Alors que le Tour de France bat son plein, le Tour de l’Ain s’est ouvert ce samedi en direction de Bourg-en-Bresse. Dans une courte première étape de 137 kilomètres, les sprinteurs semblaient avoir le champ libre. Et pourtant. Sur la ligne, c’est finalement un rescapé de l’échappée qui a devancé, pour quelques centimètres, Laurence Pithie, le plus rapide des sprinteurs. En raison d’un mauvais calcul du peloton, le Néo-Zélandais a dû se contenter de la deuxième place du jour. Place aux reliefs ce dimanche.
En ouverture du Tour de l’Ain, une étape sur le papier sans difficulté se profilait pour le peloton. À peine 137 kilomètres étaient à couvrir de Laiz à Bourg-en-Bresse, et un sprint était attendu en milieu d’après-midi. Avec Laurence Pithie au départ, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ figurait parmi les favorites à la victoire du jour. « On a pris le lead rapidement, aussi car toute la journée se faisait sur des petites routes, et il valait mieux être placés devant, expliquait Yvon Caër. Seuls deux coureurs sont partis dans l’échappée, donc c’était parfait ». Robin Plamondon (CIC U Nantes Atlantiques) et Fergus Browning (Trinity Racing) ont ainsi animé la course à l’avant, et le peloton a sereinement géré son débours face au duo. L’écart s’est stabilisé autour des deux minutes toute la journée, et était même réduit à une minute à l’entrée dans les quarante derniers kilomètres. La chasse semblait donc bien embarquée, le duo de tête ne comptait plus que trente secondes d’avance à quinze bornes du but, puis le tournant du jour a eu lieu. « Ça s’est désorganisé, expliquait Yvon. Des équipes qui roulaient se sont éclipsées, pensant que ça allait rentrer facilement ou se disant qu’elles allaient garder des ressources pour le sprint, en oubliant l’essentiel : rentrer sur l’échappée. On a repris une petite route technique, et ça a roulé moins vite. Il y a eu une mésentente. On avait pour notre part roulé quasiment toute la journée et on ne voulait pas solliciter trop Rudy et Rémy aujourd’hui ».
« Un manque de réussite et une erreur de jugement », Laurence Pithie
Alors que Browning s’est défait de Plamondon en tête, l’écart a lui gonflé à une minute sous la bannière indiquant les dix derniers kilomètres. Le peloton s’est dès lors remis en marche, la Groupama-FDJ a de nouveau contribué à la poursuite, mais le coureur australien a offert une belle résistance. Une résistance si belle qu’elle s’est avérée payante. Malgré un peloton lancé à toute allure et un sprint final déclenché par Laurence Pithie à 200 mètres du but, Browning a conservé quelques centimètres d’avance sur le coureur néo-zélandais de la Groupama-FDJ. « On pensait encore pouvoir revenir sur la fin, confiait Yvon. On avait notre plan pour le sprint, et Sam a fait un lead-out parfait pour Laurence, sauf que l’écart était encore de 7-8 secondes à un kilomètre, et ça a suffi à l’homme de tête. On termine à rien. C’est vexant et c’est vraiment dommage. Tout y était sauf cette ambiguïté derrière l’échappée, mais c’est facile de le dire après ». « On a contrôlé la course toute la journée et on a très bien travaillé en équipe, confiait Laurence. Malheureusement, on s’est ratés, comme le reste du peloton. C’est décevant de finir si proche, mais c’est aussi la course, parfois. En tout cas, ce n’était certainement pas un manque de forme. C’était juste un manque de réussite et une erreur de jugement. Mes jambes étaient bonnes, et c’est bon signe de gagner le sprint massif pour ma reprise. Malheureusement, c’était pour la deuxième place aujourd’hui, mais on va aller de l’avant et j’espère qu’on pourra terminer la course avec une victoire ».
Si cela se produit, cela se fera sur un tout autre terrain puisque deux étapes plus accidentées se profilent désormais. « Demain, ça se fera au physique, ça ne sera pas trop tactique, concluait Yvon. On sait à peu près comment ça va se passer. Si on a les jambes, on sera devant, et je pense qu’on les aura. Il y a une grosse équipe EF Education-EasyPost au départ, mais on est confiant et je pense qu’on a les ressources pour bien faire ».
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