À sa fiche de résultats déjà très probante pour une première année professionnelle, incluant notamment une victoire sur Cholet-Pays de Loire, Laurence Pithie pourra désormais ajouter une cinquième place sur une épreuve du plus haut rang mondial. Ce dimanche, le Néo-Zélandais a en effet fait parler sa résistance, son placement et sa vitesse pour s’offrir un remarquable top-5 sur la BEMER Cyclassics à Hambourg. Le jeune homme de 21 ans a même pris la quatrième place au sein d’un peloton battu sur le fil par Mads Pedersen, sorti en finisseur. Prochain rendez-vous pour le « Kiwi », le Renewi Tour (ex-Benelux Tour).
Bien qu’ayant échappé de justesse au peloton la saison passée, c’est bien à un sprinteur que la BEMER Cyclassics se destinait ce dimanche, à l’occasion de sa 26ème édition disputée sur un peu plus de 200 kilomètres autour de Hambourg. « On connaît plus ou moins le schéma de course ici, donc on s’est calqué sur ce qui s’est passé ces dernières années, relatait Jussi Veikkanen. Lars a d’abord pris l’échappée de manière un peu improvisée mais on était sûrs que ça n’allait pas porter ses fruits, donc je suis monté à sa hauteur pour lui demander de se relever et se mettre au service des autres. On savait que Jake était en bonne forme et Laurence était également super motivé pour cette épreuve. On avait donc décidé de miser sur ces deux coureurs dans le final. Il n’y a pas eu trop de course durant toute la première partie, puis ça s’est bien mis en route dans la deuxième ». Après que Lars van den Berg a stoppé son effort, seuls deux hommes sont ainsi restés en tête de course : Julien Simon et Sergio Samitier. Le peloton n’a donc jamais été menacé par les fuyards du jour, d’autant que l’Espagnol s’est retrouvé seul à soixante-dix kilomètres du terme après un ennui mécanique de son compère de fuite.
« Ils se sont parlé et Laurence avait carte blanche », Jussi Veikkanen
Progressivement, le peloton a alors comblé les cinq minutes qui le séparaient du coureur de tête. À quarante kilomètres du terme, Samitier a rendu les armes et la tension est nettement montée au sein du paquet. « La course était difficile avec la montée du Waseberg, et le placement était super important », justifiait Laurence Pithie. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ a ainsi tenté de se faire sa place avant l’enchaînement final de petites côtes, puis la deuxième et avant-dernière ascension du Waseberg (700m à 9,5%) s’est présentée à vingt-quatre kilomètres du but. « Un groupe de costauds est sorti avec Olivier Le Gac, et on retrouvait notamment Pedersen, relatait Jussi. On était dans le coup à ce moment stratégique. Le but était d’accompagner et Olivier l’a très bien fait ». Une dizaine d’hommes ont ainsi ouvert une brèche, mais celle-ci s’est refermée quelques instants plus tard. Six kilomètres plus loin, le peloton a retrouvé, pour la dernière fois, la montée du Waseberg. Un groupe d’une quinzaine d’unités l’a abordé avec un léger avantage sur le peloton à la suite d’une cassure dans la descente préalable. « On n’était pas les mieux placés dans la dernière montée, mais au sommet, on était ensemble avec Jake et Lars, témoignait Laurence. Puis, Lars a fait un beau boulot pour nous ramener devant, c’était parfait ».
En tête, Brandon McNulty, Nils Politt et Yves Lampaert ont eux tenté de faire fructifier la fameuse cassure et se sont unis pour la douzaine de kilomètres restants, sur le plat. Le peloton s’est en partie reformé à l’arrière et comptait alors une soixantaine d’unités. Un bras de fer s’est ainsi installé pour un final à suspense, et l’écart s’est réduit à dix secondes puis à cinq à l’abord du dernier kilomètre. « Au départ, on imaginait plutôt Jake pour l’emballage mais ils se sont parlé et Laurence avait carte blanche », expliquait Jussi. « Ça s’est bien goupillé, confiait le Néo-Zélandais. Le final était un peu agité et brouillon, donc je savais que je devais trouver la bonne roue à suivre et me battre pour la garder. C’est ce que j’ai réussi à faire en prenant le sillage de Van Poppel ». Le jeune homme de la Groupama-FDJ s’est ainsi retrouvé idéalement placé dans les derniers hectomètres alors que Mads Pedersen avalait les hommes de tête avec quelques longueurs d’avance sur le reste de la meute. Dans l’ultime ligne droite, le Danois est parvenu à résister, en finisseur, tandis que Laurence Pithie dépassait à son tour les hommes échappés pour s’emparer de la cinquième place sur la ligne, entourés d’autres sprinteurs. « Il a tenté, il était mieux placé que Jake, et ça a porté ses fruits, commentait Jussi. Il avait un petit regret de ne pas avoir pu remonter à droite, car il pensait avoir encore une petite cartouche, mais il était super content. C’était une bonne chose d’avoir deux cartes ».
« Je ne peux pas être déçu », Laurence Pithie
L’ancien de la « Conti » s’est ainsi flanqué d’une performance de choix alors que Jake Stewart, enfermé, héritait de la vingtième place du jour. « C’était un bon sprint, je suis content du résultat, mais je pense malgré tout que j’aurais pu faire mieux si j’avais joué un peu différemment, expliquait Laurence dans la soirée. Ceci étant, je ne peux pas être déçu de cette cinquième place dans une course WorldTour. C’est mon meilleur résultat à ce niveau ». « On est bien sûr satisfaits, lançait Jussi. Ça fait du bien au groupe mais aussi à Laurence. Pour un néo-pro, briller dans une Classique WorldTour, ce n’est pas rien. À l’exception de Bram et Kono, le groupe sera le même sur le Renewi Tour. On s’est mis sur de bons rails ici et on essaiera de continuer sur cette lancée ».
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