Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida) a montré l’exemple en attaquant. Il a entraîné avec lui 25 coureurs dont le Canadien Woods (Education First-Drapac), qui s’est montré le plus fort dans l’ascension finale de Balcon de Bizcaya.
A l’arrière, le rythme du peloton a été intense dans les 50 derniers kilomètres, à l’image de l’approche de cette grosse côte d’arrivée, attaquée au sprint comme s’il restait seulement quelques dizaines de mètres à parcourir.
« Rudy a été exceptionnel. Il est en très grande condition. » F.Pineau
« Thibaut a été en difficulté au pied, il n’était pas dans une grande journée. Il a essayé de limiter au mieux mais il n’était pas bien, explique Franck Pineau. A ses côtés, Rudy Molard a de nouveau fait un gros travail. Il a été exceptionnel. Il est en très grande condition. C’est pour Thibaut un équipier de luxe, il assure comme une bête. Il faut noter que leurs cinq autres équipiers étaient à leur côtés jusqu’à 30 kilomètres de l’arrivée sur un parcours très difficile. »
A l’arrivée, Thibaut a constaté que d’autres prétendants au classement général, notamment Quintana (Movistar) et Uran (Education First-Drapac) ont été en difficulté et il se montrait fataliste. Sans être abattu.
« Je n’avais pas de sensations » T.Pinot
« Ce n’est pas simple… J’ai connu une journée comme ça peut exister dans un Grand Tour, dit-il. C’était une journée sans, je n’avais pas de sensations et dans une telle montée, ça ne pardonne pas. Il peut y avoir plusieurs explications après le jour de repos, au lendemain d’un chrono, plus simplement la fatigue mais ce n’est pas une excuse. C’est dommage que ça m’arrive dans une étape comme celle-là mais ce n’est pas facile d’être au top tout le temps. Je l’étais en fin de semaine dernière. Là c’est redescendu. Demain, j’espère un sprint avec Marc Sarreau avant de me projeter sur un week-end intéressant. »
Le matin, avant le départ de Guecho, Thibaut disait qu’il préférerait gagner une nouvelle étape que de finir cinquième ou sixième au classement général. Pour atteindre cet objectif, et parce que demain est un autre jour, il ne manquera pas d’arguments !
Par Gilles Le Roc’h
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