Trois ans après une victoire d’étape de la Vuelta acquise à Peyragudes, Alexandre Géniez a offert à son équipe un nouveau très beau succès en s’imposant en solitaire dans la troisième étape au sommet du mur du Mirador de Ezaro.

Au départ de Marin, Alexandre Géniez qui avait délibérément perdu un peu de temps la veille afin de se donner une chance de mener un jour une échappée victorieuse, a vu son plan converti en un bonheur exceptionnel. Vainqueur, il a également endossé le maillot à pois conquis la veille par Laurent Pichon, le maillot vert du classement par points et le maillot blanc du combiné. « Ca ne m’était jamais arrivé chez les pros, dit-il, une seule fois dans la Ronde de l’Isard quand j’étais amateur ».

Après 18 kilomètres et sous une forte chaleur, ils étaient 7 coureurs en tête, Alexandre étant accompagnés, notamment, de Pieter Serry (Etixx-Quick Step) et Simon Pellaud (IAM) qui étaient encore avec lui au pied de l’ascension finale tandis que le peloton effectuait un reproché très rapide, de 7 minutes à moins de 2 minutes.

Après avoir contribué à maîtriser Pellaud qui avait fait le forcing dans les deux premières ascensions de cette étape, Alexandre a été impérial. Simon pellaud a rapidement payé ses efforts et Pieter Serry, dont il se méfiait, n’a pas pu s’opposer à lui sous la flamme rouge. Sans se désunir et bien que sachant la tête du peloton revenue à moins de 30 secondes, le grimpeur de l’équipe FDJ a levé les bras. Sans rien cacher de son immense bonheur.

Que représente cette victoire après une saison difficile?

C’est une récompense. Mon début de saison était assez bon et je m’étais bien motivé pour le Tour d’Italie mais je suis tombé dans la troisième étape, je n’ai rien pu faire. Un mois après, on a découvert une fracture du poignet, j’ai été plâtré encore 1 mois. J’ai repris le vélo début juillet et j’ai fait le maximum pour revenir en forme. Je suis comblé de remporter cette étape. C’était l’objectif sur cette Vuelta. Je suis vraiment très très content.

Sentiez-vous que vous aviez la condition pour gagner une étape aussi dure ?

Je savais qu’il fallait m’échapper dans une étape dure. De là à dire que j’avais la condition… Je n’ai pas beaucoup de jours de course dans les jambes. J’avais vu que la condition venait bien avec ma victoire d’étape dans le Tour de l’Ain mais il faut prendre des risques pour gagner. On ne sait jamais si l’échappée va prendre 5 ou 6 minutes, comment le peloton va réagir… Il faut y aller.

Qu’est-ce qui a rendu cette étape aussi dure ?

La chaleur en premier lieu. Même si on a déjà eu des étapes plus chaudes sur la Vuelta, il faisait très très chaud. Surtout dans la dernière montée. La vitesse était réduite, il n’y avait pas de vent, beaucoup de monde. C’était une montée très exigeante, avec des pentes à plus de 20%, des parties en béton… C’était vraiment une montée très dure. Je savais que le peloton revenait. Il ne fallait pas réfléchir et tout donner. J’ai passé la ligne à bout de forces mais la joie de gagner fait oublier le mal de jambes.

Déjà vainqueur d’étape il y a 3 ans à Peyragudes, vous êtes un habitué des bons coups sur la Vuelta ?

C’était une étape vraiment différente, plus tardive dans la Vuelta. Le Tour d’Espagne est une course particulière, toujours une difficile avec la chaleur. Je n’aime pas spécialement ma chaleur donc c’est une course difficile pour moi. J’ai de la chance cette année, le parcours longe l’océan, ça apporte un peu de fraicheur. C’est une des trois plus grosses courses de l’année avec le Giro et le Tour. C’est vraiment une joie de gagner ici.

Comment avez-vous réagi à l’attaque de Simon Pellaud ?

On va dire que ça nous a tous un peu surpris qu’il soit devant. En début d’étape, pas mal de coureurs se battaient pour le maillot de la montagne. Il a continué son effort. Il est jeune. Stratégiquement, je ne pense pas que c’était la meilleure chose à faire, il y avait plus à gagner à rester ensemble et collaborer un maximum pour gagner du temps. Il a joué son coup mais il y avait beaucoup trop de plat pour y arriver seul. Dans l’Alto de l’Estaio, il était le plus fort et il a attaqué au bon moment, on s’est un peu regardé derrière. Au sommet, je suis à 50 mètres de lui, j’attends les autres. Si on avait voulu rentrer on aurait pu tout donner mais une étape ça fait 170 bornes, il faut aussi réfléchir.

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